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C'est un coup de coeur que cette lecture, sur laquelle je suis étonnée de ne pas m'être penchée plus tôt. Dans une Préface d'une vingtaine de pages, son fils Christopher, à qui l'on doit cet énorme travail d'édition qui a permis la publication de plusieurs ouvrages, autrement restés à l'état de notes et de fragments plus ou moins développés, explique les circonstances ayant entouré le travail de Tolkien sur ce projet. Il avait notamment commencé à travailler sur la Chute de Gondolin, évoquée dans le premier conte, en 1917, dans une tranchée. Les deux contes ont une proximité, en ce sens qu'ils nous relatent les faits survenus à deux cousins, Tuor fils de Huor et Túrin fils de Húrin. Les deux pères descendaient des premiers Hommes du Nord, ceux qu'on appelle les Edain, race dont découlera bien plus tard Aragorn. Huor et Húrin sont morts tous deux lors de la bataille de Nirnaeth Arnoediad contre l'ancien Dieu renégat Morgoth, un des Valar. le destin des deux fils sera très différent, et les deux ne se connaissent pas, mais Tuor croisera Túrin sans savoir qui il est. Les deux contes nous présentent la lutte des Hommes contre Morgoth, et leur alliance parfois difficile avec les Elfes, qui commencent à davantage se retrancher, réticents à mettre leur peuple en danger.

De Tuor et de sa venue à Gondolin :
Tuor a été élevé depuis tout jeune par les Elfes, et s'est totalement rallié à leur cause. Il ne connaît qu'un rêve : celui d'arriver un jour à la forteresse de Turgon, la Ville Cachée dont nul ne peut trouver le passage sans y être amené – Gondolin, la ville aux sept portes. Or, il se trouve que son père avait lui-même séjourné auprès de Turgon, qui lui faisait confiance. Après de nombreuses épreuves, Tuor, séparé des Elfes, est réduit en esclavage puis, parvenu à s'échapper, vit seul à l'état presque sauvage. Il parvient à l'ancienne forteresse abandonnée de Turgon, y trouve une armure et des armes laissées pour lui, et rencontre le Dieu des eaux, Ulmo, qui le charge de trouver Turgon à Gondolin pour lui porter un message d'avertissement. Pour cette quête, son guide sera un Elfe marin, Voronwë, qui reconnaît immédiatement la marque du dieu. C'est ainsi qu'ils se mettent en route tous deux pour Gondolin…

Ce Conte nous fait entrer de plain-pied dans les traditions elfiques et leur mythologie, leur religion, les dieux Valar à Valinor, la Terre de l'Ouest finalement disparue, d'accès interdit. La quête nostalgique de Tuor est hautement liée à la splendeur des Elfes, à leur culture, à l'immense valeur de leur amitié. Nous sommes encore dans un monde où, si la menace de Morgoth se fait sentir, si les Orcs patrouillent sur les routes, à tel point que Tuor et Voronwë doivent se dissimuler sous le manteau magique d'Ulmo pour passer une rivière, Elfes et Hommes peuvent encore combattre côte à côte et réaliser de grandes choses, se faire mutuellement confiance. C'est un conte d'une grande subtilité poétique, au vocabulaire doucement archaïque, qui confère une note fière, grandiose, au récit.

La Geste des enfants de Húrin :
Ce conte m'a soufflée et m'a vraiment projetée en Terre du Milieu. Il est d'une teneur plus sombre, voire désespérée, car le destin de Túrin est véritablement tragique, émaillé de disparitions, et surtout marqué par l'Ombre de Morgoth. Nous découvrons notre héros à l'âge d'enfant, élevé par un père peu présent, mais image vivante d'honneur et de bravoure, et par une mère fière et courageuse, dont il hérite malheureusement le caractère orgueilleux, emporté, qui lui fait souvent méjuger les situations et lui vaudra les reproches des Elfes. Lui aussi est élevé dans une forteresse recluse, une maison elfe, celle de Doriath, où règnent le roi Thingol et la reine Melian. Cependant, il est marqué par son enfance dans le Nord et sa mère lui manque, ainsi que sa petite soeur, née après son départ. Une injustice le chasse des terres de Thingol, banni, et il devra vivre avec une bande de hors-la-loi, tout en rongeant son frein et attendant son heure, toujours sombre et ombrageux.
Le personnage de Túrin, développé comme un vrai héros tragique, fait prendre à ses aventures l'allure et le relief d'une épopée. Rien n'y manque : le heaume magique, le refuge sous terre du Nain Mîm, le Dragon Glaurung, l'amour complexe et malheureux, les choix manqués faisant de lui un paria, malgré son aura de combattant à qui rien ne résiste.
Est-ce le travail de Christopher Tolkien qui fait ressortir ce conte comme un joyau, ou les fragments écrits dans la jeunesse de Tolkien et mis en relation avec le Silmarillion y suffisaient-ils ? Ce conte est d'une force et d'une beauté incroyable, et bien des textes « gagneraient » à être aussi réussis achevés - la traduction de Tina Jolas y contribue, en optant pour un style élégant et une hauteur de ton propres à l'épopée. Je comprends que le conte seul ait bénéficié d'une édition de luxe à part entière par la suite.
Je terminerai en conseillant de ne pas manquer de lire le développement donné dans l'appendice sur la période durant laquelle Túrin et ses compagnons résident chez Mîm, c'est un passage plaisant.

