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Citations sur Les Adieux à la Reine (80)

Enfin le Roi a posé une question:
- Cela veut-il pour vous Madame dire quelque chose?
J'ai appris que le peuple en veut pas seulement du pain, il veut aussi le pouvoir.
A ce point d'insanité je suis confondu. Je croyais jusqu'à présent que le pouvoir était un poids de devoirs et de responsabilités dont on héritait, et que l'on acceptait par humilité et respect pour Celui qui nous avait désigné.
Une sorte de malédiction dissimulée sous un manteau d'hermine.
Me serais-je trompé?
Y aurait-il quelque chose de désirable dans le pouvoir?
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La foule acclame ou insulte n'importe qui, n'importe quoi. L'objet ne compte pas. La foule s'excite de se sentir une foule. Son délire monte à proportion de ce bizarre phénomène de conscience de soi ou de conscience sans soi.
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C'était une heure folle pour une séance de lecture régulière , mais la Reine avait très vite introduit l'usage de me faire appeler n'importe quand , lorsque décidément , et même en ayant reculé le plus tard possible l'heure de son coucher , elle sentait que le mécanisme de l'insomnie se mettait en place . Dans ma voix , qui n'avait paru que sourde , et commodément discrète à mon protecteur monsieur de Montdragon , la Reine avait aussi perçu une vertu apaisante . Je pouvais sauter un passage , ou lire deux fois le même , la reine ne le remarquait pas .Elle était sous l'emprise d'un désir d'oubli , d'une invite que , sous-jacente aux mots , ma voix lui portait : Fermez les yeux , reposez-vous . J'accourais , ensommeillée , à peine rajustée , un habit jeté sur ma chemise de nuit .
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- Tout est déjà joué. La seule grandeur désormais est d'assumer le châtiment. Les nobles vont souffrir, mais ils l'ont mérité. Ils se sont conduits en égoïstes, en dilapidateurs, ils ont oublié tout devoir de charité. Ils ont fermé leurs oreilles aux gémissements des pauvres. Ceux-ci se vengent et c'est justice. Les pauvres, un jour, n'en peuvent plus d'être pauvres.
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- [...] Mais qu'ils se battent pour Necker, ça me dépasse. Quelqu'un qui, en Suisse, dans son pays natif, n'intéresse personne, à l'exception de sa petite famille. Partout on s'en fout. Sauf en France. Les Français sont pas un peuple intelligent. C'est un peuple de rognonneurs. Mais c'est pas parce qu'on rognonne qu'on est intelligent. Ils sont tout le temps à crier contre quelqu'un ou quelque chose. Ils sont rognonneurs et moutonniers. Terrible, ça ! Et quand ils changent d'opinion, c'est sans motif, d'un coup. Pour l'instant, ils veulent Necker. Allez savoir pourquoi... [...]
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On abandonnait les oiseaux dans leur cage, on oubliait que l'on avait des enfants, on rejetait, pour ne pas ajouter un poids de plus dans l'expédition, les petits nègres porteurs d'ombrelles ; ils mourraient de froid l'hiver prochain, et c'était peut-être déjà leur fin qu'ils appréhendaient, figés, les yeux écarquillés. Les chiens sentaient la trahison et aboyaient à la mort. Ils s'engouffraient dans les corridors, déferlaient en meute dans les escaliers.


p.217
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- L'hiver les miséreux tombent par milliers. Dans les asiles, on les empile sur la paille. Dans les hôpitaux, on les couche à trois ou quatre dans un lit. Tu te réveilles au milieu de la nuit, t'as un macchabée allongé tout froid contre toi ! Je te jure !
- Je sais ! Je sais !
- Et eux, ils possèdent des châteaux en si grande quantité qu'il y en a où ils n'ont jamais mis les pieds, ils ne savent même pas où ils sont, dans quelle province de France... Ils les ont hérités... Ils n'en ont rien à branler... Tu imagines toutes ces chambres, les lits, les grandes cheminées, les...
- Comme ici.
- Et leurs chiens ! T'as vu comment ils sont logés ! Dans des niches doublées de satin, piquées de clous en or. Des trésors de petites maisons. Tu regardes ces niches et t'as qu'une envie : faire le chien; et attention, les bons morceaux, c'est pour leurs cabots !
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Adieu. Je porte malheur à ceux que j'aime.
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- Louis XIV est mort de la gangrène, Louis XV de la petite vérole... Quel prodige que nos deux derniers rois plutôt que proprement mourir aient pourri !
- C'est affaire de carcasse, marquis...
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« Adieu, la plus tendre des amies. Ce mot est affreux, mais il le faut. Je n’ai que la force de vous embrasser. Marie-Antoinette. »

Je tendis la missive à Gabrielle de Polignac, assise, toute petite devant moi, et dont les larmes coulaient sans bruit, avec une régularité effrayante – comme d’une source étrangère, logée quelque part en elle et avec quoi il lui faudrait désormais coexister.

16 juillet 1789.
Nuit. La fuite
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