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Marc de Gouvenain (Éditeur scientifique)Lena Grumbach (Traducteur)
EAN : 9782868699299
509 pages
Actes Sud (18/02/1993)
3.82/5   96 notes
Résumé :
Dès les premières pages de L'Oratorio de Noël, nous savons que nous allons être emportés par un fort courant romanesque aux confins de l'éblouissement, de la folie, de la mort et de l'amour. Trois générations de Nordensson, que dominent trois hommes — Aron, Sidner et Victor —, nous prennent en effet à témoins des inoubliables transgressions auxquelles leurs rêves, leurs talents, leurs ambitions et leurs désirs visionnaires vont les entraîner. Mais les femmes ne sont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Victor Nordensson revient à son village natal de Sunne, en Suède, et s'arrête au cimetière. Là, il croise un vieil ami et les deux échanges quelques instants sur des connaissances communes. Un tel est mort, il est arrivé ceci et cela à tel autre, etc. J'ai beaucoup aimé ce début, cette façon de mettre en place des personnages qu'on rencontrera plus tard. Et cette ambiance, le cimetière, la neige. Malheureusement, tout ça pour rien. Très rapidement, on passe à d'autres personnages et ce va-et-vient constant m'a perdu. Je n'ai jamais eu le temps de m'accrocher, de m'intéresser à quelques uns que déjà on changeait, on passait d'une génération à l'autre. Et je n'ai pas compris pourquoi le livre s'intitulait L'oratorio de Noël. Je l'ai cherché longtemps, l'oratorio. Pendant un moment, où il était question du professeur de musique qui voulait organiser un concert, je me suis dit : « Ça y est ! » C'était un faux espoir parce que, somme toute, il n'est pas si important à l'intrigue.

Bref, beaucoup d'incompréhension. Pourtant, je suis un lecteur averti. Je suis passé à travers plusieurs sagas, fresques historiques, romans chorals. Mais j'aime bien que des liens assez ténus les recoupent. Ici, peu. Les liens entre les trois générations étaient minces. À plusieurs reprises, je suis retourné sur la quatrème de couverture pour relire le résumé, essayer de trouver un sens à cette histoire. En vain. Sans doute que je suis à blâmer en partie, peut-être que je n'étais pas dans le bon état d'esprit pour entamer cette lecture.

Selon moi, la disparition de Solveig méritait qu'on s'y attarde davantage. Aron Nordensson et son fils Sidner ont su m'émouvoir un peu – tous ces rêves, ces espoirs déçus. La correspondance du premier avec une néo-zélandaise m'a intrigué, le voyage là-bas du second m'a raccroché un peu, mais il était trop tard. Quant aux autres… ça grouillait trop, j'arrivais difficilement à les associer aux personnages importants. le petit-fils Victor est presque absent. Et Tessa, Fanny, Torin et Selma Lagerlöf elle-même (je ne suis pas certain avoir apprécié), je ne savais plus quoi en faire. Aussi, mes difficultés à saisir l'intrigue principale m'ont empêché de jouir pleinement de l'écriture de Göran Tunström. On dit qu'on y retrouve lyrisme, poésie. Peut-être. Je devrai lire autre chose de cet auteur – je dois absolument donner une autre chance à un auteur aussi encensé – pour m'en faire une idée claire. J'espère ne pas subir une autre déception.
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Ca faisait bien une dizaine d'années, voire davantage, que ce livre était sur une de mes étagères et qu'il me défiait de sa tranche imposante quand mes yeux tombaient sur lui. A vrai dire, il ne s'agit pas seulement de l'Oratorio de Noël mais de quatre romans (dont l'Oratorio) de Göran Tunström, écrivain suédois, disparu le 5 février 2000 à l'âge de 62 ans, qu'Actes Sud a réuni en un seul volume de sa collection Thésaurus. J'avais lu de cet auteur "Le buveur de lune" et aussi "Un prosateur à New-York" que Nancy Huston avait traduit du suédois, et j'étais aller écouter NH parler de ce livre sur un salon. J'étais tombé sous le charme. Et je m'étais empressé d'acheter ce gros volume de près de 1000 pages qui depuis me narguait depuis son étagère.
Aujourd'hui, ça y est, j'ai terminé L'oratorio de Noël, le roman le plus connu de Göran Tunström, et je suis ravi de pouvoir partager ici mon enthousiasme, enfin de tenter de le partager.
Je ne recommanderai pas ce livre (quoique ...) aux personnes qui aiment être fermement guidées dans leurs lectures, celles qui n'aiment pas du tout les passages où ne sait pas encore qui parle, à quelle période de l'histoire on est, qui n'apprécient guère les mélanges des genres quand le réalisme du récit s'accommode parfois d'envolées poétiques, ou de caresses d'enfants quand le grotesque côtoie le féérique.
Car c'est tout cela qu'on peut trouver dans ce magnifique récit qui nous conte l'histoire d'une famille sur trois générations autour d'une petite ville, Sunne, non loin de la frontière norvégienne, d'où est originaire Tunström et où Selma Lagerlof, la grande écrivaine suédoise, a terminé sa vie, Selma Lagerlof qui est d'ailleurs un des personnages du livre. Mais le roman nous emmènera aussi à l'autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande, terre de promesses.
Même si l'on peut sans doute trouver de nombreuses influences ou correspondances avec d'autres écrivains (j'ai pour ma part pensé à des écrivains aussi différents que Romain Gary, Jean Giono ou Pierre Loti) la voix de Göran Tunström est singulière, belle et dérangeante à la fois, se confrontant à une réalité du monde qui n'est pas souvent celle que l'on nous a peint dans notre enfance, mais qui comporte néanmoins de la poésie pour qui se donne la peine d'aller la chercher, jusqu'au bout du monde s'il le faut.
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On retrouve dans celui-ci le même foisonnement de personnages que dans les autres ; à ceci près que tous les personnages sont reliés par les liens du sang et que le temps du récit est assez long pour faire se succéder trois générations de Nordensson.

