Un été chez
Umberto Eco, c'est le livre d'un livre. Ou les coulisses d'une rencontre orchestrée par
Jean-Philippe de Tonnac entre
Umberto Eco et
Jean-Claude Carrière, en 2008, et qui donna lieu à la publication, en 2009, de "
N'espérez pas vous débarrasser des livres" (chez Grasset), un livre d'entretien, un dialogue à bâtons rompus, où les deux monstres sacrés célébrèrent l' impossible disparition du livre.
Il y a, dans ce making-of quelque chose d'extraordinairement rafraîchissant ; et l'impression très vive d'être, par-dessus l'épaule de Jean-Philippe de Tonnac, le témoin privilégié de cette rencontre au sommet - de ces rencontres, plutôt, puisque les entretiens se déroulèrent tantôt à Paris, chez
Jean-Claude Carrière, tantôt en Italie, chez le Professore, comme
Jean-Philippe de Tonnac nomme Eco, dans son couvent de campagne où fut écrit
le Nom de la rose. C'est drôle, très bien écrit, profond, enrichissant.
Ce petit livre (200 pages) nous permet aussi de découvrir et de mesurer le rôle du maître d'oeuvre que fut
Jean-Philippe de Tonnac, spectateur émerveillé de ces joutes verbales, de cette amitié intellectuelle, de ces deux âmes qui, des profondeurs de leur fauteuil, devant leur assiette ou barbotant dans une piscine, sans cesse se frottent pour faire surgir de la lumière.