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EAN : 9782352042259
304 pages
Les Arènes (17/01/2013)
3.65/5   68 notes
Résumé :
Auteur reconnu et cerveau d’exception, Daniel Tammet a le don de raconter les mathématiques, de les rendre concrètes et vivantes, à travers sa propre vie, notre quotidien, la poésie ou la grande histoire.

Les mathématiques sont une science, certes, mais une science de l’imagination qui nous permet de répondre aux questions universelles que pose la littérature : le temps, la vie, la mort, l’amour.

Des flocons de neige à Pi en passant p... >Voir plus
Que lire après L'éternité dans une heureVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Qui est capable dans un même livre de comparer la façon de compter des islandais et celle des chinois, de s'extasier sur la beauté des flocons de neige, d'analyser diverses stratégies du jeu d'échecs, de philosopher sur l'univers et d'éventuelles civilisations différentes de la nôtre ? Daniel Tammet.
Qui est capable de parler à la fois de mathématiques et de poésie, de rhétorique et de logique ? Daniel Tammet.
Qui est capable de citer Horace, Pythagore et Shakespeare avec un naturel confondant ? Daniel Tammet.
C'est que Daniel Tammet n'est vraiment pas un homme ordinaire, loin s'en faut. Atteint du syndrome d'Asperger, il est doué de capacités totalement hors normes dans des domaines variés allant des mathématiques aux langues étrangères.
Il a formidablement raconté qui il était dans son livre autobiographique Je suis né un jour bleu.
Dans ce nouvel ouvrage, il nous livre ses réflexions, ses analyses sur des sujets très divers qui ont pour point commun de faire intervenir des nombres. Car Daniel Tammet est fasciné depuis tout petit par les chiffres, le calcul et le raisonnement mathématique. Il nous invite à l'accompagner dans ses pensées, et si l'on veut bien se laisser emporter, le voyage vaut vraiment le coup.
Le lecteur ne doit pas attendre quelque chose de convenu : ici, de l'originalité, rien que de l'originalité. L'auteur nous prévient dans sa préface : "J'emmène le lecteur à l'autre bout de la planète et je lui fais remonter le temps, avec des textes inspirés par la neige du Québec, les moutons d'Islande ou les débats de la Grèce antique qui ont permis le développement de l'imagination occidentale."
Chapitre après chapitre, Daniel Tammet passe d'un sujet à l'autre pour nous faire découvrir un nouvel univers. À l'intérieur d'un chapitre, il saute tel un cabri d'une idée à l'autre, par exemple du jeu d'échecs à l'apprentissage du langage.
Daniel Tammet est doté d'un esprit bouillonnant. Son cerveau fait jaillir idée sur idée, sans interruption. Et ce que je trouve fascinant quand on le lit, c'est que l'ensemble, sous un désordre apparent, est extrêmement cohérent, et qu'il réussit à nous faire partager son enthousiasme sans cesse renouvelé pour chaque nouvelle pensée.
Si vous ouvrez ce livre, vous y trouverez des calculs et des raisonnements, puisque ce sont les principaux constituants de l'univers de l'auteur.
Vous y trouverez de la poésie, car Daniel Tammet est une personne ultra sensible, dont les sens sont toujours en éveil. Le chapitre "L'homme de neige" est un pur régal. L'auteur nous confie son admiration pour la structure géométrique des flocons de neige et pour leur beauté. Il s'extasie comme un gamin devant un sapin de Noël, c'est terriblement rafraîchissant.
Vous y trouverez également de l'humour. Dans le chapitre "Les statistiques et l'individu", Daniel Tammet nous raconte l'histoire de ce malheureux notaire qui a acheté une maison en viager à une vieille dame de 90 ans. le monsieur bien informé avait consulté, avant son achat, des statistiques qui lui avaient révélé que l'espérance de vie moyenne d'une nonagénaire était de trois ans. Quelle aubaine, la maison allait lui coûter une bouchée de pain. le hic, c'est que cette gentille retraitée s'appelait Jeanne Calment ! (Pour ceux qui ne sauraient pas qui elle est, regardez-donc sur internet... vous allez vite comprendre...)
Vous y trouverez bien d'autres choses encore, car ce livre est d'un incroyable richesse.
Daniel Tammet est un érudit, débordant d'enthousiasme et d'envie de partager ses connaissances et ses interrogations. Il emmène sans arrêt son lecteur là où il ne s'y attend pas. Rien de prévisible, que des surprises.
