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3,78

sur 536 notes
Ce roman est très plaisant pour tout ce qu'il nous apprend sur les Samis du nord de la Norvège. Les deux personnages de la police des rennes sont bien campés et crédibles. Malgré cela, la réussite n'est pas au rendez-vous parce qu'Oliver Truc a choisi d'intriquer plusieurs fils narratifs tout en créant un grand nombre de personnages secondaires. Par conséquent, le lecteur fait des tours et détours, un peu comme un policier Sami sur sa motoneige dans la lande lapone, et se trouve malmené. le renversement qui s'opère vers le troisième tiers du roman est assez pénible car le mobile de la vengeance choisi par l'auteur m'a semblé lourd et improbable. Certains personnages secondaires, tel Anneli aurait gagné à prendre plus d'importance. En cherchant à attirer son lecteur sur plusieurs fausses pistes, Olivier Truc réalise un roman broussailleux qui le contraint à déformer le caractère de ses personnages pour coller aux dédales narratifs qu'il a imaginés.
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Dans ce deuxième roman se passant dans le grand Nord, nous retrouvons Nina et Klemet, de la police des rennes.
Ils vont enquêter sur une série de crimes se rapportant à l'industrialisation de la région, devenue un centre d'exploration et de production de gaz et de pétrole.

Est-ce vraiment un roman policier ? Ici, il n'y a pas que l'enquête classique. Il y a aussi une dimension environnementale et une réflexion sur des sujets économiques et sociétaux.
Nous suivons deux mondes qui coexistent : celui des éleveurs, qui peuvent difficilement se défendre lorsque, sous couvert de modernité, on leur confisque leur territoires de transhumance et leurs habitudes ancestrales.
Et le monde des plongeurs, exploités cyniquement, hors des règles de la sécurité, par les multinationales pétrolières. C'est une partie de l'histoire qui m'a passionnée.

Grâce à la belle écriture, je me suis laissée bercer par les descriptions de la Laponie pendant l'été, lorsque le soleil ne se couche jamais.

J'ai trouvé une petite faiblesse lorsqu'est évoqué un peu inutilement le passé de Nina, mais c'est compensé par l'apparition de beaux personnages comme celui de la veuve Anneli Steggo.

