Empressés à tout explorer et tout apprendre, nous requérons en même temps que tout soit mystérieux et inexplorable, que la terre et la mer soient infiniment sauvages, non visitées, et insondées par nous parce qu’insondables. Nous ne pouvons jamais avoir assez de la Nature.
Un lac est le trait le plus beau et le plus expressif du paysage. C’est l’œil de la terre, où le spectateur, en y plongeant le sien, sonde la profondeur de sa propre nature.
Les livres sont la fortune thésaurisée du monde et le dû héritage des générations et nations.
Il y a chez l’homme qui construit sa propre maison un peu de cet esprit d’à-propos que l’on trouve chez l’oiseau qui construit son propre nid. Si les hommes construisaient de leurs propres mains leurs demeures, et se procuraient la nourriture pour eux-mêmes comme pour leur famille, simplement et honnêtement, qui sait si la faculté poétique ne se développerait pas universellement, tout comme les oiseaux universellement chantent lorsqu’ils s’y trouvent invités ?
J'avais sur mon bureau trois pierres calcaire, mais j'ai découvert avec terreur qu'il me fallait les épousseter quotidiennement, alors que les meubles de mon esprit étaient encore tout poussiéreux, si bien que dégoûté, je les ai jetées par la fenêtre. Comment pourrais-je alors avoir des meubles dans ma maison ? Je préfère rester assis dehors, car nulle poussière ne se dépose sur l'herbe, sauf là où l'homme a retourné la terre.
Par tous les temps, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, je me suis efforcé de privilégier l'instant présent et de la marquer d'une encoche sur mon bâton ; de me tenir à la jonction de deux éternités, le passé et l'avenir, qu'est précisément l'instant présent ; de suivre cette ligne sur la pointe des pieds.
Bien lire, c’est -à-dire lire des livres vrais dans un esprit vrai, est une activité noble, susceptible de mettre le lecteur davantage à l’épreuve que n’importe quelle activité communément estimée de nos jours. Elle requiert un entraînement comparable à celui des athlètes, et nécessite que l’on en fasse le point focal du dévouement de presque toute une vie.
“J’ai la nostalgie d’une de ces vieilles routes sinueuses et inhabitées qui mènent hors des villes... une route qui conduise aux confins de la terre... où l’esprit est libre...”
“Nous ne saurions nous passer de nos péchés, ils sont la grande route de la vertu.”
"La nature dit toujours quelque chose."
"Je rêve d’un peuple qui commencerait par brûler les clôtures et laisser croître les forêts."