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sur 569 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Soirée tranquille au commissariat. le lieutenant Gilles Pontoise attend la fin de sa permanence pour être enfin en repos. Mais voilà qu'entre une femme qui veut être arrêtée. Elle s'accuse du meurtre de son mari, décédé des années plus tôt. Et elle veut être arrêtée parce que le délai de prescription échoit le lendemain. « Mais il faut bien finir par dire la vérité… » (p. 88) Après avoir raconté son histoire de femme battue et effrayée, elle attend toujours d'être arrêtée. Mais le lieutenant Pontoise refuse d'incarcérer la coupable. « Mais comment va-t-il pouvoir ne pas l'arrêter jusqu'à minuit ? » (p. 76) Cette femme qui s'accuse, pour lui, il est impossible de la mettre sous les verrous.

Le meurtre est horrible et les remords de la coupable sont à la hauteur du crime. Mais la femme a sauvé sa vie et probablement celle de ses enfants. C'est ainsi ce qui devait être l'arrestation d'une criminelle devient la confession d'un policier. D'abord pour gagner du temps, puis parce qu'il a besoin de s'ouvrir, Gilles Pontoise parle de lui, de ses attentes, de ses réussites et surtout de ses échecs.

Cette coupable victime, anonyme, se désespère : même si son existence est un échec, sa culpabilité l'emplit de noblesse. Dommage que rien n'aille comme elle le voudrait. « Tout dans sa vie aura été loupé : son mariage, ses enfants… même son arrestation aura été loupée ! » (p. 134) Ce roman de Jean Teulé, c'est un peu le chapitre manquant entre Darling, femme suppliciée, et Longues peines, chroniques carcérales. le roman se lit très vite et il s'inscrit dans l'oeuvre générale de Jean Teulé. C'est un autre fait divers romancé, non pas sublimé parce qu'il est soumis au traitement littéraire, mais sublimé parce qu'on lui a prêté attention. Il n'y a pas d'histoires insignifiantes, seulement des histoires minuscules qui attendent une loupe. Et Jean Teulé est une loupe de grand talent.
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Que se passe t-il quand un flic désabusé bourré aux emphèts rencontre une femme qui veut payer un crime qu'elle a commis il y a dix ans pour être en paix avec sa conscience?
Cela donne un très bon roman, drôle et pathétique aux limites de l'absurde mais qui fait ressurgir l'humanité qui semblait définitivement avoir déserté la vie de ce flic burn-outé. La faiblesse et la fragilité de la criminelle sont ses meilleurs atouts contre ce fonctionnaire bien décidé à lui éviter le milieu carcéral.
On navigue entre le rire et les larmes, entre le jugement arbitraire et la moralité sous la plume aiguisée de Jean Teulé, et c'est très bon.
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Dans le prolongement de : « longues peines », Jean Teulé met face à face le coupable et l'autorité. Il y a 10 ans, elle a poussé son mari, suicidaire violent, du 10me étage de leur domicile, l'enquête mena la Justice à conclure à un suicide. L'autorité représentée par un officier de police refuse d'acter la dénonciation spontanée de la femme. Ils savent tous deux qu'à minuit le meurtre sera prescrit. Mais elle veut calmer sa conscience et il refuse de l'envoyer en prison.
Moins fort que « longues peines » mais très bonnes lecture.
Hommage à Jean Teulé qui me manquera.
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Un huis clos surprenant. J'ai beaucoup aimé le début, et puis le plaisir de la lecture s'est étiolé au fil des pages.
Une femme, dont on ne connaît pas l'identité précise, subit au quotidien les violences de son mari alcooliques. Des violences physiques et verbales, ponctuées de coups.
Jusqu'au jour où l'impensable se produit. Une opportunité de supprimer son mari en un coup de main s'offre à elle et elle la saisit au vol, sans réfléchir.
Le drame survient.
A aucun moment elle ne sera soupçonnée, son mari ayant effectué plusieurs séjours à l'hôpital pour diverses tentatives de suicides. L'affaire est classée en un instant.
Les années passent et la femme meurtrie poursuit sa vie et élève ses enfants tant bien que mal.
A la veille du dixième anniversaire du jour de la mort de son défunt mari, elle se rend au commissariat pour se dénoncer. La veille de la prescription.
Elle est reçue par un lieutenant, Gilles Pontoise, qui n'a qu'une hâte, rentrer chez lui tranquillement. Mais cette affaire ne lui permettra pas de terminer sa soirée comme il l'entend. Il refuse de prendre la plainte et tente de faire parler cette femme afin qu'elle change d'avis.
Un interrogatoire qui va se transformer en confidences et, les chapitres s'enchaînent, alternant les épisodes douloureux de la vie de la femme et ceux, tristes et mornes, du lieutenant.
On vogue tranquillement d'une situation à l'autre, le tout sous le style si cher à Jean Teulé qui sait rendre la tension palpable tout en nous glissant des touches d'humour et un ton aiguisé et incisif.
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C'est l'histoire d'un flic qui voulait finir sa journée sans histoire.