En final, j'ai trouvé ce deuxième roman aussi réussi que le premier. J'espère que l'auteur gardera toute son inspiration dans les suivants.
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Un bon polar nordique sur fond de course au pétrole, petites arnaques et conflit ethnique entre norvégiens et sami.
Un bon moment de lecture sous le soleil de minuit ;-)
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Deuxième tome d'une équipe de policiers de rennes en Laponie. Morts accidentelles ou meurtres? Notre duo enquête en plein bouleversement climatique, industriel, et personnel. le roman prend son temps, propose plusieurs pistes qu'on perd en cours de route. L'ambiance est traitée avec soin. On suit avec charme l'avancée de l'enquête sans en comprendre le moindre sens ni le moindre enchainement. Voilà le gros problème de ce livre policier qui se veut un reflet de la situation actuelle tout en glissant quelques morts par-ci par-là. On recueille avec grand intérêt l'emprise des sociétés qui se font de l'argent sur le dos des locaux et la disparition de la culture des Sami. On s'informe avec passion sur la migration des rennes, sur le destin tragique des plongeurs, sur le climat et l'impact du soleil sur le moral. Mais on se contrefout de l'intrigue policière. Si bien, que quand surgit le dénouement, on se demande s'il répond bien aux attentes.
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C'est une nouvelle enquête de Nina Nansen et Klemet Nango, deux flics norvégiens affectés à la police des rennes, et c'est la suite du fabuleux le dernier Lapon, même si ça peut bien entendu être lu sans ordre particulier. Ca se passe donc au-delà du cercle polaire et la police des rennes est une police transnationale habilitée à intervenir dans les problèmes relatifs aux éleveurs de rennes dans toute la Laponie, aussi bien dans sa partie norvégienne que suédoise ou finlandaise (les frontières nord de ces trois Etats étant de toute façon assez floues et mal délimitées).
A Hammerfest, à l'extrême nord de la Norvège, un éleveur de rennes chute (et donc meurt) dans de mystérieuses circonstances dans le détroit entre le continent et l'île où est située la ville alors qu'il y faisait transhumer ses rennes à la nage. Quelques jours plus tard, le maire de la ville meurt dans des circonstances non moins mystérieuses, puis deux gros bonnets travaillant des sociétés pétrolifères locales. Car au-delà de ces meurtres est mis en lumière le véritable problème du grand nord est lié à la course à l'exploitation du pétrole de la mer de Barents et ses conséquences pour l'environnement, le mode de vie des Lapons et aussi le sort réservé aux plongeurs qui ont exploré les fonds marins au péril de leur vie et y ont bien souvent laissé leur santé (physique ou mentale) au nom de l'argent et de la richesse de l'Etat norvégien.
J'ai trouvé ce deuxième tome un peu moins fort que le premier, mais c'est quand même un excellent polar scandinave écrit par un Français !
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Quel plaisir de retrouver les deux policiers Nina et klemet hâte de lire le 3ème 🤣
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Cette fois-ci Olivier Truc nous fait découvrir l'exploitation du pétrole.
Comme dans le "dernier lapon", on y découvre un climat social difficile avec une rivalité entre les différentes populations : les plongeurs bien payés travaillant pour les compagnies pétrolières et les éleveurs de rennes, les "autochtones" qui souhaitent garder leur culture.
J'aime toujours autant en apprendre sur la Laponie et le peuple same.
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Olivier Truc avait réussi son premier opus avec "le dernier lapon".
Il a su se renouveler avec cette fois ci une "plongée " dans le milieu de la prospection pétrolière.

Un agréable moment de lecture.
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Dans le Grand Nord, en Laponie, Klemet et Nina, policiers dans la police des rennes, doivent enquêter sur deux morts. Celle d'un jeune éleveur qui se noie dans un détroit au moment de la transhumance des rennes, et celle du maire d'Hammerfest. Les conflits sont nombreux entre les éleveurs et les politiques. Ceux-ci sont très sollicités par les compagnies pétrolières qui veulent agrandir leurs territoires de forage. Pour les aider il y a des plongeurs, dont Nils, d'origine sami, qui irrite tout le monde par son côté flambeur et prétentieux. Et les éleveurs, quant à eux, cherchent à conserver les terres qui servent à nourrir leurs troupeaux.


Comme dans le premier volume, "Le dernier Lapon", l'auteur nous entraîne dans des histoires à la fois ethnologiques et individuelles. Le combat d'un peuple se matérialise par celui d'individus que nous apprenons à connaitre au fil du roman. On se laisse emporter par cette vie encore très ancrée dans la nature mais happée par des spéculations financières exorbitantes. Et même s'il n'y a pas l'effet de surprise du premier volume, on lit avec passion ces aventures sur fond de fjords, de rennes et de plongée en eaux profondes !

