Lors de ma lecture, je savais que je retrouvais ce que j'avais tant aimé dans « ru » et dans « vi », sans vraiment réussir à le verbaliser.
À la fin de ma lecture, j'ai cherché des informations sur
Kim Thuy. Il faut dire que je participe à l'entrevue Babelio avec l'auteure. Donc, j'ai pris cette chance au sérieux… Je connaissais déjà un peu son travail et son parcours, mais je voulais en appendre un peu plus. Dans une interview, elle expliquait sa philosophie de vie qu'elle disait tirer d'un livre de
Tim Obrien. Cet écrivain américain, nous raconte-elle, relate le moment précis où des soldats étaient tués en marchant sur des bombes. L'instant d'avant l'explosion du corps, pendant cette fraction de seconde, le soldat se retrouve dans les airs comme immobilisé en apesanteur. Et ce moment précis, quoique terrible, est tout simplement beau. Elle en conclut que OBrien nous autorise à voir la beauté même dans l'atrocité. Voilà, je venais de comprendre où kim Thuy puisait sa force narrative, et ce qui me touchait tant dans ses récits. Tout pourrait être, tout était un enfer, mais kim thuy guide notre regard vers l'humanité de chacun. C'est un film sur la guerre du Vietnam sans la bande son, les bruits de la guerre sont à la fois diffus et présents. L'horreur n'est absolument pas niée ou dissimulée. Mais la simplicité des personnages, leur presque banalité avec des destins cependant hors du commun sont plus fortes. Seules restent les trajectoires de chaque personnage.
Les fils s'entremêlent, se tendent, se détendent. Certains cassent, d'autres résistent.
Lisez Em pour cela, pour l'histoire du Vietnam, pour l'Histoire et bien sûr pour l'histoire ou plutôt les histoires de Tâm, de Louis et de Em, et de tant d'autres et pour les fils qui les relient.
Et puis, comme moi, appréciez la couverture avec une oeuvre de Louis Boudreault . le roman et l'oeuvre artistique s'harmonisent. Non ?
Et puis, comme moi, laissez vous tenter, juste par le titre. Ses titres, toujours à double signification franco-vietnamienne, sont toujours merveilleusement choisis par l'auteure.
Et puis, lisez « ru », lisez « vi »