Je n'avais pas l'intention de revenir vers
Jean Teulé. Un concours de circonstances m'ayant fait gagner ce livre sur la page des éditions Pocket, nous y revoilà tout de même. J'ai failli me dire que j'avais bien fait, c'était sans compter sur la deuxième moitié du livre.
La mise en place est très visuelle : le portrait du berger allemand, l'ascenseur qui sent l'urine, le café « le grand vertige ».
Jean Teulé pose avec soin des éléments qui lui serviront de repères tout au long de l'histoire. Il joue sur les mots, avec le symbolisme : le mari, menaçant de se suicider en sautant par le balcon, se tient « debout entre les géraniums et les pensées molles » (15). Dans l'enthousiasme du bon mot,
Jean Teulé en fait un peu trop. Cela pose l'ambiance, mais c'est aussi agaçant. La femme arrivant au commissariat : « Dessous, elle porte un tee-shirt noir à manches longues en coton stretch. le col, loin de la gorge, fait ressortir son cou dégagé de condamnée. » (21)
Ou :
« Dans la ruelle insalubre en face, un arbre, éperdument, jette ses bras au ciel car le lierre, à la longue, l'étrangle. » (77)
La rencontre entre la tension de la femme et la nonchalance désabusée et agacée du policier donne lieu à quelques scènes amusantes. Ce Shéhérazade en uniforme est un personnage plutôt bien trouvé… jusqu'à ce qu'entre en scène le cocktail d'éther, d'alcool et de fortifiant pour porcs. C'est alors la débandade, la fuite en avant dans la cruauté, le grotesque, le sale, le moche inutile. Dommage.
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