Citations sur Premier Amour. Nouvelles et poèmes en prose (113)
« C'est donc cela l'amour, me disais-je la nuit, installé devant ma table de travail où les livres et cahiers avaient fait leur réapparition... C'est cela la vraie passion... Peut-on ne pas se cabrer, ne pas se révolter... même si l'on adore la main qui vous frappe ? ... Il faut croire que oui... quand on aime vraiment... Et moi imbécile que j'étais, j'imaginais que... »
Le souffle lourd et moite de la nuit fouettait mes joues en feu. L'air était à l'orage. Des nuages sombres s'amoncelaient au ciel, se déplaçaient lentement, modifiant à vue d'œil leurs contours fugaces. Une brise légère faisait frémir d'inquiétude les arbres noirs. Quelque part au loin, le tonnerre grondait, sourd et courroucé.
Je n'étais qu'une cire molle entre ses doigts cruels.
– Prends ce que tu peux mais ne te laisse jamais prendre ; ne s'appartenir qu'à soi-même, être son propre maître, voici tout le secret de la vie, me dit-il un jour.
Toutes mes fleurs avaient été arrachées d'un seul coup et gisaient autour de moi, dispersées et foulées aux pieds.
Je suis une coquette, une sans-cœur, j'ai une nature d'actrice, lui dit-elle un jour en ma présence, bien! Alors, tendez-moi donc votre main, je vais y planter une épingle, vous aurez honte devant ce jeune homme, vous aurez mal et pourtant, monsieur l'homme franc, vous voudrez bien rire.
« Vous ne me reconnaissez pas ? continua l'autre. Je vous ai vu, il y a huit ans de cela, dans le gouvernement de Toula, chez les Ipatov. On me nomme Vérétiev.
« Nous sommes devenus bêtes, nous buvons du vin, nous teignons nos moustaches ! Parlez pour vous, mon cher »
Mais, comme l'écureuil qui se gratte le nez au moment où le chasseur le met en joue, l'homme ne pressent jamais son malheur
À travers la musique et le bruit des voix, la reine discerne le murmure de l'eau. Et elle se dit : mes nobles sires, vous êtes beaux, intelligents, honnêtes, vous buvez chacune de mes paroles et vous dites prêts à expirer à mes pieds... j'ai sur vous un pouvoir infini... Or, savez-vous que là-bas, près de cette fontaine où l'eau murmure si harmonieusement, mon bien-aimé m'attend et que lui aussi a sur moi un pouvoir infini.