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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
De l'Art de ramper à l'usage des courtisans est un pamphlet d'une ironie mordante qui n'a rien perdu de sa saveur ni de son actualité. Il se lit ou s'écoute (audiocité) très aisément.
le baron d'Holbach (1723-1789) grand philosophe des Lumières revisite ici à sa façon "Le Livre du parfait courtisan" de Castiglione l'écrivain italien de la Renaissance (1478-1529). le courtisan n'est plus un homme idéal mais au contraire un animal indéfinissable, un être protée, un dieu à sept faces bénéficiant de la faveur royale ainsi que de privilèges scandaleux, compte tenu de la totale inutilité de sa fonction. Cependant, c'est pour l' intérêt des courtisans que le Monarque lève les impôts ou fait la guerre. En échange le courtisan doit le flatter, s'aplatir, ramper. Mais que d'efforts à fournir pour parvenir à la maîtrise de cet art ! L"apprenti courtisan doit dompter sa nature depuis le plus jeune âge, s'entraîner à ne jamais montrer ses émotions ni perdre la face. Un vrai spartiate ! Il doit aussi apprendre à renoncer à l'amitié, à sacrifier son honneur, à trahir comme le serpent. Quel héroïsme admirable ! Quelle humilité ! Un saint ! Il a bien mérité honneurs, récompenses et tout notre respect.
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Merci Monsieur d'Holbach. En lisant votre court essai, je mesure mon outrecuidance d'oser railler de si importantes et vénérables personnes. Grâce à vous, j'ai enfin compris l'utilité de mes impôts. Mes yeux sont dessillés sur ces misérables philosophes et sur la bassesse de ces jaloux.

Oui, mon cher Baron, votre précieux ouvrage a ouvert mon esprit, si étroit par ailleurs, sur la vie et les moeurs de ces animaux domestiques et Ô combien domestiqués que sont les courtisans.

Rassurez-vous, 2 siècles ont passé, mais la race ne s'est pas éteinte. Nos éminents chercheurs se perdent en conjectures sur leurs méthodes de reproduction si diversifiées, certainement source de leurs multiplications.

La lecture de cet essai fut courte mais jouissive. L'écriture rythmée et alerte, me donnait l'envie de lire à haute voix. L'ironie, la raillerie jaillissent à toutes les pages. La modernité cet essai écrit au siècle des Lumières est forte. Ce livre vaut pour nos hommes et femmes d'aujourd'hui, pas seulement les politiques.

Petit livret à faire circuler sans faute.

Merci Mimi pour ce livre voyageur et merci à Libfly et aux Editions Allia pour ce partenariat

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Ces quelques pages sont extraits des Facéties philosophiques, elles même extraites de la correspondance de l'auteur parue en 1790… Cela ne date donc pas d'hier ; et portant, ce texte, écrit dans un style truculent, est d'une incroyable modernité.
Rien ne change, les courtisans d'hier, ont produit les courtisans d'aujourd'hui. Ils ne sont pas issus du même camp, mais en ont comme, leurs ainés, adopté les codes et travers.
« Un bon courtisan ne doit jamais avoir d'avis, il ne doit avoir que celui de son maître ou du ministre, et sa sagacité doit toujours le lui faire pressentir ; ce qui suppose une expérience consommée et une connaissance profonde du coeur humain »
Les courtisans d'hier, sont les hypocrites d'aujourd'hui, ceux qui n'ont jamais le courage de dire non, ceux qui sont toujours d'accord avec tout le monde, et maugréent dans leur coin quand personne ne les voit ou ne les entend. Ces béni oui-oui des temps modernes, prêt à tout pour ne pas passer à la trappe, jamais francs du collier, le propos toujours enrobé, jamais polémique…. Oh, je les déteste ces mielleux de tous poils… et pourtant, ils s'en sortent toujours !!!
« Un boudeur, un homme qui a de l'humeur ou de la susceptibilité ne saurait réussir. »
Je remercie les éditions Allia, et libfly qui m'ont permis de lire une autre littérature, celle qui qui ne se lit pas forcément toute seule, mais une littérature qui nourrit l'esprit et la réflexion.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Un essai philosophique très court (quatorze pages + une biographie du baron d'Holbach) mais d'une justesse et d'un humour décapants !

C'est en utilisant la figure de style de l'antiphrase que le Baron d'Holbach, philosophe du XVIIIe siècle, produit un guide à l'usage du bon courtisan hilarante, dont chaque phrase pourrait faire l'objet d'une citation à part entière.

Le début commence fort avec l'assimilation du courtisan à un animal qui se rapproche de l'être humain par certains aspects mais s'en éloigne sur d'autres (« C'est un animal amphibie« , p. 9). Ce premier paragraphe place le lecteur dans une situation comique qui ne laisse pas indifférent et qui donne envie de lire la suite. D'Holbach étudie le comportement des courtisans à la manière d'un ethnologue.

Quelle est l'image de cet homme étrange qu'est le courtisan ? Hypocrite, sans états d'âme, il ne pense qu'en fonction de son maître puisqu'il n'est intéressé que par sa propre ascension. Aussi, il doit apprendre à ne pas penser par lui-même : »(…) sacrifice généreux qu'ils font sans cesse de leur fierté, de leur hauteur, de leur amour-propre ! », p. 22. Or, parallèlement, la figure du monarque a besoin du courtisan, si bien que ce dernier lui devient supérieur puisque ses exigences sont satisfaites au détriment du bas peuple.

Sans perdre de son actualité, ce texte m'a fait penser aux politiques qui peuvent s'abaisser à ne pas livrer leur avis personnel afin de se ranger au côté du personnage qui leur est supérieur, tel que le président de la République ou le chef de leur parti. Il est parfois désopilant d'avoir l'impression d'entendre parler des chèvres qui se répètent toutes entre elles. Il s'agit sans aucun doute possible des courtisans modernes que nous décrit si bien le Baron d'Holbach !

Je vous conseille vivement cette lecture, qui est un condensé de belles phrases, de philosophie et d'ironie.
Concernant le baron d'Holbach, très proche de Diderot, il a notamment contribué à la rédaction d'articles pour l'Encyclopédie. On appréciera la biographie et bibliographie synthétique de l'auteur dans cet ouvrage.

D'autres citations extraites de cet essai :
- »Ces imbéciles (les philosophes) ne sentent donc point le prix de tous ces sacrifices ? Ils ne réfléchissent point à ce qu'il en doit coûter pour être un bon courtisan ? », p. 12
- »De tous les arts, le plus difficile est celui de ramper », p. 13
- « Un bon courtisan ne doit jamais avoir d'avis, il ne doit avoir que celui de son maître », p. 16
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Court essai incisif et mordant
Lien : http://www.seriatimonline.com
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