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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rêveries d'un gamin solitaire par W. Trevor


Timothy rêve, il rêve tellement fort qu'il en crève les bulles des autres, leur petite vie tranquille, leur bonheur simple.


Il s'voyait déjà en haut de l'affiche
En dix fois plus gros que n'importe qui son nom s'étalait
Il s'croyait déjà le plus grand des grands fantaisistes
Faisant un succès si fort que les gens l'acclamaient debout


Vous vous rappelez de Chucky ? Cette poupée increvable à la voix de fausset possédée par l'esprit d'un tueur en série.


Et bien Timothy, c'est un peu le Chucky de Dynmouth.


Tout aussi infatigable, nourri aux séries TV et aux récits de tueurs, Timothy c'est le gamin qui raconte des horreurs avec un grand sourire innocent, choisissant ses victimes parmi ceux qui auraient quelque chose à cacher, quelque chose d'honteux et qui leur promet son silence en échange d'un service farfelu: la robe de mariée d'une morte, le transport d'une vieille baignoire, un costume trois-pièces, un grand rideau pour le spectacle de la Kermesse.


Timothy, c'est l'écharde dans votre doigt, c'est la crotte qui ne s'enlève pas de la semelle de votre chaussure, Timothy, c'est une obsession qui vous fait entendre des voix ou croire des choses qui peut-être ne sont pas ou peut-être que si --- Timothy, c'est celui qui hante vos nuits même quand il n'est pas là et vos journées quand il surgit là où on ne l'attend pas


“Je m'intéresse aux ‘désaxés temporaires‘, parce qu'ils sont un miroir possible pour chacun de nous”, William Trevor


C'est exactement ce qui se passe dans ce récit où l'auteur, nouvelliste écrivant des romans comme il aimait se dénommer lui-même, nous narre l'histoire d'un ado de 15 ans qui sème la terreur dans une paisible petite ville côtière d'Angleterre.


Timothy, ce dont il rêve, c'est d'être tout en haut de l'affiche, acclamé comme le nouveau Benny Hill (référence de l'époque) et il semble prêt à tout pour y arriver.


Timothy, vous l'aurez compris, il est un peu, beaucoup dérangé ou alors serait-il simplement une victime lui aussi dans cette histoire, un gosse laissé pour compte dans une famille où il ne trouve pas sa place ?


Et serait-ce une raison pour pourrir la vie des autres, s'immiscer dans plusieurs foyers, révélant des secrets dont ils se se seraient bien passés, leur ouvrant les yeux parfois...


Est-il seulement conscient des dégâts qu'il occasionne,
pire qu'une tempête ? ou s'en nourrit-il ?


Jusqu'où ira-t-il ? Suspens


Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi glaçant ou éprouvé un tel malaise en lisant un récit qui semblait si anodin de prime abord.


Fermez vos fenêtres, baissez vos volets, évitez de répondre au téléphone ou d'ouvrir la porte si on sonne.


Un petit Chucky avant d'aller au lit ce soir ?

PS: êtes-vous bien sûr que vous êtes seul dans votre chambre ?
Regardez un peu dans l'armoire, sous le lit, à la fenêtre, dans le jardin, sur la terrasse --- si si regardez bien


Un visage d'enfant sourit en regardant la maison
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Les enfants de Dynmoutth.

Années 70, dans une petite ville anglaise en bord de mer, Timothy ado de quinze ans épie tout le monde et se constitue un patrimoine de ragot dont il se sert pour obtenir par chantage les moyens de réaliser un numéro comico-morbide qu'il compte présenter au concours annuel des jeunes talents.

Il traque ainsi jeunes et vieux et leur rend la vie difficile. Avec ses habits jaune clair et ses cheveux filasse, Timothy nous est présenté par William Trevor comme un pervers indélicat, aux limites de la folie.

De fait ce garçon isolé sans père et sans vraie famille ne dirait-il pas la vérité et ne provoquerait-il pas des séismes dans toutes les familles comme le ferait un ange exterminateur?
Il est odieux et ricane sans cesse mais s'en tient à une ligne destructrice sans détour.

Trevor nous tend ce piège. Et nous y tombons en nous prenant à détester la personne elle-même de Timothy, ses propos et son comportement. On a envie qu'il se taise, qu'il lâche les gens qu'il tourmente, qu'il aille au diable et pire qu'il disparaisse on qu'on lui donne ce qu'on appelle une « bonne leçon ».

Une fois remonté comme un ressort, Trevor abandonne son lecteur à sa colère et lui donne une magistrale leçon d'humanité en réveillant le sentiment irrépressible du pardon, en montrant ce qui est caché, ce qu'on n'a pas voulu voir, aveuglé par une haine grandissante que le lecteur aura nourrie tout seul.

Un curieux malaise s'installe mais c'est trop tard. Impossible de revenir en arrière et nous comptons,malgré nous, parmi les habitants de Dynmouth avec nos propres secrets.

Ce livre sulfureux publié chez Phébus n'est pas préfacé par Michel le Bris.