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Troisième livre d'Olivier Truc après L'imposteur (une biographie) et le dernier lapon (premier roman ayant reçu une excellente critique), le détroit du loup fait suite au Dernier lapon. On y retrouve les membres de la police des rennes Nina Nansen et Klemet Nango. Il s'est agi pour moi de ma première lecture d'Olivier Truc. Je pense qu'il vaut mieux avoir lu le dernier lapon avant de lire ce roman, car il est parfois fait référence à des éléments de l'enquête précédente.
Ce dernier roman, venons-y, à présent. L'histoire commence ainsi : Erik Steggo, éleveur de rennes près d'Hammerfest, au-delà du cercle polaire arctique, en Norvège, meurt accidentellement dans le détroit du loup (qui sépare le continent de l'île de la Baleine où se trouve Hammerfest), par noyade, alors qu'avec plusieurs de ses collègues éleveurs, il tentait de faire passer les rennes sur l'île lors de la transhumance de printemps. Nina et Klemet, de la police des rennes (une police chargée de veiller au bon déroulement des transhumances, et d'éviter les conflits entre les éleveurs de rennes et le reste de la population – il faut dire que les rennes ont une fâcheuse tendance à investir la ville d'Hammerfest, au grand désarroi du maire Lars Fjordsen), enquêtent donc sur cet accident, qui semble peut-être n'en être finalement pas vraiment un… Surtout que quelques jours plus tard, c'est le maire lui-même qui est victime d'un accident et meurt en chutant d'une falaise…
Le récit est assez lent à se mettre en place. L'auteur, plutôt que de débuter avec force violence et tueries (quoique qu'Erik Steggo meure dès le premier chapitre), préfère présenter doucement le décor et les personnages de son roman. le décor, tout d'abord : c'est pour moi la force de ce roman. J'ai beaucoup aimé découvrir Hammerfest et la Laponie, de façon plus générale. J'ai pris plaisir à regarder des images de la ville et de la région sur internet pendant ma lecture. Ces régions qui m'étaient inconnues me sont devenues assez familières, grâce à une réelle immersion que l'auteur nous propose. Il connaît bien Hammerfest, qu'il décrit précisément (images, odeurs). de même, les paysages de la toundra sont bien rendus (on sent que l'auteur est journaliste). L'auteur aime le grand nord, il nous fait découvrir les traditions sami (que je ne connaissais pas du tout). On découvre aussi tout l'aspect plus moderne de ses espaces, avec la production de pétrole offshore et sur l'île de Melkoya. Bref, un décor vraiment dépaysant, ce qui pour moi est un atout majeur dans un roman. Les personnages, maintenant. Olivier Truc nous en dresse toute une galerie variée. Parmi les membres de la police des rennes, j'ai beaucoup aimé Nina Nansen. Elle est assez récente à Skaidi (QG de la police des rennes), elle a fini ses études il y a peu. Elle est du sud de la Norvège, mais comme beaucoup, elle doit commencer par le grand nord (place peu convoitée du fait des conditions extrêmes), mais s'acclimate bien à la population (mais pas du tout aux longues journées de jour, extrêmement fatigantes). Elle n'a peur de rien, sauf peut-être des souvenirs de son enfance. J'ai beaucoup aimé les passages où elle retrouve sa mère (une vraie pimbêche) et surtout son père (passages très émouvants), un ancien plongeur, archétype du mec traumatisé par la plongée extrême des années 1970. Klemet, lui, est tout aussi intéressant : d'origine sami, sa famille a dû quitter l'élevage de rennes (trop difficile), ce que Klemet a du mal à assumer. Souvent de mauvaise humeur, bourru parfois, il n'en demeure pas moins très attachant. Leur chef est Ellen Hansen, qu'on voit assez peu. Parmi les personnages on retrouve, forcément, plusieurs éleveurs de rennes : Erik Steggo et sa veuve Anneli Steggo (on sent que c'est un personnage que l'auteur veut attachant, il lui arrive de nombreuses mauvaises choses, mais personnellement les passages où elle apparaît m'ont un peu ennuyé. Dommage pour moi) ; Juva Sikku, ami d'enfance d'Erik Steggo et de Nils Sormi. Lui a choisi une voie différente des autres éleveurs : sur les conseils de Tikkanen, il envisage de lâcher l'élevage traditionnel pour élever ses rennes en ferme. Juva Sikku n'est pas bête, mais n'est pas non plus le plus intelligent du monde. On sent qu'il aurait aimé se faire apprécier de Nils. Parmi les éleveurs, on a aussi Anta Laula, ancien éleveur, qui est devenu plongeur (amateur, grand mal lui fasse), dans les années 1980, ce qui l'a détruit. Venons-en aux plongeurs. Parmi eux, on a Nils Sormi, personnage central du récit avec Nina et Klemet. Arrogant, beau gosse à qui tout réussit, il renie son héritage sami pour se remplir les poches de l'argent des compagnies pétrolières qui le paient à prix d'or pour effectuer des plongées parfois difficiles et risquées. Son évolution au cours du récit m'a beaucoup intéressé et plu, car il est beaucoup plus humain et profond que son arrogance de départ ne pourrait le laisser croire. Son binôme Tom Paulsen est également un personnage attachant, même si trop peu présent à mon goût (début d'histoire avec Nina qui ne donne finalement rien – à moins que tout soit ouvert à notre réflexion …). Leur chef est Leif. Trois anciens plongeurs : Jacques Divalgo (qu'on prend un temps pour un polonais, Kowalski), Pet Pederson et Anta Laula prendront une place importante dans le récit cf. plus bas). Enfin, venons-en aux personnages des compagnies pétrolières et de la ville d'Hammerfest. Gunnar Dahl, responsable de la compagnie Norgoil, est un pourri. Afin que son entreprise fasse les meilleurs profits, il est prêt à sacrifier la vie de ses hommes, notamment des plongeurs (on le voit bien à la façon dont il traite Tom après son accident). Bill Steel, stéréotype du texan qui se croit partout chez lui, qui a tout vu tout fait, dégueu avec les femmes ; et Henning Birge… Et enfin, Markko Tikkanen, finlandais arrivé à Hammerfest, agent immobilier, prend un plaisir sans nom à compiler tout ce qu'il apprend de tous les habitants de la ville sur de petites fiches remplies et classées méticuleusement. Gras et repoussant, il a appris à jouer du mépris qu'il inspire à ses interlocuteurs pour les influencer et se sentir maître du monde. Ainsi il a promis à Nils qu'il pourrait avoir une maison en surplomb de la ville (ce qu'il sait totalement impossible), il a promis à Juva Sikku qu'il l'aiderait à monter sa ferme pour élever ses rennes s'il aidait Tikkanen à empêcher les éleveurs traditionnels à amener leurs rennes sur l'île de la Baleine. Il est l'un des personnages centraux du récit, car il fait tout pour sembler la zizanie parmi les habitants d'Hammerfest.