Ces deux Contes m'ont d'une part fait acheter la suite, ceux du Deuxième et du Troisième Âge, mais ils m'ont également réorientée vers une relecture de l'oeuvre de Tolkien, comme un retour aux sources, en essayant avec le recul de redécouvrir son projet, sa passion pour les mythologies nordiques et germaniques, jointe à son travail de philologue autant que d'écrivain.
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Lorsqu'il a rédigé le Silmarillion, Tolkien a écrit plusieurs versions de certains épisodes, certaines plus détaillées que d'autres. Il a alors du faire des choix, ne pouvant tout garder. En règle générale, il a conservé les versions les plus courtes et les moins détaillées. Ce qu'on retrouve ici, ce sont les versions plus complètes, trouvées par son fils et qui viennent préciser quelques uns des récits du Silmarillon. Dans ce premier tome, on retrouve donc l'histoire de Tuor (plus précisément de la façon dont il a trouvé Gondolin, le royaume caché) et la geste des enfants de Hurin (avec l'histoire de Turin, de sa naissance à sa mort).

De par leur caractère inachevé, on sent bien, à la lecture, que ces épisodes ne sont pas définitifs. On trouve quelques contradictions. On passe du coq à l'âne comme si les transitions n'avaient pas encore été écrites. On est parfois perdu aussi, devant ce texte qui semble partir dans tous les sens. le plus perturbant, c'est cette profusion de nom et de lieu (qui parfois, changent au cours du récit). Et il faut bien avouer que Tolkien a une écriture assez complexe qui ne facilite pas toujours la compréhension de cet univers.

Cependant, la lecture en est intéressante, on comprend un peu mieux certains passages du Silmarillon qui n'étaient pas assez développés. Et puis, c'est aller un peu plus profondément dans l'univers que Tolkien a créé avec tant de génie. Et c'est là qu'on se rend compte de la quantité et surtout de la qualité de son travail !
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Comme souvent chez Tolkien, la porte d'accès à son univers ne s'ouvre pas facilement. Ayant fait l'impasse sur le Silmarillion et ne connaissant pas la carte de tête, l'accroche du premier conte m'a été difficile, puis j'ai lâché prise. le vocable "conte" ne me semble pas vraiment convenir, il s'agit plutôt de quêtes, mythe, légende... L'oralité (propre à un conte) est très alourdie par les références et détails, à l'instar des sagas vikings. le deuxième texte m'a bien plu. Sans doute le "lâché prise" avait-il opéré. le parcours de ce personnage au destin tortueux, slalomant entre l'ombre et la lumière, m'a embarqué. Les longues routes, rencontres et autres bifurcations de chemins ne sont pas sans rappeler - et détenir - tous les ingrédients de la fameuse trilogie. Je ne sais pas si je poursuivrais dans cette voie avec les tomes suivants, mais s'il m'en tombe un sous la main, je ne réfuterais point l'invitation.
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La première partie d'introduction est consacré à la présentation du travail de Christopher Tolkien sur chaque récit de ce livre. Il explique son organisation pour restituer les écrits de son père, ses choix, son travail, l'état des écrits et où s'était arrêté J.R.R. Cette partie est intéressante mais un peu ennuyante et je l'ai survolé pour plonger dans les contes inachevés (qui reprennent des récits évoqués dans le « Silmarillon »).

Le premier raconte l'histoire de Tuor fils de Huor et de son voyage vers la cité secrète de Gondolin et on est tout de suite envahit par la poésie de Tolkien et ses descriptions enivrantes … on ressent tout de même un poil de frustration lorsqu'on arrive à la fin du récit puisqu'il est inachevé et malgré les explications du fils Tolkien sur tous ce que son père aurait du écrire pour clore se conte et la suite de l'aventure de Tuor, on ne peut qu'être frustré que de pareilles histoires soient inachevées.

