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EAN : 9782955701928
410 pages
Tayachi (15/09/2017)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
L’humanité n’est rien, non, plus rien en tout cas qu’un informe ramassis de lâches et méprisables couards inaptes à assumer la véritable essence de l’être, soit, très justement, l’individualité qui les compose en premier lieu puis les forme ensuite quoi qu’on en dise. Et l’on ose, partout, tous et chacun, moutons bêlant sans fin ni finesse, parler d’individualisme, de cette galopante gangrène, de ce nouveau mal du siècle, dernier-né des immondes chieries inventées p... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il n'y a de poésie que rimée ; encore en sus devrions-nous ajouter rythmée, si nous n'avions à craindre quelque terrible lecture, si nous ne redoutions que lors on la confonde avec les airs dont les chansons sont faites et qu'en l'occasion la musique supporte – non que l'inverse ni l'osmose ne sachent se produire. Mais, donc, parons l'urgence d'une désastreuse mésinterprétation d'une touche de simplicité, acceptons l'assertive unicité en sa probable nécessité, descendons d'un chiffre le nombre des variables, tout condescendant qu'exagérément on nous taxe par suite : il n'y a de poésie que rimée. Non que le poétique s'efface, non que de toute éternité on lui refuse l'être, ce qui relèverait premièrement plus d'un détestable orgueil que d'une jouissive voire orgasmique audace et souffrirait ensuite d'un patent manque de véracité, en superfétatoire addition d'un clair défaut d'incidence au réel. Non. Le poétique existe, et si tant était que nous puissions être en droit de l'être nous n'y sommes aucunement réticent ; il a pleinement et évidemment droit et factualité d'existence. Et il y a, en sus, beaucoup plus de poétique que de poésie, pour peu qu'on cesse de les amalgamer et d'encenser l'âme de l'un au glorieux nom des prestigieuses gammes de l'autre, autre du reste tout aussi notable, quand bien même, toutefois, on devrait au moins littéralement l'en séparer pour ce qu'on l'en reconnaîtrait en la matière moins noble. Mais, tout bien considéré, tous deux conservent intacte la théorique prétention aux qualités, l'accessibilité à celles-ci, voire pourquoi pas l'idée d'une pléthore d'elles. Mais l'un n'est pas l'autre. Non, certainement pas. Ou bien, allons, fous sans raison, foutons-nous en, partons vagabonder en quelques assertions légères sans juste regard sur leur profond signifié : au même titre que la précédente largesse, à laquelle abusivement on s'adonne en s'extasiant tout haut et tout faux, devant un texte aux poétiques relents, soit au poétique semblant, qu'il est belle poésie, ou face à un assemblage de mots sans véritables queue ni tête mais à l'évocateur fumet qu'il est, là encore, savoureuse poésie, ou confronté à un léché discours qu'il est, toujours, véritablement et en l'essence poésie, tout ça pour un tir à la ligne, pour une visuelle structure, pour les picturaux non-dits dont pourtant la poésie ne saurait avoir l'exclusif apanage ni la seule maîtrise, tout ça pour un manque de savoir qui dit celui du vivre puisqu'on ne devrait pas s'autoriser à étaler ses lacunes, cognitives ou logiques, pas plus que ses méprises en la publique place que les ignares vénèrent sans en relever le niveau lorsqu'ils s'agitent, lorsqu'ils s'y agitent telles des hyènes à la curée sans conserver longtemps le pompon bataillé, tout aux deux contraires pour leur majorité, ni sans savoir ensuite qu'elle révèle sans adoucissants fards leur piètre et triste niveau à ces autres, cachés, qui n'aiment pas tant crier qu'ils dussent en fin de l'intérêt rompre l'heureux retrait dont ils firent maxime et poursuivent remarquablement, sinon honorablement vertu. Tout ça pour une justification, pour un textuel agencement, pour un minimalisme du dire auquel on résume, alors, l'esprit de concision des vers, qui l'ont pour consigne et contrainte. Tout ça pour une vague saveur, une diffuse couleur, voire une coloration, quand du pied, pour le prendre et voler, s'envoler vers les cieux et non voler les vers, preux, c'est à la lettre qu'on compte. Non, il n'y a de poésie que rimée, et le poétique semblant n'est pas, résolument pas du même acabit. Ou bien l'artisanat est un art comme un autre et, partant, l'artisan par raison un artiste toujours, suivant le déductif fil, d'où suit naturellement et comme s'emballe le crépusculaire avènement que le boulanger, tout en restant tout aussi mal chaussé que son forgeron de confrère, mâle tenant au général instar sa baguette en aussi haute estime qu'il se figure aux autres, par-là, en faire autant de la dragée, est un virtuose tel l'autre, de la baguette de pain comme d'illustres magiciens