Celui dont ses parents n'ont pas le temps de s'occuper, celui que ses amis n'attendent pas, celui qui n'arrive pas à inspirer de l'amour, celui qui ne trouve pas de cavalière au bal, celui que même sa vieille bonne méprise en n'attendant que son héritage. Il n'y a finalement que son chien qui ait une véritable affection pour lui. Car oui, cet homme de trop n'est pas à sa place dans la société, ou plutôt, celle-ci ne lui donne pas sa place, il est toujours "en trop", ou plus trivialement - pour reprendre une expression qui apparaît à la fin du texte, il est la "cinquième route du carrosse". On pourrait dire aussi qu'il tient la chandelle...
Ce récit aurait pu être sentimentaliste, mièvre, déjà lu et relu sur un homme qui n'est pas aimé, pas détesté non plus au départ, mais qui ne réussissant pas à inspirer de l'amour se fait dépasser par un plus brillant, mais il y a une dimension tragique, ou à tout le moins mélancolique. Car c'est le récit d'un mourant qu'on lit, qui se souvient de certains éléments de sa vie alors qu'il est condamné, évoquant le charme évanoui d'une jeune fille comme la lumière et les variations du temps, repensant à sa jeunesse tout en contemplant sa chambre de malade. C'est cette confession qui apporte l'intérêt au texte.
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Un récit très bref (presqu'une nouvelle) des réflexions et souvenirs d'un jeune homme condamné à mourir prématurément.
Banal, gauche et sans relief, il a trainé son existence comme un fardeau. Un exception : l'amour qu'il a éprouvé pour une jeune fille ... qui lui a préféré un autre prétendant plus brillant , quitte à s'y brûler les ailes.
Même si la lecture n'est pas déplaisante , je m'attendais à plus d'émotions et de profondeur.
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En lisant cette courte nouvelle j' ai eu l' impression de retrouver l' ambiance des souffrances du jeune Werther, symbole du romantisme absolu.
Le mourrant décide pour passer le temps et combler les dernières heures qui lui restent à vivre de rédiger un journal pour lui- même dans lequel il se rémémore sa médiocre vie d' insipide provincial. Désireux d' aller à l' essentiel et d' éviter tout sentimentalisme, il finit pourtant par s' attarder plus longuement sur quelques évènements qui ont jalloné sa courte existence et qui sont marquants à ses yeux.
Son entreprise est de convaincre quiconque s' attarderait sur ses lignes qu' il n' a été qu' un homme superflu, un homme de trop, une stupide cinquième roue du carrosse... Se dresse alors le portrait d' un malheureux râté en amour et dans tout ce qu' il a pu approcher. En somme un homme que la nature n' aurait jamais du créer.
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