Pourquoi est-ce que je grimpe ? Pourquoi est-ce que je continue à me donner tant de mal ?
"Qu'est-ce que tu t'attendais à trouver en montagne ?"
"C'est ta raison de vivre que tu es venu chercher ?"
Pas du tout. Il n'y a rien à trouver ici. S'il y a quelque chose à découvrir...
...c'est en moi.
(p. 207)
Je ne veux plus faire de cordée avec personne. Je grimpe seul.
Que je réussisse ou que j'échoue, cela n'incombe qu'à ma propre responsabilité.
Si j'atteins le sommet, je serai seul.
Si je renonce ou si j'échoue, je serai seul aussi.
Et si je meurs... ce sera seul.
(p. 102)
Le vent soufflait loin au-dessus de la tente. Peut-être qu'à cet instant même, de gigantesques divinités hindoues descendaient du ciel dans un halo bleuté et dansaient dans les courants atmosphériques.
Ce que Habu Jôji s’apprêtait à faire appartenait au domaine de ces divinités. C'était quitter la Terre et pénétrer dans l'univers des dieux.
(p. 70-71)
Un alpiniste gravit les montagnes. C'est pour ça qu'il existe.
Il ne grimpe pas pour mourir.
S'il meurt, ce n'est plus... qu'un rebut.
(p. 65)
Une puissance athlétique, de la technique, une solide expérience de la montagne, bien sûr, mais aussi une bonne acclimatation, une parfaite condition physique et une excellente connaissance de l'Everest et de son climat.
Et pour finir, le concours d'une force qui est au-dessus de l'être humain : la chance.
Seule la réunion de tous ces éléments peut permettre la réussite d'une ascension.
Voilà ce qu'est l'aventure en solitaire et sans oxygène sur la face sud-ouest de l'Everest en hiver.
(p. 60)
En toute chose il faut savoir saisir sa chance, sans attendre que quelqu'un d'autre s'en empare avant vous.
C'est autant valable à l'échelle individuelle qu'à l'échelle nationale. Lorsque l'on veut quelque chose, il faut s'en emparer soi-même.
(p. 14)
Tandis qu'à l'intérieur de la tente régnait un silence oppressant, à l'extérieur le vent soufflait et la montagne grondait.
Quant à la montagne, si on la compare à un animal sauvage...
... Alors elle a les yeux grands ouverts dans la nuit...
... Et elle gronde, déchaînée.
L'ascension solitaire de la face sud-ouest, en hiver et sans oxygène. Un exploit extraordinaire.