Une lecture qui secoue. J'en sors tout ébouriffée... bon sang, que c'est agréable !
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Il est grand temps de vous faire une confidence : contrairement à ce que les apparences peuvent laisser penser, je ne suis pas une grande littéraire. C'est toujours avec un certain désespoir que je me lance dans une dissertation ou un commentaire de texte : ces exercices m'exaspèrent au plus haut point. Pour tout avouer, pendant bien des années, j'étais persuadée de terminer en S … ce n'est que deux jours avant le conseil de classe d'orientation de fin de seconde que j'ai décidé d'aller en ES. C'est tout d'abord mon amour pour l'économie et la sociologie qui a motivé de choix, mais j'ai rapidement compris que pour l'amoureuse de statistiques et de probabilités que j'étais, cette filière serait parfaitement appropriée. Parce que oui, aussi étonnant que cela puisse paraitre, j'aime énormément les maths. Les suites, les intégrales, les dérivées … c'est toujours avec grand plaisir que je me plongeais dans mes devoirs du soir, n'hésitant pas à faire un ou deux exercices de plus que ce qui était demandé pour le seul plaisir de jongler avec les chiffres ! C'est donc avec grand intérêt que je me suis plongée dans L'éternité dans une heure, sous-titré La poésie des nombres : mêler lecture et mathématiques, quel merveilleuse perspective !

Autant dire tout de suite que je n'ai pas du tout été déçue par ce livre ! A travers 25 chapitres, 25 thématiques donc, Daniel Tammet évoque les mathématiques, parle des mathématiques … sans jamais, toutefois, faire de mathématiques, ce qui rend cet ouvrage accessible à tous. Il est tantôt question d'histoire des sciences (quel régal d'en apprendre plus sur les grands mathématiciens dont nous ne connaissons que leur théorème le plus fameux, portant souvent leur nom !), tantôt de linguistique (c'est toujours intéressant de constater à quel point la langue d'une civilisation est influencée par le regard que porte celle-ci sur le monde) … Daniel Tammet montre que les mathématiques ne sont pas une science fermée sur elle-même, mais bien une discipline en lien avec tous les aspects de la vie. Qu'il s'agisse d'un flocon de neige, d'une poésie, d'une partie d'échec ou d'une oeuvre d'art, les mathématiques sont là. Et alors, ce mot ordinairement associé à la difficulté devient aussitôt couplé à l'idée de beauté. Daniel Tammet aime les nombres car ils sont beaux, et il cherche à nous initier à cette beauté.

Bien évidemment, certains chapitres m'ont plus intéressée, plus touchée que d'autres. J'ai tout particulièrement apprécié celui consacré à « la mère idéale », un chapitre plus autobiographique dans lequel l'auteur nous raconte comment il s'évertue à s'aider des probabilités afin de tenter de comprendre sa mère, ses choix, ses comportements. Il raconte comment, enfant, il s'est rendu compte que cette dernière ne correspondait pas à l'image que son coeur d'enfant avait contribué à forger dans son esprit, et comment, depuis lors, il tachait de déterminer qui était réellement sa mère. C'est un peu triste, mais j'ai trouvé cela tellement touchant … J'ai beaucoup rigolé en lisant l'histoire d'André-François Raffray dans le chapitre intitulé « les statistiques et l'individu » : ce monsieur espérait faire une bonne affaire en achetant en rente viagère la maison d'une nonagénaire … mais cette dernière est devenue la femme la plus âgée du monde, et ce brave monsieur est mort avant elle, et sa femme elle-même a du continuer à payer durant des années ! S'ensuit alors une réflexion mêlant statistiques et sociologie afin d'amener le lecteur à comprendre l'erreur de monsieur Raffray. Très drôle et très intéressant, donc.

