AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,33

sur 170 notes
5
12 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un livre poignant et émouvant!
En ouvrant Johnny s'en va-t-en guerre, je m'attendais à y trouver des scènes de guerre, des moments trouble de la grande guerre, beuh non, c'est bien plus frappant que ça, il ne s'agit que d'un personnage, mais dont l'histoire est troublante, et l'écriture est tout autant bouleversante. On vit les émotions de Joe, on pénètre ses souvenirs, ce qui lui reste de plus cher quand son corps, mutilé, ne peut plus obéir à son cerveau. Je ne dirais pas que j'ai savouré ce livre mais à chaque mot, à chaque phrase, quand bien même qu'il y ait eu beaucoup de reprises, à chaque page tournée, j'ai senti quelques titillations dans mon cerveau imaginant mon corps dans l'incapacité de m'obéir, ce que l'auteur réussit à vivre au lecteur! C'est une réussite, ce livre!
Commenter  J’apprécie          392
Dalton Trumbo est une personne qui comptait dans l'Amérique des années 40 : c'est un homme apprécié des studios américains pour ses scénarios , il recevra d'ailleurs l'Oscar du meilleur scénario en 1941 et sous d'autre identité en 1954 et 1957 .
Oui mais , tare impardonnable , il est communiste . Etre communiste signifie-t-il qu'on est un ennemi de l'Amérique ? C'est ce que pense l'HUNAC ( commission des activités anti-américaines ) . De plus Trumbo fait la mauvaise tête : il refuse de répondre à la question " êtes-vous adhérent au parti communiste " .... ils sont dix dans son cas .... UN AN DE PRISON pour outrage au congrès et interdit de travail à Hollywood . Son talent étant indéniable , il réussit quand même à écrire pour le cinéma sous fausse identité . " Vacances romaines " , " Spartacus " et " Exodus " sont de lui .
L'Amérique grâce au maccarthysme se priva du talent de Chaplin , Orson Welles ou Bertold Brecht , ce qui n'est pas un honneur pour " la démocratie " qui donne des leçons à la planète entière .
Trumbo met lui même en scène son livre , en pleine guerre du Vietnam , et il est clair que la " morale " du propos est plus qu'antimilitariste , ce qui ne passe pas facilement chez les va-t-en guerre et patriotes acharnés .
Toute association d'idée avec la politique de Trump ( l'oncle Donald ) ou notre actuel état d'urgence relève de la pure médisance .
La question à se poser après lecture de ce livre : Comment sommes nous manipulés pour consentir à participer à une guerre alors qu'à chaque fin de conflit , il se dit :" plus jamais ça " . Aurions-nous perdu la mémoire ?
Commenter  J’apprécie          242
En 1917, quand les Etats-Unis entrent en guerre, le jeune Joe Bonham, simple boulanger du Middle West, se retrouve embarqué dans le conflit, incité qu'il est par des va-t-en guerre qui lui racontent qu'il doit partir pour sauver la liberté et la démocratie. Malheureusement pour lui, il se retrouve atrocement mutilé par l'explosion d'un obus. Il doit être amputé des quatre membres. Il est complètement défiguré. Sourd, muet et aveugle, véritable mort vivant, il ne sait comment s'y prendre pour communiquer à nouveau avec ses semblables.
Plus conte philosophique et pamphlet virulent contre l'horreur de la guerre « Johnny s'en va en guerre » n'est en aucune façon un témoignage. Il fut écrit dans les années trente et parut en 1939. Il devint très vite un livre culte d'abord revendiqué par les isolationnistes de droite opposés à l'intervention américaine pendant la Seconde Guerre mondiale puis encensé par les pacifistes de gauche luttant contre la guerre du Viet-Nam. D'un style très parlé, quasi célinien, donnant l'impression d'un texte écrit au fil de la plume, plus hurlé qu'écrit, cet ouvrage mérite largement sa réputation de chef d'oeuvre de la littérature antimilitariste. Il laisse une très forte impression et réussit le tour de force d'arriver à faire partager tous les sentiments ressentis par cet homme réduit à l'état de légume à cause de la folie des hommes. On peut avoir quelque peine à entrer dans cette histoire qui part un peu dans tous les sens au début, mais très vite on se prend de pitié et de compassion et on ne peut plus lâcher plus ce bouquin atypique qui sonne comme un grand cri du coeur avec sa fin lyrique et pleine d'humanité. A lire absolument.
Lien : http://etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          210
Ce roman serait un livre-culte pour la "génération mai 68" ; un film tout aussi fameux, sinon davantage, en aurait été tiré. Sauf que je suis né bien après 68, et que mon inculture cinématographique est, hélas ! assez abyssale... Je ne savais donc rien de "Johnny s'en va-t-en guerre" avant d'en entamer la lecture, hormis qu'il s'agissait d'un roman antimilitariste mettant en scène un jeune Américain engagé dans la Grande Guerre. J'ai été surpris, et plutôt deux fois qu'une.