C'est l'histoire d'une femme qui veut se constituer prisonnière pour le meurtre de son mari commis il y a presque dix ans.

Deux histoires qui se croisent, l'espace de quelques heures, dans le bureau d'un commissariat.

Gilles, il peut pas en croire ses yeux, ni ses oreilles. C'est bien la première fois qu'une personne vient se dénoncer la veille de la date de prescription. Car demain, la "coupable" ne pourra plus être inculpée. C'est la loi. Il comprend pas, Gilles, pourquoi cette femme, qui s'est enfermée dans une vie conjugale pourrie tient maintenant, 10 ans après, à se faire enfermer pour s'être libérée d'un calvaire. Un mari violent, dépressif, alcoolique, qui menace de se suicider, sur le balcon... Elle a juste avancé les bras, l'a juste aidé.. à tomber, sur la dalle en béton du parking. le crime parfait, puisqu"à l'époque, la police avait conclu au suicide. C'était pas la première fois, c'était plausible.

Alors il va tout faire pour gagner du temps, Gilles. Il va faire parler la "criminelle", en attendant les "fatidiques" douze coups de minuit. Il l'écoute, il veut en savoir plus, comprendre. Pendant ce temps, au moins, il ne pense pas à la sienne, de vie, qu'il traîne comme une épave". Il se dit que, peut-être, il pourrait faire quelque chose de bien pour elle, et faire comme si elle n'était jamais venue le voir, lui. Mais elle est là, bien décidée à être condamnée, encore une fois.

Seule l'incarcération physique semble pouvoir la délivrer de cette écrasante culpabilité, libérer son âme, endolorie depuis toujours, semble-t-il.

Il raconte un peu sa vie, Gilles, il parle de son boulot, comme "elle" parle de son mariage : "j'y suis entré très peu par vocation et maintenant j'y reste surtout par lâcheté, parce que je ne suis pas capable de faire autre chose".

Cette femme, on ne la désigne jamais par son nom, on ne veut pas la nommer, car sinon, le dossier est ouvert, la procédure enclenchée. On ne pourra plus faire machine arrière. Comme si l'anonymat permettait de garder une distance, de ne pas s'impliquer. La justice, elle, a un nom. Et n'a pas le droit de rester aveugle : "un oeil qui acquitte, l'autre qui condamne.. La place de Gilles est entre ses deux yeux.".

Il étouffe, Gilles, dans son bureau, dans sa vie, dans toute cette misère humaine.

Un face à face servi par des phrases simples, mais retentissantes, "comme les talons du mari claquant sur la dalle en béton du parking". Et par une poésie, propre à Jean Teulé, qui pose une ambiance, une émotion, en quelques mots seulement : "les mots quittent sa bouche, doux et tristes, comme un souvenir qui passe" ; "des étoiles plein la gorge, Gilles renifle les mots de parfum qu'échangent entre eux les arbres et la fade exhalaison de la vie qu'on traîne".

Un chant discret, mais puissant, de ce désespoir qui colle au destin des "petites gens"...
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Ca c'est du bon Jean Teulé comme on l'aime ! Un bouquin très court mais fort sympathique, qui m'a beaucoup plu. En général, Jean Teulé c'est tout ou rien : soit j'adore, soit je déteste. j'ai détesté Rainbow pour Rimbaud, mais j'ai adoré le Magasin des suicides, Mangez le si vous voulez (qui m'a vraiment déstabilisée) et aussi Les Lois de la gravité. C'est une histoire qui m'a vraiment intriguée et dans laquelle j'ai été complètement embarquée.
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« Les lois de la gravité » de jean Teulé est une histoire intrigante inspirée par un fait divers.
Une femme ferme une petite valise et quitte son appartement, au 11ème étage d'un immeuble. Elle entre dans un commissariat. Elle vient avouer le meurtre de son mari commis des années auparavant. Mais après avoir écouté son histoire, le policier de permanence refuse d'enregistrer sa déposition et de l'arrêter. Ils vont s'affronter jusqu'à minuit…
J'ai bien aimé l'écriture de Teulé, les petits chapitres percutants et la psychologie des personnages fragiles, fêlés, mais déterminés.
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C'est en regardant le générique du film "Arrêtez moi" que j'ai découvert qu'il était l'adaptation des Lois de la gravité de Jean Teulé. J'ai eu immédiatement envie de le lire. Après tout souvent l'oeuvre cinématographique est moins riche que le livre dont elle est tirée.

