AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le dernier Lapon (179)

C’était la journée la plus extraordinaire de l’année, celle qui portait tous les espoirs de l’humanité. Demain, le soleil allait renaître. Depuis quarante jours, les femmes et les hommes du vidda survivaient en courbant l’âme, privés de cette source de vie.
Klemet, policier et rationnel, oui rationnel puisque policier, y voyait le signe intangible d’une faute originelle. Pourquoi, sinon, imposer à des êtres humains une telle souffrance ? Quarante jours sans laisser d’ombre, ramenés au niveau du sol, comme des insectes rampants.
Et si, demain, le soleil ne se montrait pas ? Mais Klemet était rationnel. Puisqu’il était policier. Le soleil allait renaître. Finnmark Dagblad, le quotidien local, avait même annoncé dans son édition du matin à quelle heure la malédiction allait être levée. Que le progrès était beau. Comment ses ancêtres avaient-ils pu supporter de ne pas lire dans le journal que le soleil allait revenir à la fin de l’hiver ? Peut-être ne connaissaient-ils pas l’espoir ?
Demain, entre 11 h 14 et 11 h 41, Klemet allait redevenir un homme, avec une ombre.
Commenter  J’apprécie          10
Tout a déjà été dit sur le dernier Lapon. Ce livre a fait l'effet d'une bombe lors de sa sortie. Il a d'ailleurs tout remporté sur son passage en commençons par le Prix des lecteurs Quais du polar-20 minutes 2013 et le prix Mystère de la critique 2013. Mais ce n'est pas tout. A chaque fois qu'il était en compétition pour un prix dans un salon, il le remportait. Le dernier Lapon a vraiment fait carton plein, plébiscité par les lecteurs mais aussi la critique, la blogosphère et les journalistes mais aussi les professionnels du livres, libraire et bibliothécaire en tête. 
C'est vrai que je n'ai peut-être pas été aussi enthousiaste que mes petits camarades qui en faisait le roman policier de l'année même si pour moi Olivier Truc nous livrait un excellent polar ethnologique. 
Petit confidence :  ( personnellement à peine 3 mois plus tard que la lecture du Dernier Lapon je découvrais Sandrine Collette et ses nœuds d'acier. C'était le dernier jour de l'année et là j'avais mon coup de cœur absolu de 2012) . Mais bon je vous l'ai dit Olivier Truc avez tout de même frappé fort, très fort. Il me rappelait les frissons que j'avais eu quelques année plutôt avec Utu (2004), puis Zulu (2008) de Caryl Ferrey. Nous étions là dans la même veine avec moins de violence chez Olivier truc. A son tour il nous dépaysait et nous faisait aller à la rencontre du peuple Sami. Ces Lapons de l’extrême nord de notre bon vieux continent européen. 
Je vous le disais, Le dernier Lapon remettait en selle le polar ecthnologique. Et l'année d'après en 2013 on faisait la connaissance avec Yeruldelgger d'un certain Ian Manook qui lui aussi allait tout remporter sur son passage.
Mais revenant à notre roman, Le dernier Lapon. D'ailleurs de quoi ça parle ? 


Kautokeino, Laponie centrale, 10 janvier. Nuit polaire, froid glacial. Demain le soleil, disparu depuis 40 jours, va renaître. Demain entre 11h14 et 11h41, Klemet va redevenir un homme, avec une ombre. Demain le centre culturel va exposer un tambour de chaman légué par un compagnon de Paul-Émile Victor.
Mais dans la nuit, le tambour est volé. Les soupçons iront des fondamentalistes protestants aux indépendantistes sami. La mort d'un éleveur de rennes n'arrange rien à l'affaire. La Laponie, si tranquille en apparence, va se révéler terre de conflits, de colères et de mystères.
Klemet, le Lapon, et sa jeune coéquipière Nina, enquêteurs de la police des rennes, se lancent dans une enquête déroutante. Mais à Kautokeino, on n'aime guère les vagues. Ils sont renvoyés à leurs patrouilles en motoneige à travers la toundra, et à la pacification des éternelles querelles entre éleveurs de rennes.
Les mystères du 72e tambour vont les rattraper. Pourquoi en 1939 l'un des guides sami a-t-il confié à l'expédition française ce tambour, de quel message était-il porteur ? Que racontent les joïks traditionnels que chante le vieil oncle de Klemet ? Que vient faire en ville ce Français qui aime trop les très jeunes filles et qui a l'air de si bien connaître la géologie de la région ? À qui s'adressent les prières de la pieuse Berit ? Que cache la beauté sauvage d'Aslak, qui vit en marge du monde moderne avec sa femme à moitié folle ?
Dans un paysage incroyable, des personnages attachants et forts nous plongent aux limites de l'hypermodernité et de la tradition d'un peuple luttant pour sa survie culturelle. Un thriller magnifique et prenant, écrit par un auteur au style direct et vigoureux, qui connaît bien la région dont il parle.
Alors si vous ne connaissez pas cet auteur, n'hésitez surtout pas, attrapez son dernier Lapon, premier tome d'une trilogie que vous aurez le plaisir de dévorer. Vous allez adorer découvrir la police des rennes...
Commenter  J’apprécie          10
Nina enleva sa chapka en peau de phoque et poils de renard, libérant sa chevelure blonde. Elle enfourcha sa motoneige et, dos aux nuages bigarrés, offrit son large sourire à l'objectif. Sans être d'une beauté époustouflante, elle était gracieuse et avenante, avec de grands yeux bleus expressifs qui trahissaient le moindre de ses sentiments. Klemet trouvait cela très pratique. Le policier prit la photo, légèrement mal cadrée, par principe.
