Citations sur Je suis né un jour bleu (71)
Je me représentais l'amitié comme un papillon, à la fois beau et fragile, qui s'envolait dans les airs et que toute tentative d'attraper revenait à détruire.
Je me souviens qu'enfant, j'allais très souvent à la bibliothèque locale. Je passais des heures à regarder les livres les uns après les autres, essayant en vain d'en trouver un avec mon nom écrit dessus. Il y avait tant de livres dans cette bibliothèque, et tant de noms différents, qu'il était impossible qu'il n'y en ait pas un avec mon nom. Je n'avais pas compris à l'époque qu'il fallait écrire le livre pour avoir son nom dessus.
Étais-je seulement quelqu’un qu’on pouvait aimer ? Je n’en savais rien.
Aujourd’hui, au moment même d’écrire sur mon enfance, je suis frappé par tout ce que mes parents ont fait alors que je ne leur donnais pas grand-chose en retour. Les écouter me raconter mon enfance a été une expérience magique pour moi, qui m’a fait comprendre, rétrospectivement, l’importance du rôle qu’ils ont joué dans la constitution de la personne que je suis devenue. En proie à tous les problèmes que je leur posais, mes pleurs, mes colères, ils m’ont aimé sans conditions, se sacrifiant pour m’aider – petit à petit, jour après jour. Ils sont mes héros.
Nous étions assis tous deux, en silence, regardant le soleil d'été qui se couchait, mais nos coeurs n'étaient pas lourds parce que nous savions que si une aventure se terminait, une autre allait commencer.
Écouter les autres n'est pas facile pour moi. Quand quelqu'un me parle, j'ai souvent le sentiment d'être en train de chercher une station de radio, et une grande partie du discours entre et sort de ma tête comme des parasites.
Je n'avais pas de sentiment particulier pour mon frère et nous vivions des vies parallèles. Souvent, il jouait dans le jardin pendant que je restais dans ma chambre. Quand nous le faisions, il ne s'agissait pas d'un jeu collectif : je n'ai jamais eu le goût de partager mes jouets ou mes expériences avec lui. Avec le recul, ces sentiments me semblent bien étranges aujourd'hui. Je comprends l'idée de la collectivité, de partager des expériences. Même si j'éprouve parfois des difficultés à m'ouvrir et à communiquer, la nécessité de le faire est définitivement ancrée en moi. Cela a peut-être toujours été là, mais j'ai eu besoin de temps pour le découvrir et le comprendre.
Les autistes peuvent beaucoup apporter à une entreprise, ou à une association : ils sont fiables, honnêtes, très précis, considérablement attentifs aux détails et ont une bonne connaissance des résultats et des données. Les entreprises qui emploient des personnes atteintes d'autisme et/ou du syndrome d'Asperger contribuent à la conscience de la différence parmi les employés tandis que leurs dirigeants trouvent souvent qu'ils apprennent, à leur contact, à formuler un discours plus efficace auprès de leurs équipes en général.
Je me souviens : je suis debout, tout seul, à l'ombre des arbres qui entourent la cour de l'école, regardant les autres enfants qui courent, qui crient et qui jouent. J'ai dix ans et je sais que je suis différent d'eux, d'une manière que je ne peux exprimer ni comprendre. Les enfants sont bruyants et bougent rapidement, se heurtent et se poussent. Je suis constamment effrayé d'être touché par l'une des balles qui sont fréquemment lancées dans les airs, et c'est l'une des raisons pour laquelle je préfère rester debout dans un coin de la cour, assez loin de mes camarades de classe. Je n'y manque jamais, je le fais à chaque récréation au point que c'est vite devenu une plaisanterie récurrente et qu'il est de notoriété publique que Daniel parle aux arbres et qu'il est bizarre.
La plus fameuse suite numérique de pi est appelée le point de Feynman, entre les 762ème et 767ème décimales : ...999999... Cette suite est ainsi appelée d'après Richard Feynman, un physicien, qui avait dit qu'il aimerait mémoriser les décimales de pi jusqu'à ce point - de sorte qu'en les récitant il puisse finir par : "....9, 9, 9, 9, 9, 9, et cætera." Le point de Feynman est visuellement très beau pour moi. Je le vois comme une bande épaisse et profonde de lumière bleu sombre.
De même, il y a une autre très belle suite de décimales entre la 19 437ème et la 19 453ème : "...99992128599999399..." avec la répétition des 9 d'abord quatre fois, puis, peu de temps après, cinq fois et ensuite deux fois encore. Au total, onze fois, en l'espace de dix-sept décimales. C'est ma suite préférée parmi les plus de 22 500 décimales de pi que j'ai mémorisées.