Première surprise, et première contrariété : les scènes de guerre sont quasi inexistantes. Espérant lire une sorte de "Red Badge of Courage" version 14-18 dans lequel le personnage principal ne deviendrait jamais un héros, j'en fus pour mes frais. Cloué à son lit d'hôpital, réduit à l'état d'homme-tronc, Joe Bonham se souvient : de ses parents, de ses copains, de ses amours, de ses petits boulots, mais pas du combat, ou si peu.

Deuxième surprise, et deuxième contrariété : le style d'écriture. Ce n'est pas tout à fait un style oral à la manière du "Voyage au bout de la nuit" même si on s'en approche parfois. le problème qui dans un premier temps me parut insurmontable tient à l'absence totale de virgules : chaque phrase semble prononcée dans un seul souffle, sans pause, sans accentuation, comme le ferait un comédien débitant son texte sans le comprendre. le résultat est très déstabilisant.

Avec ces deux contrariétés initiales, j'ai pu craindre le pire. Dans mon esprit, ce roman a débuté à deux étoiles : le fond est intéressant sans être passionnant, mais c'est illisible, jamais je n'irai au terme des 300 pages avec un style pareil. Il est passé à trois étoiles au bout d'une cinquantaine de pages : finalement on s'habitue à cette écriture si particulière, et ce pauvre gars commence à devenir attachant. Puis, une fois passée la moitié, après de passionnantes réflexions sur la liberté, la démocratie, la valeur de la vie, je savais que je tenais un très bon roman et que celui-ci me passionnerait jusqu'à la dernière ligne, méritant largement ses quatre étoiles.

Je ne sais pas si la lecture de "Johnny s'en va-t-en guerre" m'aura rendu plus sensible à l'absurdité de la guerre : je continuerai sans doute d'osciller entre horreur et fascination pour ce qui constitue, et ce depuis l'époque de l'homme des cavernes, l'une des grandes affaires humaines ; il n'est pas dit que le malheureux Joe Bonham aura fait remporter une victoire décisive à la partie de moi-même fondamentalement antimilitariste, au détriment de celle qui rêve aux exploits guerriers d'Alexandre et de Napoléon, aux hussards et aux chevaliers... En revanche ce qui est certain, c'est que ce roman m'aura offert un moment de lecture émotionnellement très fort, et je sais que je le relirai.
Commenter  J’apprécie          191
Un des très grands livres de l'antimilitarisme, ce "témoignage" d'un rescapé privé de ses membres et de quasi tous ses sens est un grand coup de poing en pleine figure. A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          81
Une plongée au fond de l'horreur. le long cheminement d'un "rescapé"(!) de la grande guerre depuis son retour à un état de conscience pour découvrir qu'il n'est plus qu'un tronc jusqu'au refus d'abolir toute dignité pour devenir un animal de foire. La lente élaboration d'un moyen de communication, le paradis d'un rayon de soleil sur le visage, la joie d'une main douce sur le "corps".
Un livre coup de poing qui vous donne envie de hurler, un livre qui va vous poursuivre mais qu'il est indispensable d'avoir lu. Un monument d'humanité.
Commenter  J’apprécie          82
Johnny s'en va-t-en guerre est un chef d'oeuvre de la littérature américaine de propagande antimilitariste. L'ouvrage, paru en 1939, a été épuisé en quelques semaines et connut une nouvelle édition en 1945 seulement. Dalton Ttumbo raconte le calvaire vécu par Joe BONHAM, jeune soldat enthousiaste atrocement mutilé pendant la guerre 14-18 dans une explosion. Il a perdu 4 sens, l'ouïe, le goût, la vue et l'odorat. il ne lui reste que le toucher qu'une infirmière va exploiter pour lui mettre un peu de baume au coeur. Il a également perdu ses deux bras et ses deux jambes. L'auteur traite le récit du point de vue du mutilé. La puissance narrative est telle que le lecteur s'identifie au grand blessé, ce qui rend la lecture terrifiante. Au vu des mutilations atroces, Joe est-il encore un être humain, doit-il vivre endurant des souffrances terribles? Voilà une question qui pose débat au corps médical. Ce livre a très souvent été cité et utilisé dans les campagnes pacifistes pendant la guerre du Vietnam pour démontrer le caractère absurde de la guerre. A lire absolument. (lu en 2017)
Commenter  J’apprécie          74
Johnny s'en va-t-en-guerre est l'un des plus beaux fleurons anti-militaristes que les écrivains et/ou cinéastes, aient donné à lire ou voir. Comment qualifier cette oeuvre ? Pamphlet ? Réquisitoire ? Manifeste ? Ecrit en 1938, publié en 1939, une autre sale période pour l'histoire, récupéré, oublié durant les années Mc Carthy au cours desquelles Trumbo a dû s'exiler et écrire sous pseudo, il n'a finalement connu la notoriété qu'en 1971, lorsque l'auteur a décidé d'en faire un film, connu sous le titre de Johnny got his gun. Au moment où une autre boucherie, celle du Vietnam bat son plein avec son cortège de gueules cassées au napalm, version actualisée du gaz moutarde, il rappelle brutalement à l'opinion publique et sa conscience collective que le pacifisme n'est pas synonyme de lâcheté.