de celle d'orchestre, régalant, lui, papilles et ventres, cette digestion-ci remplaçant ici celle courant là-bas des oreilles aux esprits. D'où découle, encore, toutes choses étant égales et tous les artistes entre eux, non négociable question d'égalité trempée sans sourciller dans l'égalitarisme, sombrée dans lui comme d'aucun fut un jour suicidé, que ledit boulanger, indifféremment de son indéniable avantage d'essentialité en regard de notre quotidien pain (ne sombrons pas dans un brutal et simpliste renversement), mérite autant d'honneurs, de gloire que celle pendant des siècles et des siècles réservée aux fastueuses partitions. Oui, alors, allez, le simple est au niveau de l'élégant, l'alimentaire au rang du divertissement, tout génie qu'il abrite, et le relativisme réduit une nouvelle fois la hiérarchie des mondes en un inconsistant néant tandis que jamais il ne fut dit que la relativité devait abroger toute constante comme s'il s'était agi d'un privilège ! Non, bien entendu que non, bien entendu que la relativité des vues n'est pas un abrutissement mais, au contraire, pour peu que des brutes on fasse de fins gourmets et qu'on cultive assez des divers jardins et potagers, une mise en exergue des valeurs par leur mise en lumière, qu'on sait source de beaucoup ! Mais, tant pis, allez, après dingues soyons carrément déraisonnables, achevons la démonstration, poursuivons notre pis-aller tout cousu de fil blanc par le coloré-jumeau-seing de l'idiot, la permission, donc, impudemment et imprudemment donnée aux idioties dès le commencement, et prétendons, allons impunément jusqu'à prétendre qu'il n'y a de communication qu'en le discours, le verbe, qu'il n'en est en l'espèce qui vaille que la parole, elle-même et seule (...).
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L’étincelle suffit à la lancer, là, au beau milieu du bus, oui, oh que oui, on aurait certainement été mieux en taxi mais pas la scène et Elodie tenait au bus, et l’y voici, la voilà juchée sur la tournante, métallique plateforme bardée de ses remparts à l’air d’accordéons, ce qui produirait une scène surréaliste si le terme n’avait été purement et simplement galvaudé et si la scène n’avait probablement été parfaitement éculée en de nombreux ailleurs, que ce soit à dire ou vécue ou narrée, ce qui produit en tout cas un instant hors du temps, pour la perception qu’en a Fred en sa voyeuriste contemplation, lorsque, libérée, elle s’épand, explose et se répand, lorsqu’elle mime coquin, lorsqu’elle grossit coquine, lorsqu’elle récite leurs mots, fidèle à l’esprit plus qu’aux lettres, fidèle à l’esprit qu’ils produisent plus qu’à la lettre des maux qu’ils abhorrent et dont ils blâment, pardon, dont elle blâme pour eux deux leur précédente compagnie, lorsqu’elle tire de celle-ci un portrait que pas un même distant spectateur ne croira complaisant, lorsqu’elle sourit toujours après les réflexions de deux vieux rabat-joie dérangés par la remuante et bruyante vie de ces jeunes excités, soit, d’accord, le trait peut bien s’avérer souvent tiré tel sans que le vrai n’y survive, sans qu’il résiste à la récurrence, et reste toujours Elodie, les tournant à leur tour en dérision, les croulants, sans outre mesure relever l’égard sinon par outrage à leur peu chevaleresque mesure, démontant l’arrogance réflexive par l’altière, impertinente imposition de la sienne en miroir ; lorsqu’elle moque et s’en moque, elle est belle, Elodie, extrêmement belle, des talons aux cheveux en passant par les ongles, tout entière, toute entière, plutôt, qui vous paraîtrait faux mais rendrait plus évidemment compte de sa merveilleuse féminité et de la débordante complétude de celle-ci, ferait justice à cette beauté de corps et d’être qui transparaît tandis que la moquerie reste habituellement marque de petitesse. Eh : tant pis ; elle est belle, démoniquement belle, alors, la diablesse, tandis que ses pieds dansent sur leurs pointues aiguilles, portés par cette musique qu’elle se joue à elle-même, dont elle écrivit elle-même la rusée partition, emportée désormais en un rythme en sus ponctué par son entrain, sur lequel vole sa robe ou son jupon du moins, qui virevolte, léger, s’élève jusque mi-cuisses et puis retombe à plat au gré des tours sur soi imprimés par la fantasque belle, fantastiquement belle, belle comme son vêtement marqué d’innocentes fleurs contrastées par le cuir du minuscule blouson qui, plus haut, couvre leurs identiques, belle à l’impromptue mais néanmoins non moins ravissante floraison, produite lorsqu’elle tourne, et vire, et pique, lorsqu’elle moque, et pique, et tourne, et pique et moque, et pique et moque en pointes et piques, et tourne, et tourne et s’esclaffe, soudain, au faîte d’une retenue qu’on pensait éventrée.

