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Critique de cleophas35


Ce gros volume est en réalité composé de 6 romans composés par Michel Tremblay entre 1978 et 1997.
On y suit les péripéties d'une famille francophone de Montréal entre 1942 et 1962, à travers quelques péripéties de personnages emblématiques.
Le principal personnage de l'ensemble est peut-être bien la ville de Montréal. Une ville triste, engluée dans les principes et les convenances, les regards des voisins, l'emprise d'un catholicisme mécanique et sans mysticisme, paralysée par ses complexes. Autant le dire tout de suite, le décor posée par Michel Tremblay n'est pas franchement joyeux. Les personnages, assez pathétiques, tentent chacun d'échapper à la pesanteur de leur destin, mais leur tentatives d'en sortir sont marquées les unes après les autres par l'échec.
Des thèmes récurrents apparaissent au travers des 6 oeuvres : la douleur d'être soi, la différence et l'homosexualité, la fausse innocence de l'enfance, l'anticléricalisme, le besoin d'évasion, la folie, l'omniprésence du joual (dialecte populaire québécois)… Il me semble que si les quatre premiers volumes (La grosse femme d'à côté est enceinte, Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges, La Duchesse et le Roturier, Des nouvelles d'Édouard) peuvent se lire indépendamment, les deux derniers (Le Premier Quartier de la lune, Un objet de beauté) seront assez hermétiques à ceux qui n'auront pas lu les précédents. Il est sans doute préférable de lire l'ensemble qui forme un tout cohérent.
Personnellement, je n'ai pas beaucoup adhéré à la noirceur du regard de l'auteur. Son style est d'ailleurs en harmonie avec le message : peu d'air, en particulier dans les trois premiers titres. Pour un français, la lecture du joual demande une certaine accoutumance.
En revanche, ayant beaucoup voyagé à Montréal, j'ai pu replonger dans cette atmosphère si particulière que j'apprécie tant. Et la lecture de Tremblay, qui nous parle d'hier, m'aide à mieux comprendre le Québec d'aujourd'hui.
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