Mazette ! Je ne m'y attendais pas ! Je n'avais parcouru nul synopsis, pour ne pas m'en altérer le plaisir, bien m'en a pris. Gardez-vous des descriptions, des résumés et autres condensés, ne comptez pas sur moi pour vous révéler quoique ce soit, je suis une tombe au royaume des muets. Faites confiance à ce duo d'auteurs, et savourez l'inconnue. Pour ma part, j'ai été littéralement saisi, surpris, happé par ce début d'histoire, pourtant mutique. le dessin agréable et personnel d'Hubert Chevillard m'a totalement pris de court, armé du scénario de Lewis Trondheim. Bien malin celui qui s'attend à pareil scénario ! Comme il fait plaisir d'être ainsi ballotté, désarçonné, secoué sur ses fondations dans un grand rire inattendu et nerveux. Bravo aux auteurs ! J'avais les zygomatiques tendus comme rarement !
Tout d'abord, joli coup de coeur pour le trait d'Hubert Chevillard que je découvre ici (j'ai toujours voulu lire sa saga "Le Pont dans la vase" (avec Sylvain Chomet), sans jamais ne l'avoir croisée dans mes bibliothèques ni mes bouquinistes). Voilà une belle approche de son travail. Le trait est brillant, léger, plein de mouvement, on sent le crayon, les esquisses dessous, le travail à l'ancienne, c'est attirant et fleure bon l'authenticité, l'artisanat sincère, sans triche informatique.
Côté mise en scène, l'homme aime à nous balader, nous endormir un peu pour mieux nous surprendre trois cases plus loin. C'est très plaisant, vif et vivant. Les longs passages sans dialogues sont divertissants à souhait, sans lassitude, on en voudrait toujours plus. On mesure le temps passé, les vacances présentes, les touristes bien brossés, les petits moments, les moindres détails, jusqu'à diffuser un parfum de poésie dans cet amoncellement d'instants de vies volés. On ne voit vraiment pas passer les 126 pages de cette épopée fine et sensible, humaine.
Côté dialogues, Lewis Trondheim fait mouche (pour citer une de ses références). On peut pourtant parler d'économie de mots dans cet ouvrage. Mais alors, à chaque ouverture de clapet, c'est pensé, direct et souvent comique. Il faut dire que la situation crée un tel décalage que tout sonne absurde, sensible ou drôle (n'insistez pas, vous ne saurez rien ici). Un bien bel ouvrage, vraiment.
Enfin, je tiens à remercier les éditions "Rue de Sèvres" et le site Babelio pour leur "Masse Critique Graphique". J'ai reçu cette bande dessinée en offrande en échange d'une critique neutre et sentie. Je dois admettre que c'est un véritable cadeau, tant l'ouvrage m'a séduit. Longue continuation à cette opération généreuse, c'est une chance, et une belle alternative à la promotion habituelle.
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Une fois n'est pas coutume, je serai moins sévère sur ce récit qui a réussi à me séduire d'une certaine manière. Il est vrai que je n'avais pas très bien compris le début avec cette mort pour le moins étrange. Je ne savais pas à la vue des cases ce qui avait pu provoquer cela car on aurait dit un livre et non un panneau métallique.
Cela pourrait presque paraître comique si on ne ressentait pas toute la stupeur et la souffrance de cette femme qui accompagnait la victime sur les lieux de cette plage touristique. Elle décide de rester pour vivre pleinement à sa manière ce deuil ce qui constitue la base de ce scénario osé.
Par la suite, on rencontrera un local un peu déjanté mais qui nous fait prendre conscience qu'on est tous quelque part le touriste de quelqu'un d'autre. Il est vrai que le coût de 2€ le petit ascenseur révèle le désir faire taxer un peu plus le contribuable en vacances en le prenant pour un pigeon. Il est clair que voir la réaction du local également contribué de force m'a bien fait rire.
J'ai bien aimé le style d'écriture de l'auteur et surtout le dessin qui m'a séduit avec ses plans particulièrement travaillés. On est véritablement captivé par cette histoire au final très touchante.
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Les dessins sont superbes et nous plongent au coeur d'un été de cartes postales fait de lumière , de jeux, de sable chaud et de boules de glaces sauf que… dès le début le grand vent qui souffle sur la plage transporte un morceau de tôle qui décapite Roland l'amoureux de notre héroïne vraiment héroïque. Aussi surréaliste que semble l'histoire on finit par y croire.Fabienne décide de rester à Palavas pour vivre seule cette semaine que Roland avait organisé pour eux deux,. Comme elle, on traverse la semaine ahuri, on suit le chemin tracé par Roland et on redécouvre que la vie est faite de moments minuscules qui font toute la différence : un chien à qui elle offre un sandwich, un homme bon, un bain dans la mer. J'aurais bien aimé une suite ;-)
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Voici une BD comme je les aime : avec un minimum de blabla. Tout est dans l'ambiance des dessins, le décalage entre la réalité de Fabienne, et les occupations insouciantes des touristes...
Je me suis lancée dans cette lecture sans savoir ce qu'elle racontait... et je dois avouer ma surprise. Mais quelle surprise, j'ai suivi les déambulations de Fabienne avec bienveillance en me demandant ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête. J'ai aimé la voir sortir des conventions, alors qu'elle me donne plutôt l'impression de les suivre à la lettre.
J'ai aimé son courage.
Une lecture de toussaint....
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J'ai bien aimé cette BD qui commence avec un drame : un couple part en vacance à la mer pendant une semaine. Roland a tout écrit dans un petit carnet ce qu'il comptait faire comme surprise à sa compagne. Manque de bol : en se promenant tous les deux sur la plage, sa tête va être coupé par accident... un début sordide qui contrebalance avec le reste du récit et des dessins assez légers...
On va suivre Fabienne qui malgré le drame va faire ce qui était prévu dans le carnet, faire de nouvelles rencontre. Une histoire donc originale porté par des dessins très doux.
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Une bande dessinée magnifique, à la fois par la forme (les dessins sont très jolis) et par le fond (l'écriture est excellente). Tout part pourtant d'un événement tragique : quand un touriste meurt le jour de son arrivée sur son lieu de véligiature, sa compagne décide contre toute attente de rester toute la semaine pour vivre les vacances qu'ils avaient prévues.
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