Elle est vachement belle, Elodie, survolté toréador domptant l’inspiration, derviche à ses intrigantes spirales, amazone montant à cru la froide saveur de sa revanche, sauvage cavalière sur sa vengeance, ah, oui, on ne vous en avait rien dit et Fred l’apprend à peine en le merveilleux instant, sa vengeance, sa vengeance et ses modalités, parce qu’elle se venge, Elodie, parce qu’elle se venge en se moquant, elle se venge encore plus agréablement en se moquant en compagnie, en choisie compagnie, rendant à sa façon la monnaie de hardiesse à ces deux hurluberlus qui avaient un jour choisi d’en société rire de son premier auteur, de son insuccès et de son mauvais choix, à elle, elle qui maintenant rit à son tour et la dernière, surtout, elle qui est belle aux yeux d’avec qui elle se moque sans qu’à cet à qui importe de savoir ou considérer qu’elle se moque, sinon qu’il trouve la chose et la personne d’autant plus charmantes, chacune et pour de vrai, l’une ou l’autre ou les deux ensemble, oui, il rit, il se moque avec elle, de monsieur et madame plouc comme on fait des bouseux lorsqu’on est capitale, et il la trouve belle, elle, nue ou vengeresse, sous ses plus beaux atours comme au travers de ses plus bas détours ! Elle peut bien se moquer, elle peut même complètement lâcher la bride de la bienséance, oublier toute réserve, il ne la trouvera pas moins bandante et poursuivra, qui plus est, l’endiablée valse entamée sur l’esquisse de votre pitoyable misère ! Elle est sa muse, pour cette soirée au moins, sa formidable muse et donc sa source vive, et toute la création, aujourd’hui, ce soir, en le délectable instant de sa vengeance, dit votre lamentable !
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Tu n’as rien décidé du tout, sombre crétin. Jamais, de toute ta vie. Les choses vont et viennent comme le courant, et toi, misérable toi, tu te laisses porter par la marée en frétillant, parce-que tu sais bien frétiller, parce-que tu aimes ça, frétiller, parce-que tu ne sais faire que ça, même, et rien d’autre que ça, frétiller, frétiller pour ne pas te noyer, parce-que tu n’es pas réellement un poisson, et puis pour la seule et bonne raison, finalement, tiens, l’unique raison que tu espères qu’ainsi, un jour prochain, si possible, on te pêche au hasard et t’offre l’agréable d’un bocal, doré, de préférence, dans lequel tu aurais pied, avec le fond bordé de nouilles, aussi, allez, pour y poser ton cul, pour y faire des tours en rond et épater, mieux qu’un autre, ta béate galerie d’inattentifs et idéels, illusoires admirateurs. Quand enfin les vapeurs de tes songes se dissipent, tu retrouves le courant, sa force et tes faiblesses ; alors, parfois, comme le môme que tu étais et que, ce jour encore, tu n’es pas parvenu à suffisamment bien te cacher à toi-même, là, au fin fond de toi-même, face à l’absurdité et à la rudesse de cette redondante épreuve, nerveusement, tu pleures. Au beau milieu de ton amer déluge, tu n’as pas peur de ce que tu es, mais de ne pas être à la hauteur de tes résolutions passées. Tu n’as donc peur que de ce que tu n’es pas. Et, non, manque de chance, tu n’es pas celui qui décide ; tu n’es qu’un collectionneur involontaire d’éphémère, de rides, tu subis la météo comme les autres ignares de ton ignoble, insignifiant rang.
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