Le deuxième conte reprend l'histoire de Tùrin des « Enfants de Hùrin ». L'ayant lu il y a quelques temps, je m'en rappelle vaguement mais je pense que l'histoire est identique dans les 2 livres. Ce conte est prenant , le destin funeste des enfants de Hùrin est émouvant, triste, on se rend compte de la malignité de Morgoth et de ses serviteurs, qui marquent le début de la confrontation entre le bien et le mal sur la Terre du milieu.
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Une lecture laborieuse où j'ai eu l'impression d'écouter du hardcore. Après une préface ennuyeuse du fils de Tolkien. J'ai lu le 1er conte qui selon moi n'aurait pas dû être publié car il s'agit d'un fragment d'histoire renvoyant systématiquement au titre : le Silmarillion. le 1er conte est trop nébuleux pour en retenir quelque chose. D'ailleurs, celui-ci présente des incohérences où le fils tente de donner des explications hasardeuses. Ne voulant pas juger trop vite l'auteur, j'ai poursuivi ma lecture avec le 2ième. Ce dernier est plus abouti que le précédent. L'histoire est intéressante et mieux ficelée. On retrouve déjà les prémices d'une épopée et les ingrédients qui raviront les fans de Tolkien. Pour les néophytes de Tolkien, ne lisez pas en premier cette trilogie ; commencez par le Silmarillion.
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Les récits de Tolkien sont toujours magnifiquement bien écrits…. On se laisse embarquer par les aventures de Turin fils de Hurin et de Tuor, dans les deux contes de ce petit livre. On retrouve le souffle épique du seigneur des anneaux dans ce récit qui se situe bien avant : le premier âge.
Ces deux contes sont beaucoup plus facile à lire que le Silmarillion.
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J'ai également lu ce livre après avoir lu le Seigneur des Anneaux : j'avais très envie d'en apprendre plus sur la Terre du Milieu. Ces deux textes permettent de découvrir les tout premiers temps de la Terre du milieu et de prendre conscience de l'ampleur du travail de création de Tolkien qui donne vie à tout un monde avec ses peuples, leurs Histoires, légendes, langues, etc.
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Etant un fan de Tolkien ce livre m'a comblé, mais il faut reconnaître que pour un néophyte cela sera dure. Ce livre est composé de deux récits inachevés, comme le dit le titre, collecté par le fils de Tolkien. Je vous conseille de lire le Silmarillion, livre plus construit, avant de vous lancer dans celui-ci.
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Me revoilà en Terre du Milieu pour parler cette fois de deux courts fragments de l'histoire du premier âge : de Tuor et de sa venue à Gondolin et la geste des enfants de Hurin.

Il y a une réelle difficulté à parler de ces deux récits. D'abord parce que la chute de Gondolin va être abordée ailleurs (notamment dans le Livre des Contes Perdus) ensuite parce que le destin de Turin est déjà évoqué dans le Quenta Silmarillion et le sera à nouveau dans La geste des enfants de Hurin… Vous suivez ?

Mais d'abord, le premier texte : de Tuor et de sa venue à Gondolin

Tuor, fils de Huor, mort comme tant d'autres en combattant Morgoth, est élevé par les Elfes Gris après la mort de sa mère. Un jour il est capturé par les serviteurs de Morgoth qui le tiennent en esclavage durant trois ans, avant qu'il ne parvienne à s'échapper. Tuor devient alors un hors-la-loi. Au bout de quelques années, il se décide à quitte ses terres pur rechercher le royaume caché du roi des Noldor.

Parvenu à la Grande Mer, Tuor est chargé d'une mission par Ulmo (l'un des Valar) en personne, qui lui envoie également un compagnon et un guide, un Elfe nommé Voronwë. Ils parviennent aux portes de Gondolin, après bien des dangers (un terrible hiver, la menace des patrouilles Orcs…). le récit s'achève malheureusement ici.

J'ai trouvé ce texte très beau, presque poétique car Tolkien a laissé une large place à la nature et aux éléments : les paysages traversés par Tuor, l'hiver, les rivages de la mer…

J'ai également adoré leur périple pour accéder à toutes les portes de Gondolin, celle de bois, de pierre, de bronze, d'argent, tout au long de ce chemin escarpé, exactement comme dans les vieux contes des siècles passés…

Second texte : Narn I Hîn Húrin, la Geste des Enfants de Húrin

On y retrouve tous les éléments des tragédies grecques et nordiques bien sûr car aucune épreuve ne sera épargnée à la descendance de Hùrin ! Je ne résumerai pas cette épopée, trop compliquée (car il arrive tant de choses...) alors je dirai seulement que Tolkien nous conte la destinée de Turin, le fils de Hurin, un sombre personnage, à la fois empreint de noblesse, de courage et de générosité mais aussi orgueilleux et prompt à s'emporter. Une sorte de anti-héros pas tout à fait responsable des tragédies qu'il provoque dans la mesure où les perfidies de Morgoth et ses alliés, dont le dragon Glaurung, ne cessent de contrarier les desseins de Turin, et même d'empoisonner sa vie. Au cours d'innombrables événements (au cours desquels nous croiserons des Orcs, des nains...) qui feront de lui un exilé puis un hors la loi, Turin sera amené à commettre des sacrilèges, des actes irréparables, des trahisons... C'est réellement très sombre et dépourvu d'humour (mais que font les Hobbits ??). Je ne m'attarderai pas davantage puisqu'il me faudra revenir à cette geste avec un autre ouvrage. Il convient également de lire l'appendice et les notes qui apportent évidemment un éclairage supplémentaire sur cette tragédie.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Formidable comme toujours
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