Joe Bonham est l'américain type. Il part, la fleur-au-fusil, défendre la démocratie, principe inculqué par son père. Pas de chance pour lui, la veille de l'armistice, quand "mourir le dernier est aussi con que mourir le premier" (dixit Pierre Lemaître), un obus le transforme en homme-tronc, aveugle, sourd et muet. Les médecins à son chevet décident "qu'en cas de mouvements violents et répétés, ils doivent être traités comme des spasmes de réflexe musculaire, donc pas de sédatifs... le cerveau a subi des dégâts massifs et irréparables.... La seule raison de prolonger son existence est d'enseigner à soigner les autres. Il est impossible à un être décervelé d'éprouver douleur, plaisir... Il n'aura ni sentiment, ni pensée, et ce, jusqu'à sa mort."


Et voilà Joe transformé en cobaye, mais les médecins ne savent pas tout : son cerveau est intact, il est capable d'émotions, de comprendre. Il rêve, se souvient de son passé, de sa vie en famille, de Kareen, sa fiancée avec qui il a connu des adieux sexuellement et affectivement très tendres. Il réussit à entrer en communication avec une infirmière, qui ouvre les volets, pour lui demander d'abréger ses souffrances. Celle-ci disparaît brutalement de sa chambre, mutée plus loin.


En plus de l'implacable réquisitoire, faut-il voir aussi dans Johnny got his gun un plaidoyer pour une fin de vie dans la dignité ? A chacune et chacun en découvrant cette oeuvre majeure sur la grande guerre et toutes les autres, de trouver – ou pas – des réponses aux questions universelles posées.
Commenter  J’apprécie          60
Un réquisitoire contre la guerre, un ouvrage de référence pour les pacifistes, qui ramène la vie à sa juste valeur. Ce récit qui narre le désespoir d'un blessé de la guerre de 14 est d'une actualité frappante ! Il nous plonge dans l'absurdité des conflits et ses drames humains à travers les souffrance du protagoniste dont le seul moyen d'expression est la pensée intime. A conseiller vivement à tous les va-t-en-guerre....
De plus je vous invite à visionner le film produit par l'auteur, aussi troublant et poignant que le roman.
Commenter  J’apprécie          60
Un livre terrible et touchant.. Johnny hurle intérieurement son désespoir et sa solitude contre un monde, sourd, aveugle et sans saveur. Entre rêve et réalité, Johnny souffre mais son coeur bat toujours......
Commenter  J’apprécie          60



Autres livres de Dalton Trumbo (1) Voir plus

Lecteurs (475) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3189 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}