Commenter  J’apprécie          10
Aujourd'hui, il les voyait comme elles étaient. Des femmes usées par la vie, qui se battaient pour faire bonne figure et réclamaient toujours leur part de bonheur simple. Elles étaient devenues comme lui. Elles savaient se contenter d'un bisou. Il avait fallu attendre trente ans pour qu'ils soient à égalité. 
Commenter  J’apprécie          10
Le policier resta silencieux, soufflant mécaniquement sur son café déjà refroidi depuis longtemps. Là-haut, la mosaïque de flammèches enflammait le royaume des morts de toute la puissance des feux du ciel.
Commenter  J’apprécie          10
Les courses étaient un moment important dans la vie de la police des rennes. Quand on partait pour plusieurs jours de patrouille en pleine toundra, bivouaquant dans des gumpis ou au mieux des cabanes, par grand froid, après des heures harassantes de conduite, le repas était choyé. C'était rarement de la grande gastronomie, il fallait que ça tienne au corps, suffisamment longtemps pour le cas où l'on décalerait un repas à cause d'une virée trop longue.
Commenter  J’apprécie          10
Brian Kallaway n'avait jamais été aussi excité de sa vie. Quel succès ! Le gisement qu'il venait de découvrir, ou plutôt de redécouvrir, pourrait faire de la Française des minerais le leader mondial du minerai d'uranium. Et lui, Kallaway, avait pu remonter la piste du gisement ! Grâce aussi, il le concevait, à l'instinct de chasseur de Racagnal. Kallaway était fou de joie. Ils étaient revenus aux scooters. Kallaway se sentait pousser des ailes. Euphorique. Il était euphorique. Il en oubliait même le sale caractère de Racagnal. Il lui donna une tape sur l'épaule, en rigolant. Heureux, il était heureux. Il décrocha la radio, dans le coffre du scooter, et lança un appel au siège de la Française des minerais à la Défense. Il fallait absolument qu'il partage cette nouvelle extraordinaire. Il se retourna, tout sourire, vers Racagnal. — Sans vous offenser, André, je comprends vraiment pourquoi on vous surnomme Bouldogue. Vous avez fait un boulot épatant. Le Canadien se retourna vers la radio, pour régler l'appareil, lançant son appel. Il n'entendit pas quand Racagnal lui demanda très doucement ce qu'il avait l'intention de dire à la radio. Tout à la joie du message qu'il allait lancer, Kallaway n'entendit pas non plus quand Racagnal lui dit qu'il n'aurait pas dû l'appeler Bouldogue. La dernière chose qu'il vit fut le mouvement rapide d'une ombre longue et fine sur le sol devant lui. Il eut à peine le temps de sentir une douleur fulgurante lorsque le marteau suédois de Racagnal lui éclata le crâne.
Commenter  J’apprécie          10
Klemet restait silencieux, concentré sur la route verglacée. Il ouvrit la bouche. Mais la referma. Il avait été sur le point de raconter, mais avait changé d'avis.
— Ceux qui sont derrière ce tambour cherchent une mine, reprit Klemet. Ils ont manipulé le pauvre Mattis. Ce Racagnal cherche la mine qui est indiquée sur le tambour, nous le savons maintenant. La question est de savoir si ce Français a agi seul. Est-ce lui qui a pu poignarder Mattis pour lui faire avouer où était le tambour ?
Commenter  J’apprécie          10
Il termina la conversation.Il entra ensuite en contact avec la centrale logistique opérationnelle de sa compagnie. Près de Paris, dans la tour de la Défense qu'occupait la Française des minerais, vingt-quatre heures sur vingt-quatre un département spécial était à l'écoute des dizaines d'équipes réparties aux quatre coins de la planète. Il s'identifia et expliqua qu'il voulait être mis en contact immédiatement avec le géologue en chef de permanence. On lui passa rapidement un homme habitué à prendre des décisions rapides. Cela pouvait sembler paradoxal dans un monde où l'on s'intéressait à l'évolution de la terre, où l'on mesurait les délais en dizaines de millions d'années, où les explorations s'étalaient souvent sur des années. Mais le monde de l'industrie minière était aussi soumis aux règles les plus capitalistiques qui soient, où la mesure du temps était celle des salles de marché. La moindre annonce pouvait parfois avoir des conséquences fabuleuses ou terrifiantes sur le cours de l'action. Cette réalité-là imposait des décisions rapides qui pouvaient se révéler très payantes.
Commenter  J’apprécie          10
Hurri Manker regarda la jeune policière, puis son collègue. Il avait perdu son œil moqueur. Il s'attarda cette fois sur les symboles. Quand il releva les yeux, les deux policiers virent pour la première fois une profonde émotion marquer son visage. Il avait la gorge serrée quand il parla enfin. — Nous sommes en face d'un authentique tambour. Mais pas n'importe lequel. Sur les centaines ou les milliers de tambours qui ont existé en Laponie, il ne reste à ce jour que soixante et onze tambours dans le monde, soixante et onze connus, recensés, répertoriés, authentifiés. Je les connais tous, par cœur. Certains sont chez des collectionneurs, d'autres dans des musées, d'autres encore ont disparu. Mais nous en avons malgré tout des descriptions précises. Aussi puis-je vous assurer, dit-il d'un ton lent et solennel, que nous sommes ici en présence d'un soixante-douzième tambour. Il releva la tête, et les policiers aperçurent des larmes dans ses yeux.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (2939) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2887 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}