Qu'elle ne fut pas ma surprise de découvrir que Pontoise est un homme !

Je suis totalement bluffée car l'adaptation est fidèle jusqu'au détail de la poupée dans un cage enroulée d'un film transparent.

Certes le livre s'arrête au moment de l'arrestation de "notre factrice bien gentille".
Le film imagine donc l'explication de la mère au fils ( non dans le film il n'y a pas 3 bambins ) et une scène finale avec Pontoise.

Mais ce n'est pas dérangeant.

Le livre traite de sujets lourds : violences conjugales, crime , secret de famille, poids de la culpabilité, somatisation et dépression....
Mais avec des dialogues frais et souvent pas piqués des vers.

Un vrai régal à lire.
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J'avais entendu parler de Jean Teulé par mes collègues de la bibliothèque sonore où je suis bénévole. A la question : « Tu as lu le dernier Jean Teulé ? Tu en penses quoi ? » la réponse était : « C'est du Jean Teulé ! ». Ca me rappelait une publicité vantant un bonbon, il y a quelques années : « Ca ne s'explique pas, ça se déguste ! »
Alors, à mon dernier passage à la médiathèque, j'ai aperçu ce titre : « Les lois de la gravité », sur un bouquin d'une centaine de pages : la bonne occasion pour goûter, et peut-être déguster !
Ce petit livre raconte un huis-clos entre deux personnages : une petite femme, discrète mais volontaire, dont on ne connaîtra même pas le nom. Je la verrais bien incarnée à l'écran par Catherine Frot.
En face d'elle, un fonctionnaire de police, le lieutenant Pontoise.
Tout de suite, nous sommes dans une situation extrême, invraisemblable (qui aurait peut-être inspiré Amélie Nothomb) : dix ans après les faits, la femme vient s'accuser du meurtre de son mari, alors que l'enquête avait conclu sans problème à un suicide. Pourquoi venir maintenant risquer la prison pour vingt ans ?
De plus, Pontoise n'a vraiment pas envie d'arrêter cette femme : elle a poussé son mari pour qu'il chute du onzième étage, soit… mais ce mari était vraiment un sale type qui buvait et battait son épouse, alors…
Le récit s'étale sur quelques heures, une soirée et une nuit, jusqu'au lendemain. le ton est presque celui d'une conversation banale, personne ne s'énerve mais chacun campe sur ses positions, alignant les arguments les uns après les autres, et chacun révélant, pour les étayer, des éléments de sa propre histoire : la postière qui aime bien son métier, et le flic qui est là plutôt malgré lui, faire ça ou autre chose…
Le langage, admirablement employé, est celui de tous les jours : l'histoire de cette femme battue est tristement banale … sauf que peu à peu apparaissent des éléments proches du fantastique, qui expliquent pourquoi elle veut se livrer à la justice.
Le dénouement et inattendu, et après un épisode cruel qui choque le lecteur, les deux protagonistes se retrouvent apaisés.
J'ai lu ce livre en très peu de temps, sa lecture est très agréable car il est découpé en petits chapitres et le style, très simple, est parfaitement adapté à l'histoire. Je recommande vraiment ce roman, et je vais sans tarder retourner à la médiathèque pour l'échanger contre un autre Jean Teulé.

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Habitué à lire des Jean Teulé et aimant particulièrement son ton cinglant, je n'ai pas hésité à acheter ce roman lorsque je l'ai vu à 2€ à Easy Cash.

Puis en commençant ma lecture, je me suis dit mais c'est pas possible je connais cette histoire. Et effectivement j'avais vu le film qui est l'adaptation de ce livre (Arrêtez moi).

Bon comme le livre est très cours (140 pages), je l'ai quand même lu.

Cette histoire est très prenante, on se met à la place de cette femme et on se dit qu'elle a bien fait de pousser son mari dans le vide. Cela faisait des années qu'elle était violenté.

Mais maintenant elle vit avec sa culpabilité et la pression est trop forte. D'autant plus que ces enfants sont méchants à tel point qu'elle connait quasiment le même enfer qu'auparavant.

Alors la prison vaut le coup ! Mais la flic n'est pas d'accord car dans 4h il y aura prescription du crime. Il juge que tout cela ne vaut pas le coup, qu'il est trop tard et que cette femme mérite de continuer à mener sa vie tranquille plutôt qu'en prison.

C'est donc un combat entre eux pour savoir qui aura le dernier mot.

Le livre est intéressant et ce duel pour convaincre l'autre est prenant. Je n'ai juste pas du tout compris la scène dans la cellule de garde à vue que j'ai trouvé à la limite du malsain.. Pour moi elle était à bannir du livre. le reste vaut en revanche le coup !

Elise__♥
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