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Quel auteur splendide, encore un, que l'Irlandais octogénaire William Trevor. The children of Dynmouth est un roman déjà ancien, 1976, qui paraît seulement en France cet automne. Dynmouth est une petite ville côtière de la côte du Dorset dans les années 70. C'est un petit monde pas très folichon mais la vie passe avec ses petites petitesses chez tout un chacun. Personne n'est parfait. Timothy, un ado perturbé, passe son temps à épier les habitants, à les harceler, à taper l'incruste si j'ose, à seule fin de laisser ses délires miner la petite ville. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose (Beaumarchais avait vu juste). Un ancien officier serait attiré par les jeunes garçons, un autre ne serait pas étranger à la mort accidentelle de son épouse, etc... Les touches sont plutôt délicates et c'est par petits bonds que la perversion de Timothy contamine l'ambiance trop tranquille de cetet sation balnéaire sans histoire.

Timothy n'est pas l'ange de Théorème et n'apporte pas vraiment le glaive. Ce serait lui accorder une importance excessive et un honneur usurpé. Mais tout de même c'est un prurit ce graçon qui clame ainsi son venin du haut de ses quinze ans, du genre, je dis ça, moi, je dis rien... Là est la force de ce roman, des dialogues entre lui et les autres habitants,simples et lourds de conséquences. La vérité, la vraie, est-elle si éloignée de ses propos? La rumeur, ce cinquième cavalier de l'Apocalypse, le pire, puisque la nier est encore l'alimenter, la rumeur ira-t-elle jusqu'à devenir meurtrière? D'où vient chez Timothy ce goût du poison? Son enfance, comme souvent est-elle en cause? Les enfants de Dynmouth, roman très fin et très précis, chronique de l'ennui, ne m'a pas séduit autant que Ma maison en Ombrie ou Les splendeurs de l'Alexandra, mais presque.
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William TREVOR avec "Les Enfants de Dynmouth" nous amène dans un charmant village. Nous suivons le quotidien de certains, c'est doux et lent et pourtant.

L'auteur irlandais suit en particulier un gringalet adolescent: Timothy Gedge. Celui-ci épie les habitudes de chacun et parle à tous. Il est un peu laissé pour compte par sa famille alors chacun tente d'être poli.
Et puis une fête doit avoir lieu, elle est le moment idéal pour que ceux qui ont la fibre artistique montent sur scène. Cette année, Timothy veut présenter son spectacle, c'est sûr tous vont adorer, il sera repéré et changera de vie.
Mais voilà, Timothy, blond habillé de jaune délavé, a l'humour glauque. Même pas un humour noir et un cynisme d'un jeune mal dans sa peau. Non, non, il est sûr de lui, insistant et demande à chacun quelque chose. Il déambule et s'offre le luxe d'ouvrir toutes les portes de cette petite ville accueillante. Sous un discours apparemment très gentil, il y a des allusions. le malaise grandit. Il ne semble pas juste désoeuvré et impertinent, il semble pervers. Mais est-ce que ses révélations sont vraies?
A chaque entrevue avec un habitant, le doute s'insinue. Où est donc la perversion? Dans ce gamin paumé? Dans les gestes de ces villageois pourtant bien sous tous rapports? Dans le silence qui recouvre tout? Est-ce que Timothy est le seul à vouloir désamorcer les pires secrets?

L'auteur manoeuvre à la perfection et nous entraine dans la solitude, les secrets, les petites et grandes failles humaines ou la psychologie noire venue de nulle part et qui, pourtant, aurait pu ne pas être avec toutes les portes ouvertes et les soutiens présents. C'est aussi la zone de résistance qui lâche: la tension monte et la peur d'une fin tragique nous tenaille. Mais le pire est peut-être dans la bonté humaine.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Attirée par la critique de ce roman - il est sorti, en traduction française, en avril 2014 -, je me suis jetée dans la version originale... elle, disponible depuis 1976!
Cette histoire est glaçante tant le héros a un vrai beau rôle d'anti-héros; une personnalité à vous donner de réels frissons et un vrai beau portrait psychologique (enfin, ici, ce serait même plutôt de psychiatrie dont il faudrait parler) comme je les aime. Les autres personnages du livre sont tout aussi attachants. L'auteur parvient réellement à nous glisser dans la vie de cette petite cité, à priori tranquille, du Dorset.
J'ai donc vraiment apprécié ma lecture!
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Timothy , ado de quinze ans pervers et dérangé, sème la terreur chez son voisin et bientôt dans toute la petite ville de bord de mer de Dynmouth.
Un roman plutôt prenant, mais j'aurais aimé que le récit soit raconté du point de vue du jeune homme, être dans la tête du « méchant » et comprendre. Cependant, la narration est bonne, les dialogues tiennent la route et la description du petit monde du village de Dynsmouth (ville imaginaire) est bien rendue.
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Je suis une grande lectrice de William Trevor. Il est l'écrivain britannique par excellence. Son écriture est très belle simple et il sait décortiquer l'âme humaine comme peu d'écrivains.
Ce roman n'échappe pas à son génie: J'aurais bien vu un Hitchcock mettre en scène ce roman car Timothy, mine de rien est vraiment inquiétant, culotté et malfaisant à souhait.
Jetez vous sur ce roman et les autres de ce grand écrivain.
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