Plusieurs conflits d'intérêts plus ou moins larvés entrent en jeu dans cette histoire : 1 l'opposition entre les éleveurs traditionnels qui voudraient conserver les habitudes des transhumances et donc avoir la possibilité d'amener leurs troupeaux sur l'île de la Baleine et les gens de la ville d'Hammerfest, qui en ont assez de voir des rennes saccager leur jardin ; 2 l'opposition foncière entre ces mêmes éleveurs, qui ont besoin de bonnes terres pour leurs rennes et l'industrie pétrolière, qui voit son emprise sur ces terres riches s'étendre ; 3 l'opposition entre les anciens plongeurs (années 1970-1980), qui ont permis à la Norvège de s'enrichir grâce au pétrole de la Mer du Nord, sans aucune considération pour les risques qu'ils ont pris (problèmes de décompression trop rapide à une époque où cela était mal connu, avec des conséquences physiques et mentales affreuses) et les compagnies pétrolières, qui minimisent ces risques et n'ont rien à faire des anciens plongeurs une fois qu'ils ne servent plus à rien (cf. après l'accident de Tom Paulsen)
Un roman fort finalement, quand on y repense. Pas de tueur en série, mais une société avec ses problèmes actuels très bien décrites. L'action est assez lente, ce qui pourra décourager certains lecteurs. En persévérant, on en ressort avec un oeil un peu différent sur la Norvège et le tribut qu'on dû payer ses hommes pour en faire une grande nation productrice de pétrole dans les années 1970 et 1980.
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