A côté de cela, la plume de Daniel Tammet fait des miracles. On se plonge avec un plaisir sans cesse renouvelé dans chaque chapitre, tant le texte est agréable à lire. L'auteur parvient à rendre très simple même les théorèmes et principes mathématiques les plus complexes, il fait vivre les nombres et les calculs afin qu'ils ne soient plus rébarbatifs ou compliqués mais passionnant et évident. Il nous prouve aussi que les mathématiques peuvent être drôles, étonnantes. Son style est à la fois riche et sobre, mélodieux et épuré … comme les mathématiques, finalement ! Il y a également une petite touche d'humour et de légèreté qui rend cet ouvrage fort sympathique à dévorer. On a vraiment le sentiment que Daniel Tammet s'adresse directement à nous, et à nous seul : par l'utilisation du « nous » reliant lecteur et auteur, par l'intermédiaire de quelques interjections et de légères touches de connivence, Daniel Tammet cherche vraiment à réduire la distance qui peut parfois s'instaurer à travers les mots. Les thématiques abordées sont suffisamment diverses et universelles pour intéresser un peu tout le monde : le temps, la vie, l'amour, la mort … voici quelques exemples qui suffisent à prouver que ce livre n'est pas uniquement adressé aux amoureux des mathématiques, mais bien à ceux que la curiosité et la sensibilité habitent !

En bref, je suis vraiment ravie d'avoir découvert ce livre, si atypique mais si captivant ! Des chapitres ni trop longs ni trop courts qui peuvent se lire indépendamment les uns les autres, des thématiques variées, des anecdotes parfois très intéressantes (on en apprend, des choses, en lisant cet ouvrage, je vous l'assure !) et parfois très drôles … sans oublier une plume vraiment fluide tout en restant très belle ! Que vous aimiez les mathématiques ou qu'au contraire vous les détestiez, je vous l'assure, ce livre peut vous plaire. J'ai vraiment passé un très agréable moment de lecture en compagnie de Daniel Tammet et des nombres qu'il aime tant, et je vous en souhaite tout autant !
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Daniel Tammet (né en 1979) n'est vraiment pas n'importe qui. Diagnostiqué autiste (syndrome d'Asperger) alors qu'il était adulte, polyglotte, doué de synesthésie, il a une mémoire absolument prodigieuse: au cours d'une expérience publique (relatée dans le présent livre), il a été capable d'énoncer les 22514 premières décimales du nombre pi (qui en possède une infinité).
"L'éternité dans une heure" est composé de chapitres assez courts, dans lesquels l'auteur évoque divers thèmes, notamment dans le domaine mathématique. Il s'exprime d'une manière plaisante et parfois brillante. Il développe presque un discours de philosophe, même s'il ne se considère pas comme tel. Mais, volontairement, il ne fait qu'effleurer les problèmes abordés et n'entre jamais dans le vif du sujet. Pour un béotien qui ignore tout de ces questions, la lecture sera motivante, voire enthousiasmante. Mais un lecteur plus exigeant, qui attendait une approche précise de ces sujets, se retrouvera nécessairement frustré; il pourra lire avec profit les livres de son compatriote Alex Bellos, par exemple.
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Ce livre m'a profondément déçu, malgré les critiques enthousiastes, il ne s'agit pas vraiment d'une histoire des mathématiques ou d'une poésie des nombres. Pour cela, il vaut mieux lire "Alex aux pays des chiffres" d'Alex Bellos.
Ce qui m'a dérangé à la lecture de ce livre, c'est d'abord le style lourd (problème de traduction? ), mais surtout de tout ramener à lui. On s'attend à tout moment de trouver un bon de commande. D'avoir été élu, comme le dit la 4 ème de couverture, l'un des 100 génies vivants, doit être difficile à porter.
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L'éternité dans une heure de Daniel Tammet 2014 304 pages
2/5
Lire le livre d'un autiste Asperger, capable de voir les nombres comme des nuages colorés, de faire des calculs en associant les formes qu'il perçoit pour voir le résultat sous une autre forme me donnait envie. Surdoué des langues, considéré comme un génie par des « experts » je m'attendais à des fulgurances hors de portée de mon cerveau. Que nenni ! 25 chapitres plutôt pénibles à lire, avec beaucoup de banalités sur les maths, des anecdotes hypra connues mais heureusement 3 sujets intéressants :
- Sur les échecs et les ordinateurs.
- Sur l'âge effectif (ressenti)des humains
- Un calcul économique du placement effectué par le notaire de Jeanne Calmant qui avait eu le nez creux de prendre un viager sur une vieille dame toute rabougrie de 87 ans. Une mort à 100 ans aurait été encore rentable mais à 120 ans catastrophe économique et le pauvre André-François Raffray mourut avant d'avoir pu prendre possession de son bien.
Un peu court pour apprécier un livre mais cela ne va pas m'empêcher de lire son premier ouvrage celui qui l'a fait connaitre.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Je marche un moment, longeant la Seine, la nuit dans mes cheveux, dans mes poches et sur mes vêtements. Je sais que la nuit est favorable à l'imagination ; à cette heure, dans toute la ville, des artistes taillent leurs crayons, mouillent leurs pinceaux et accordent leurs guitares. D'autres, avec leurs théorèmes et leurs équations, s'adonnent de la même façon aux possibilités du monde.
