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Citations sur L'Oratorio de Noël (30)

Je m'imagine très bien quel genre de soldat il est devenu, le frère de Tessa. Peut-être est-il devenu un héros, pour ce que ça veut dire. Ça doit être ça les héros : des gens qui ont enfin le droit de tuer, après en avoir rêvé toute leur vie.
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- [...] Pensez-vous que ce soit la religion qui rend les gens si vils?
- Je ne sais pas. La religion peut avoir beaucoup d'aspects.
- Pas ici. La religion déforme les gens, leur fait l'esprit étroit et les rend avares.
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- Vous avez beaucoup d'enfants?
- Trois.
- J'en ai un, dit Sidner. Huit ans.
- ça aussi, c'est un âge sensible, dit Stephen Eliot. Ils ont une telle curiosité, ils croient en la vie, ils croient en nous, les adultes.
(...)
- Comme il est court, cet âge de foi. Beaucoup n'en ont même pas le temps d'y séjourner pendant les premiers mois de leur vie. C'est pourtant la période la plus importante, celle où l'on établit des fondations de la maison qui sera leur vie. Les enfants sont comme des œufs qui vacillent au bord d'une marche d'escalier. Pourquoi sommes-nous si négligents avec les enfants? Pourquoi leur donnons-nous si rarement le temps de croire? Pendant que ça leur est possible. Avant qu'une circulation trop intense vienne troubler le regard.
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Sidner : il n’y aura certainement pas de filles qui voudront de moi.
Splendid : Parce que tu lis, tu veux dire… des livres et tout ça ?
- Oui, il n’y a personne à qui parler de tout ça.
- Bien sûr que tu t’marieras. Y en a beaucoup de filles qui lisent. Mais elles en parlent pas.
- Qui ça ?
- Ben, Mary, dit Splendid, vaguement.
- Mais elle n’est pas vraiment belle.
- Non, c’est vrai. Mais Ingegärd alors ?
- Elle lit ?
- Ben, j’sais pas. Mais elle a des lunettes en tout cas. [...]
- Mais elle n’a pas de nichons.
- Ça viendra, Sidner. Ça viendra, tu peux en être sûr.
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Quand il habitait encore dans la forêt, on l'envoyait souvent faire des courses. Il s'en allait, content, avec sa liste de commissions. Un peu plus loin, il découvrait quelques fourmis qui croisaient son chemin. Elles étaient d'une taille inhabituelle, leur abdomen d'un brun très noir au soleil. Sidner se baissait et arrivait exactement en dessous du temps. Lorsqu'on le retrouvait, à quatre pattes, le visage à ras de terre, lorsqu'on lui tapotait le dos après lui avoir longtemps parlé sans obtenir de réponse, il se levait sans surprise et disait : "Oui, je voulais seulement... bon, j'y vais maintenant." C'était son privilège d'enfant, car les enfants ne s'en sortiraient pas sans le don de pouvoir disparaître hors de la prison étroite de leur corps; grandir, c'est s'éloigner de ce don.
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Pour qui supporte le poids de la curiosité, écrira-t-il plus tard, le monde est un champs d'expériences qui s'accroît sans cesse. Mais qui peut le supporter, et qui ne le supporte pas? Quels sont les mécanismes qui en empêchent certains et offrent à d'autres ce don? Je n'en sais rien, car durant une longue période je ne savais pas moi-même si je voyais réellement, si je devenais complice ou si je ne faisais que traverser le monde comme un zombi sourd, muet et refermé sur lui-même.
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Ouvrir un gros livre et s'enfoncer dedans! La jungle sur une page, un fleuve impétueux de l'autre côté. Personne ne peut vous atteindre sur l'étroite corniche entre le Point et la Lettre Majuscule. Comme un cloporte il peut se glisser entre le papier et le mot, rester immobile, parfois jeter un coup d'oeil un peu plus loin. Il peut chatouiller le dos des mots et lui seul les entendre rire. Il peut errer dans la forêt des mots où les jeux de lumière sont si beaux et, à chaque tournant du texte, découvrir du nouveau: des mots comme des arcades, comme des feuillages d'arbres, comme des corps ou des flammes. D'étranges animaux circulent, poussant des cris qui lui sont inconnus. Il y a là des villes secrètes, des villages, de curieuses embarcations et des gens qui discutent en un tas de langages.
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Chaque acte du passé engendrait mille autres possibilités, qui coulaient lentement vers leur propre futur.
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La seule chose que nous ayons à opposer à la nuit et à l’éternité, ce sont les caresses, ce qu’il y a de plus éphémère.
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Dieu n'existe pas. Je crois en lui.
S'il devait exister, il serait prisonnier du langage et donc notre esclave.
Si nous devions exister, nous serions prisonniers de notre langage. C'est bien ce que nous sommes.
Dès que je tourne mes yeux de nain vers Dieu et essaie de le fixer, il disparaît pour se préciser partout où il n'est pas. Son absence est la condition de son existence. On peut continuer comme ça, et c'est ce que je fais.
Et je déteste ceux qui ne croient pas en Dieu. Il y a en moi suffisamment de vide pour que des roses puissent y faner. Suffisamment de cris pour que les nuits éclatent. Suffisamment de désir pour se laisser tuer par la guerre.
Mais sans Dieu tant de mots doivent mourir: ceux qui ne trouvent plus de prise
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