Assis entre Mme de Staël et Mme Récamier, un contemporain eut ce mot : "Me voici entre l'esprit et la beauté" et Mme de Staël, feignant de se méprendre, de répondre : "C'est la première fois que j'entends dire que je suis belle".
Olympe de Gouges avait voulu faire du droit de monter à la tribune la contrepartie équitable du « droit » de monter à l’échafaud. Pour avoir oser exprimer librement ses opinons au fil des évènements révolutionnaires, elle s’est effectivement vu appliquer sans ménagements le second de ces droits, sans avoir pu obtenir pour les femmes la reconnaissance du premier. Ayant payé de sa vie ses revendications, il était juste qu’elle devienne pour la postérité leur meilleur porte-drapeau.
Pas d'avantage qu'Olympe de Gouges ou Théroigne de Méricourt, Pauline Léon ne parvient à convaincre les députés de reconnaître aux femmes le droit de porter les armes.
La liberté est leur phare. Elles partagent avec les philosophes et les futurs acteurs de la Révolution le désir ardent de secouer les chaînes de la servitude et de participer à l'avènement d'un nouvel ordre politique et social.
La femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir le droit de monter à la tribune.
Le 27 novembre 1793, une délégation de femmes réclamant du pain est haranguée par Chaumette, alors procureur de la Commune de Paris, en ces termes :
« Rappelez-vous l’impudente Olympe de Gouges qui, la première, institua des sociétés de femmes, qui abandonna les soins de son ménage pour se mêler de la République, et dont la tête a tombé sous le fer vengeur des lois. »