Personne ne peut nous empêcher de croire en ce qu’on veut
Car pour moi ce soir, à part lui, rien n'existe.
Lorsque les hommes adorent des dieux quels qu'ils soient, j'ai peur qu'ils ne perdent dans un excès de frénésie leur faculté de penser. J'ai peur qu'ils ne perdent leur liberté...
J'aime bien lui raconter mes rêves et mes cauchemars, il m'écoute avec l'attention d'un enfant auquel sa mère lit un conte.
Ses interprétations m'amusent, il invente des significations plus fantaisistes les unes que les autres.
Le dieu des légumes... c'est donc pour ça qu'il cuisine d'aussi bonnes soupes.
Comme m'a maintes fois expliqué ma mère, admirative des principes de son ami d'Alembert, il faut toujours partir des faits (qui sont ici bien mystérieux) et non des opinions. Puis il faut prendre du recul (ce n'est pas facile parce que j'ai le nez dans le carnet). enfin, il fat utiliser à parts égales sa mémoire (je n'ai aucun souvenir des événements survenus quand j'avais trois ans), sa raison (supérieure à nos opinions et croyances) et son imagination, qui permet d'émettre des hypothèses. Moi, je tourne en rond à force d'hypothèses.
Une phrase de Diderot m'a un jour frappée au point que je l'ai notée sur un de mes carnets: "Se jeter dans les extrêmes, voilà la règle du poète. Garder en tout un juste milieu, voilà la règle du bonheur."
Les encouragements de maman résonnent souvent dans mon esprit, son exigence était un phare, sa patience me rassurait plus que tout.
Elle m'a appris à lire, à écrire, à écouter, puis à raisonner, à exercer mon 'esprit critique' comme elle me disait d'un ton sérieux.
Chaque arbre raconte une histoire m'a-t-il dit il y a quelques jours.
La forêt est pour lui une immense bibliothèque emplie de recueils de contes, de poèmes, d'ouvrages de philosophie et de sciences.
Lorsque les hommes adorent des dieux quels qu'ils soient, j'ai peur qu'ils ne perdent dans un excès de frénésie leur faculté de penser.
j'ai peur qu'ils ne perdent leur liberté.