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Citations sur Journal de L. (1947-1952) (94)

Il peut faire et dire ce qu'il veut, je serre toujours plus fort son pauvre crâne entre mes jambes de fer et il devient fou, il implore, et ça me fait jouir de l'entendre me supplier. J t'ai à mon tour pénétré Hummy, je suis le maître de treize ans que tu n'attendais pas, vêtu d'une simple culotte et d'un tee-shirt blanc qui moule ma juvénile poitrine, un harpon de souffrance dont les barbes sont fichées au plus profond de toi, je suis ta ruine et ta mort. Et mon pouvoir est si grand qu'il m'effraie.
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C'est fou comme on préfère toujours la souffrance et l'inconfort quotidien à l'inconnu et au bonheur possible.
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Los Angeles. La gare est toute blanche, carrelée, les gens crient. On dirait un hôpital traversé par des fous à valises qui ne dévient jamais de leur trajectoire et qui, fatalement, se rentrent dedans.
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La jeune fille double & solitaire & égarée, qui dès qu'elle entre quelque part s'enferme dans la salle de bains, se déshabille & fait couler un bain brûlant & parle à sa meilleure amie, sa jumelle là, dans le miroir où elle trace des mots & des coeurs. Une fille dans la buée, un peu floue.
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Je suis la jeune fille aux yeux pers, la jeune fille qui ne veut plus voyager, qui veut être aimée mais ne sait pas aimer; la jeune fille aux cheveux tressés, ou mal peignés. Celle à qui on passe tous ses caprices. La jeune fille qui a encore acheté une robe bleu ciel à pois blancs (la troisième), qui veut des huiles pour son bain & des sodas à la cerise & qui dit toujours oui... oui autrefois à ses camarades de classe pour qu'ils l'aiment, oui maintenant aux vendeuses des magasins pour qu'elles l'aiment, oui à Hummy pour qu'il prenne un hôtel à colonnade avec piscine... et qui joue ensuite dans sa grosse voiture aux dames pleines d'oseille avec le fric de son mec qui est en fait son beau-père et qui la b****.
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Dans ces moments-là, je ne suis personne, juste un morceau de viande dans lequel il est seul et dans lequel il sera seul jusqu'au bout. Je fais mes yeux de poisson mort, vides et sans âme, en attendant qu'il ait fini. Je suis sa promesse non tenue, l'abîme où il crèvera, je suis un trou sans fond.
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Devant les baies ouvertes de la salle où dînent de vieux couples et des familles, je regarde la nuit et la lueur de la ville. Autour de nous, les maisons et les rues vides sont barbouillées de graisse. J'étouffe. L'univers s'est rétréci, il a mangé son ciel, ses continents, ses étoiles, et tous ses souvenirs.
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Un flot de semence envahit pourtant les rues sur notre passage, son sexe pend continûment entre ses cuisses, énorme et vulgaire, le mien est rouge sang et ma bouche sent le sperme...mais ils ne voient rien. Ils sont aveugles. Ou alors on est invisibles. On est devenus des fantômes, des revenants qui mangent des hamburgers et font de drôles de bruits la nuit.
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D'ailleurs, il faut que je me mette ça dans la tête : je n'ai plus rien, je n'ai plus que lui, heureusement qu'il est là. Je suis la pauvre Dolores Haze, pas un cent, pas un dollar. Tout est dans son pantalon où je ferais mieux de mettre mes petits doigts dorés. Pour moi, ça sera l'asile d'enfants indigents du comté de Ramsdale ou d'ailleurs ( parce que je ne suis plus d'aucun comté, d'aucune ville, de nulle part), un endroit sévère, plein de cafards, de gosses méchants et pouilleux. Fini les glaces...Au fait, cette glace que t'a payée ton beau-papa ? Elle est bonne, non ? Tu vois comme il est gentil, comme il veut te protéger de toutes les horreurs dont sont victimes les petites orphelines dans les hangars à charbon et les impasses...
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Quand tout fut fini, il a pris ma main et l'a posée sur son sexe encore dur. Elle en faisait à peine le tour. Puis il est retourné se coucher dans le petit lit d'appoint qui devait être le mien.Le lendemain matin, au lieu d'un simple petit déjeuner, il a commandé pour moi un énorme sundae chocolat. Avec des pépites de noisette et une jolie cerise posée sur une montagne de chantilly.J'ai dit merci et soudain j'étais piégée. Muette.
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