Le monde a besoin d'artistes. Chacun d'eux transforme sa portion de la nuit en mots et en images, en notes et en nombres. Un mathématicien dans son bureau aperçoit une chose restée jusque-là invisible. Il est sur le point de transformer l'obscurité en lumière.
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Je songeais à ces huit secondes. Pour atteindre le réverbère suivant, je n’avais qu’à faire quelques pas. Avant d’y parvenir, je devrais d’abord arriver à mi-chemin. Il me faudrait quatre secondes. Mais cette observation impliquait que les quatre secondes restantes pouvaient être divisées, elles aussi, en deux moitiés égales. Un nouveau mi-chemin donc qui se situe six secondes après le moment du départ. Seules deux secondes me sépareraient alors du but. Pourtant, avant d’y arriver, un autre « mi-chemin » interviendrait, au bout d’une seconde. Je sentis alors mon cerveau bouillonner sous mon bonnet de laine. Car, après les sept premières secondes, la huitième et dernière se diviserait elle-même en deux moitiés. Sept secondes et demie après avoir démarré, la demi-seconde restante ne s’écoulerait pas avant que j’aie franchi un point situé la encore à mi-chemin. Après sept secondes trois quarts m’attendait encore un quart de seconde de trajet. Si je parcourais la moitié du chemin restant, il me resterait encore un huitième de seconde à parcourir. Un seizième de seconde m’éloignerait du réverbère, puis un trente-deuxième, puis an soixante-quatrième puis un cent-vingt-huitième de seconde, et ainsi de suite. Des fractions de fractions de fractions de seconde me sépareraient toujours de la fin.
Subitement, je ne pouvais plus compter sur ces huit secondes pour me mener à bon port. Pire, je ne pouvais plus être certain qu’elles me permettraient d’avancer d’un centimètre. Ces mêmes interminables fractions de seconde que j’avais observées vers la fin de mon trajet valaient aussi pour le commencement. Disons que mon premier pas prenait une seconde ; cette seconde se divisait évidemment en deux moitiés. Et avant de franchir cette demi-seconde, je devrais d’abord en passer le point situe à mi-chemin (le premier quart de seconde), et ainsi de suite.
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Quand l'inspiration leur manque, certains journalistes de télévision se livrent parfois à cet exercice sur un malheureux ministre de l’Éducation. Grimaçant sous son maquillage à l'intention des caméras, l'intervieweur caresse ses notes, s'éclaircit la gorge et demande : "Une dernière question, monsieur le ministre. Combien font huit fois sept ?"
Chaque fois, je pousse un profond soupir. Il est bien triste de voir les mathématiques réduites au souvenir (ou le plus souvent, à l'absence de souvenir) de règles apprises à l'école.
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Quelque part dans Pi, au bout de milliards et de milliards de chiffres, on rencontre cent 5 d'affilée ; ailleurs, mille fois l'alternance 0 et 1. À une distance inconcevable dans ce bourbier de chiffres, si l'on s'y aventure plus longtemps que la distance qui nous sépare du Big Bang, la séquence 123456789... se répète 123 456 789 fois de suite. Si seulement nous pouvions aller assez loin, nous trouverions les premières décimales (les cent, les mille premières, le million ou le milliard de premières) impeccablement répétées, comme si à tout instant tout allait recommencer au poont de départ. Et, pourtant, ce n'est jamais le cas.
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Au Brésil, les Munduruku imitent la quantité en accordant une syllabe supplémentaire à chaque nouveau nombre : un se dit pug, deux se dit xep xep, trois se dit ebapug, et quatre, edadipdip. Dans ces conditions, on comprend qu'ils n'aillent pas au-delà de cinq.
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Vidéo de Daniel Tammet
Daniel Tammet publie "Fragments de paradis" aux éditions Arènes. Né à Londres dans une famille de neuf enfants et atteint d'un trouble du spectre autistique, il a choisi l'exil pour dépasser sa différence. A la découverte d'autres langues et d'autres cultures il a pu trouver un sens à sa vie. Sur le plateau de la Grande librairie, l'écrivain raconte sa rencontre avec Margaret Atwood et sa conversion à l'âge de 23 ans.
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