After, tome 4 : After we rise

Chaque femme espère être celle qui va changer son homme.

Mon désir charnel est très fort, mais ce n‘est rien comparé à l’amour que j’éprouve pour lui, un amour débordant, qui consume tout et altère mon jugement. Je sais au plus profond de moi que ce sera toujours lui, et lui seulement.

– Je t’aime, Tess, et je t’aimerai suffisamment pour que tu n’aies pas besoin d’enfants, je te le promets. Elle s’est détournée pour dissimuler sa contrariété, je le sais. Mais à ce moment-là, je m’en fichais, parce que je pensais que la question était réglée et que j’avais obtenu ce que je voulais. Sur la route, une question me vient à l’esprit : y a-t-il eu un seul moment dans ma vie où je n’ai pas été un connard égoïste ?

Tu n’es pas parfaite non plus. Tu caches les cicatrices sur
ton cou avec ton collier de perles, tout comme Hardin cache les
siennes avec ses tatouages.

Je ne veux pas de dispute ni de silence embarrassé. Je veux que nous allions de l'avant et que nous soyons de bonne humeur tous les deux.

Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait vous séparer... rien n'a pu le faire jusqu'ici.

Parfois, les gens intelligents ne sont pas très sociables, et personne ne les aime.

Laisse-là être la seule voix que tu écoutes.

Il hoche la tête. Ses yeux évitent les miens. C’est plus fort que moi, je dois lui poser la question.
– Est-ce que j’ai fait quelque chose ? Si c’est le cas, nous pourrions peut-être en parler et régler le problème.
– Non, tu n’as rien fait.
– Alors, je t’en prie, dis-moi ce qu’il y a. J’ai besoin de savoir ce qui se passe.
Je rassemble autant d’assurance que je peux.
– Est-ce que tu… Non, laisse tomber.
Le peu de confiance que j’avais en moi s’est envolé sous son regard.
– Est-ce que je quoi ?
Il s’assied sur une espèce de long coussin noir qui me semble être un banc de musculation. Après s’être de nouveau essuyé le visage avec son t-shirt, il le noue autour de sa tête pour retenir ses cheveux trempés.
Bizarrement, ce bandeau improvisé lui va très bien, à tel point que je ne trouve plus mes mots.
– C’est juste que je me demande si peut-être… s’il est possible que… je commence à ne plus te plaire autant qu’avant.
La question ne me semblait pas si bête dans ma tête. Prononcée à voix haute, elle est juste nulle et pathétique.

– Quoi ?
Il laisse tomber ses mains sur ses genoux.
– De quoi tu parles ?
– Est-ce que je t’attire toujours… physiquement ?
Je ne me sentirais pas si honteuse et mal à l’aise s’il ne m’avait pas repoussée tout à l’heure. Ça, plus Madame Minirobe Dorée qui se pâmait devant lui juste sous mes yeux. Sans oublier la façon dont son regard s’est attardé sur ses courbes…
– Quoi… d’où tu sors ça ?
Quand sa poitrine se soulève et s’abaisse, les hirondelles tatouées juste sous sa clavicule ont l’air de battre des ailes.
– Eh bien…
Je me rapproche de lui tout en prenant soin de laisser une certaine distance entre nous.
– Tout à l’heure… quand on s’est embrassés… tu t’es arrêté, et tu ne m’as plus touchée depuis, et puis tu es allé te coucher comme ça.
– Tu penses vraiment que je ne suis plus attiré par toi ?
Il ouvre la bouche pour ajouter quelque chose mais se ravise soudain et s’assied en silence.
– Je dois admettre que ça m’est venu à l’esprit, en effet.
– C’est complètement dingue, putain. Regarde-moi.
Je plonge mon regard dans le sien et il pousse un profond soupir avant de continuer.
– Je ne vois vraiment pas ce qui peut te faire croire un instant que je ne te trouve plus attirante, Tessa. Enfin… peut-être que mon attitude de tout à l’heure a pu te faire penser ça, mais tu te trompes, tu ne peux pas être plus éloignée de la vérité.
La douleur dans ma poitrine commence lentement à se dissiper.
– Mais alors, qu’est-ce qu’il y a ?
– Tu vas me trouver franchement morbide.
Oh non !
– Pourquoi ? Raconte. S’il te plaît.
Je l’observe passer nerveusement ses doigts sur sa barbe naissante.
– Promets-moi d’écouter jusqu’au bout sans te mettre en rogne, ok ?
Je hoche la tête lentement, un geste en complète contradiction avec la parano qui commence à m’agiter.

Je veux la remercier, lui dire à quel point je l'aime et à quel point sa présence m'a aidé à me sortir des ténèbres. Pas seulement cette nuit, mais depuis le tout premier jour où elle m'a pris au dépourvu en m'embrassant dans ma vieille chambre de la fraternité. Mais je n'arrive pas à trouver les mots.