Citations sur Je m'avance masqué : Entretiens avec Michel Martin-Roland (11)
Pour moi, la tauromachie n'est pas un combat, parce q'un combat suppose l'égalité des chances. Or, il n'y a pas égalité entre le "toro" et le "torero";
J'ai toujours dit que ma vie privée n'interessait personne, à commencer par moi. C'est la vie qui m'interesse !
Après quatre années sous la botte allemande, la Libération a dû vous sembler un moment de grande joie ?
- Pas du tout. D'abord, chacun faisait le compte des morts. Beaucoup d'amis de mon âge ont disparus pendant la guerre, en France et en Allemagne. Et puis il y eut aussi les tueries de la Libération. Cette période, vous savez, ce n'était pas de la tarte ! Elle a fait des milliers de victimes. J'avais vingt ans, j'attendais une fête nationale de fraternité générale et j'ai vu des horreurs. J'ai vu fusiller des types soupçonnés sans la moindre preuve, des filles complètement nues, tondues marcher pieds nus sous des foules qui leur crachaient dessus. J'ai vu des choses atroces, horribles. Et des soldats allemands prisonniers de la prétendue résistance française : alors là, c'était l'horreur ! il y a eu des prisonniers allemands torturés par de petits voyous qui n'avaient rien fait et qui apparaissaient brusquement avec un brassard FFI et se livraient aux pires atrocités.p.35
L'ennui de vivre est un sentiment romantique.
L'amitié repose sur l'admiration et le respect.
Quand un livre s'impose, il faut lui donner le prix Goncourt. Si on passe à côté, c'est une erreur.
Je déteste le profondément pouvoir. Je crois qu'il procure une espèce de griserie totalement fausse.
Les sources d'in^piration d'un écrivain, c'est presque toujours minable.
J'ai toujours défendu cette idée selon laquelle le pouvoir rend fou et le pouvoir absolu rend absolument fou.
Mes maîtres disaient à mes parents : "Il répond, Michel." C'était le comble de l'indiscipline.