Citations sur Quartier lointain - Intégrale (72)
Qu'est-ce qu'on ne peut pas changer ? Le temps...Le temps écoulé. Voilà ce qu'on ne peut pas changer.
À mesure que les années, passent, chaque quartier, chaque rue d'une ville, évoque un souvenir, une rencontre, un chagrin, un moment de bonheur.
Personne ne devient jamais vraiment adulte...
L’enfant que nous avons été est toujours là, bien vivant, tout au fond de nous...
Il est comme ce ciel...
Avec le temps, nous croyons grandir mais la maturité n’est qu’un leurre, une entrave à notre âme libre d’enfant...
En revivant mes 14 ans, j’avais l’impression de découvrir ce qui m’avait échappé jusqu’alors.
La tête me tournait encore... Je me souvenais pourtant très clairement...quelques secondes plus tôt, j'avais 14 ans!
Qui étais-je?
Qui était le vrai Hiroshi...?
Je n'en savais plus rien.
Aujourd'hui, ce que je suis aujourd'hui... j'ai l'impression que ce n'est pas moi... c'est difficile à expliquer... je n'ai pas les bons mots, mais...c'est comme si je vivais la vie de quelqu'un d'autre.
Je me demande s'il n'y a pas pour moi ... une façon de vivre tout à fait différente... ma vie... celle que j'aurais vraiment... choisie...
Toute ma vie... jusqu'à aujourd'hui... je ne faisais que me laisser porter par le cours des évènements... je l'ai bien compris maintenant...
quand je suis parti à Osaka pour devenir apprenti tailleur, ce n'était pas parceque j'en avais envie... je suivais simplement les conseils de mes parents, qui souhaitaient que j'aie rapidement un métier en main...
quand j'ai rencontré ta maman, à mon retour de la guerre, je ne voulais pas rester ici... mais les circonstances... tout un tas de raisons nous ont empêchés de quitter Kurayoshi...
Tu vois... je les ai laissé décider... à ma place...
L'enfant que nous avons été est toujours là bien vivant tout au fond de nous... Il est comme ce ciel... Avec le temps, nous croyons grandir... Mais la maturité n''est qu'un leurre, une entrave à notre âme d'enfant.
En revivant mes 14 ans, j'avais l'impression de découvrir ce qui m'avait échappé jusqu'alors.
(La serveuse d’un bar parle avec Hiroshi de sa patronne, quittée par son mari, lequel vient de reprendre contact avec elle)
- C’était un poivrot doublé d’un bon à rien
- Pourquoi veut-elle le voir ?
- Ah ça, mon petit, c’est le grand mystère entre les hommes et les femmes ! Les années peuvent passer, vous, les hommes, vous ne restez jamais que des mômes. Mais le plus fort c’est que vous trouvez toujours une gourde pour vous le pardonner ! (…) Elle se dit qu'il est comme un gamin qui découvre une boîte d'allumettes. Il sait que çà brûle, mais il ne peut s'empêcher de jouer avec. Et elle espère qu'il reviendra quand il aura grillé toute la boîte.
Les années peuvent passer, vous, les hommes, vous ne restez jamais que des mômes ! Mais le plus fort, c'est que vous trouvez toujours une gourde pour vous le pardonner ! (p.381)
Brusquement, m'est apparue l'image de ma propre famille. Aujourd'hui... ne suis-je pas pareil à ce père qui s'enfuit ? Ne suis-je pas moi aussi sur le point d'oublier pour toujours ma vraie famille ?
"Ainsi, petit à petit, les choses changeaient autour de moi. Le cours des événements différait un peu plus chaque jour, je m'en rendais parfaitement compte...
Qu'allais-je devenir? Mon passé se modifiant, n'allait-il pas fausser l'avenir? Cette idée me terrorisait."