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Citations sur Rua (15)

Pour la moquerie et la méchanceté, les oreilles ne manquent pas
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Pension centrale

- Et alors, qu'est-ce qu'elle vous fait, ma vie ?
-C'est qu'elle cause beaucoup de dérangement...Vous voyez bien que si les clients ne se lèvent pas à la bonne heure, ne mangent pas à la bonne heure ...
(...)
-Mais pour quelle raison les horaires des autres seraient-ils meilleurs que les miens ?
-Monsieur Macedo, pour l'amour du ciel ! Quelqu'un qui déjeune à quatre heures et demie de l'après-midi et qui dîne à onze heures du soir !...
-Et alors quoi ?
- Alors c'est pas comme tout le monde...Les autres vivent le jour et dorment la nuit...Tandis que vous...
- (...) Mais je vous le demande: vous êtes-vous déjà promenée par les rues le matin de bonne heure ?
-Je suis une honnête femme, Monsieur Macedo !
-Donc, c'est non. Alors partez du principe que jusqu'à ce jour vous avez été enterrée vivante et occupée à nettoyer les murs de votre tombe. (...)
-Et c'est dommage, parce que la ville a des aspects bien curieux. Quand vous le pourrez, une fois le travail fini, au lieu d'aller vous coucher, montez par une ruelle qui prend un peu plus haut, au coin de la rue, et ouvrez les yeux. Juste au bout il y a une grande bâtisse toute illuminée. C'est la Maternité. Appuyez-vous aux grilles d'un petit jardin qui est
juste en face , et attendez une petite demi-heure. C'est merveilleux ! Au début on n'entend qu'un silence complet, qui prépare l'esprit . Puis, ce sont des cris aigus et désespérés qui semblent trouer le ciel.
Ne vous inquiétez pas. Enfin on l'entend. C'est un vagissement plein de fraîcheur, cristallin, qui vous entre dans le coeur comme une caresse. Vous n'imaginez pas la fraîcheur qui émane du premier cri d'un enfant, tombant comme une rosée sur la solitude nocturne ! Il faut l'avoir entendu pour savoir ce que c'est... (p. 127) [ cf.Le Tout sur le Tout, 1988]
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Musique !

Lorsque le saint homme mourut, il fut son successeur indiscuté. Toutes les partitions, les doigts du disciple savaient les déchiffrer, en les interprétant de surcroît avec le feu de la jeunesse. (...) Les temps étaient durs.
Un vent de désespoir balayait le monde.Et ceux qui cherchaient Dieu avec sincérité avaient soif de musiques semblables,à la fois belles et poignantes.(p. 56) [cf. Le Tout sur le Tout, 1988 ]
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Les choses,aussi drôles que ça paraisse,si les gens ont pas de joie à l'intérieur pour les ressentir,perdent beaucoup.
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Comme d'habitude, à huit heures, le soleil commença d'entrer dans la chambre. Mais il ne put, comme les autres fois, descendre de l'appui de la fenêtre, inonder le plancher, monter sur le lit, dévorer peu à peu la courtepointe blanche, incendier un bout de l'édredon rouge, et finir par taper en plein dans leurs yeux. L'un d'abord et l'autre ensuite, ils étaient partis.
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Ca, pour promettre, personne ne bafouille,ma fille....
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Un vent de désespoir balayait le monde.Et ceux qui cherchaient Dieu avec sincérité avaient soif de musiques semblables,à la fois belles et poignantes.
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N'allez pas plus loin

au premier étage, fenêtres et balcons où s'étiolent des plantes en pots, et où sèche le linge avec une franche impudeur. Les reprises, le degré de blancheur, la quantité et la nature des pièces exposées offrent à la curiosité d'autrui le niveau de vie des habitants. (p.5 / Le Tout sur le Tout, 1988)
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-La Leonor Bourlinguée

Ni son coeur ni son étal de fruits ne lui permettaient de faire plus de dix pas à la suite. Aussi passait-elle des mois d'affilée à entendre des chalands les nouvelles du quartier. Elle était donc comme un tombeau où tout venait s'ensevelir. (...)
Vieille déjà, mais d'une vieillesse conciliante, un jour, sans qu'on sache d'où ni comment, elle était apparue là, placide, et s'était mise à empiler des pommes sur l'étal. (...)
Et elle était entrée, sans lettres de créance, dans le quotidien de la rue. (...)
- Vous connaissez la petite vieille du banc de fruits avec qui vous avez parlé tout à l'heure ?
-Très bien ! Qui ne connaît pas la Leonor Bourlinguée ?
-La Leonor Bourlinguée ?
-oui. Ce n'est pas comme ça qu'on l'appelle par ici ?
-Non, La Leonor, seulement.
(...)
Le sobriquet avait rempli un vide que le temps n'avait pas réussi à combler. Ce "Bourlinguée", s'il ne fournissait pas l'explication de ce que soupçonnaient les imaginations, éclairait, jusqu'à un certain point, le mystère. Il suggérait une vie aventureuse, où passaient des navires, des trains, des pays lointains, et Dieu sait quoi encore...(p. 76-77)[ cf.Le Tout sur le Tout, 1988]
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Pension centrale

Une rue déserte ! Vous n'en avez jamais vu ? Eh bien ! Je vous le dis, vous ne connaissez pas la merveille des merveilles. De jour les maisons qui la bordent s'éteignent, se taisent, l'air de soldats au garde-à-vous, alignées, toutes pareilles et anonymes. Sur les milliers de gens qui passent devant elles, qui est capable de les individualiser, de les distinguer, de remarquer le dessin d'une porte, la grâce d'une fenêtre, le profil d'un angle de rue ? Personne bien sûr. C'est pourquoi elles se dépersonnalisent, se défigurent, se couvrent en somme de banalité. Mais les voir la nuit... Pas une qui n'ait quelque chose à dire, une histoire à raconter... Même les bancs ! Même les grosses maisons cossues ! (p. 128) [cf. Le Tout sur le Tout, 1988]
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