Nadège Solignac. Un nom ordinaire pour une femme ordinaire. En apparence.
"Je suis la fille d'une dépression post-partum et d'un raté démissionnaire. Je suis la soeur d'un clone paternel et d'un monstre répugnant."
Nadège est institutrice. Très appréciée de ses élèves et de leurs parents. Nadège est aussi solitaire. Et discrète. Nadège passe inaperçue dans sa vie de tous les jours. Et pourtant, derrière cette personnalité effacée, se tapie une femme machiavélique.
"Rapidement, je pus prendre mes marques dans l'indifférence générale : une vie professionnelle parfaitement ouverte sur le monde que personne n'eut l'idée de mettre en relation avec une vie privée solitaire et secrète. La vitrine d'un fleuriste pour masquer l'arrière-boutique d'un équarrisseur."
Nadège est manipulatrice. Cruelle. Organisée. Tout est préparé de manière très méthodique, dans les moindres détails. Car elle agit toujours avec préméditation. Nadège est tueuse en série. Ses victimes font partie de son entourage, plus ou moins proche. Elle assassine par vengeance, par mépris, ou pour blesser aussi.
"Je ne cherchais pas la gloire, mais un exercice de style.
Je me mis en chasse d'une victime facile et banale. Un test, un brouillon avant de viser plus haut.
Je voulais un meurtre volontaire et prémédité."
Mon ombre assassine commence par l'incarcération de Nadège après son ultime crime. Depuis sa cellule de prison, elle nous raconte sa vie, depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui. Elle se dévoile, froide, cynique, démoniaque. Et patiente.
"Avant de partir, je pris le temps de m'imprégner de sa mort. Je fixai sa bouche réduite au silence. Dix-neuf ans plus tard, la gamine terrorisée l'avait tuée."
Ainsi, elle déroule le fil de sa vie, son enfance torturée dans une tour sombre et délabrée, ses relations familiales, ses petites habitudes. La tension est palpable dès la première page. Elle s'adresse directement à nous. Alors, on entre littéralement dans la tête de la meurtrière et on explore sa conscience.
La plume de l'auteure est efficace. On entend la voix de Nadège Solignac résonner dans notre tête. C'est fin, autant que cela fait froid dans le dos. le style d'
Estelle Tharreau est implacable. Tout est dans la précision, autant des actes que des mots. Tout est pesé soigneusement. Et cela donne un thriller extrêmement addictif. A partir d'une femme en apparence si ordinaire, l'auteure construit un véritable monstre. Et cela semble si réel…
Estelle Tharreau signe avec
Mon ombre assassine un thriller glaçant. Qui ne vous fera peut-être plus voir comme avant votre voisine ou la maîtresse de vos enfants. Absolument addictif ! Et effrayant !
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