Tout commence par un drame : Solveig meurt, écrasée par un troupeau de vaches. Son fils, Sidner, portera la culpabilité de l'accident tout au long de sa vie : son geste (il a poussé le vélo de sa mère, juste avant qu'elle n'atterrisse dans les vaches) le poursuivra dans sa vie, ses rêves, empiètera sur ses actes, déterminera même le tracé de sa vie. de la même façon, son père ne se remettra jamais de la mort de sa femme : il ne cessera de la chercher, allant même, lors de sa correspondance avec une australienne, jusqu'à s'imaginer qu'elle a fait croire à sa mort et qu'elle a pris les traits d'une autre. Ce n'est que quand il entreprend son voyage pour aller la rejoindre en Australie qu'il se rendra enfin compte qu'elle est morte. Insoutenable, cette révélation le poussera à se suicider en se jetant dans l'eau. Seule sa fille, Eva-Liisa, semble s'être remise de la mort de sa mère (elle était encore jeune quand c'est arrivé).

Le roman est surtout centré sur Sidner : son enfance (le drame, le déménagement, la ville, son ami, la vie à l'hôtel où son père travaillait…) puis ses premiers émois amoureux (sexuels devrait-on plutôt dire !) et le voilà catapulté père sans qu'il s'y attende (Fanny, déçue par un homme qu'elle avait idéalisé complètement vu que c'était un homme public et qu'elle ne le connaissait pas, fait l'amour à Sidner : il résultera de cette brève union un fils, sur lequel Sidner malgré son bon vouloir n'a aucun droit mais auprès duquel il finit par trouver sa place). Pour finir, Sidner se rend en Australie pour rendre à l'ancienne amoureuse de son père un bijou (ici symbolique de « si je te rends ce bijou, alors tu pourras aimer à nouveau »). Au-delà de cette trame, on a les tribulations du frère de Solveig avec un enfant qu'il croit être le sien mais qui ne l'est pas, et en cinquième partie le livre « les caresses » censé être écrit par Sidner à l'intention de son fils (partie que j'ai trouvée absolument inintéressante…ben oui !).

En trame de fond Bach et son oratorio de Noel, le roman semble suivre la structure musicale de l'oratorio et nous explique sa création. Cet oratorio qui aurait dû être chanté à Sunne par Solveig et sa chorale ne le sera pas puisque Solveig est morte ; il revient régulièrement tout au long du roman puis un nouveau projet de le monter voit le jour (on ne le verra pas se concrétiser, le roman s'arrête (ou commence) au moment où ça va se faire : la boucle est bouclée.

Intéressant : la perception du temps dans le roman. A l'image de cette citation, quand Sidner entre dans une boutique d'un opticien-horloger, et qu'il se retrouve face à plein de pendules qui indiquent toutes une heure différente : « Elles tictaquaient inlassablement, chacune dans son temps, sans se soucier l'une de l'autre. Aucune n'était fausse, aucune n'était juste, il n'y avait ni avant ni après. Toutes n'étaient préoccupées que d'elles- mêmes et de leur propre mécanisme.» le temps est comme arrêté sur certains événements (mort de Solveig) qui se répètent inlassablement dans les esprits et les coeurs, d'autre fois il file aussi vite que le vent ou s'étire, mais toujours par couches successives, en même temps, les temps se superposent comme autant de strates de vies possibles d'un même individu.

Pas aussi bien que le livre d'or des gens de Sunne, mais quand même…y'a encore un paquet de bonnes choses là-dedans !
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Fils de pasteur, Göran Tunström est né en 1937 en Suède dans le Värmland, dont sont originaires ses personnages. Il est mort à Stockholm en l'an 2000. Ce roman L'Oratorio de Noël est paru en 1983.
Débuts du XXe siècle, Solveig et Aron ont deux enfants, Sidner le fils et Eve-Liisa la fille. Aron est radioamateur et Solveig chante à l'église, jusqu'au drame quand elle se fait piétiner à mort par un troupeau de vaches. La saga va alors commencer et Göran Tunström tisse une fresque magistrale qui s'étend sur trois générations, d'Aron le père à Victor le fils de Sidner, de la Suède à la Nouvelle–Zélande, les deux extrémités du monde.
Formidablement bien construit ce roman nous entraîne au coeur de l'humain, la vie et la mort, la folie et l'amour. Les personnages se croisent, se quittent, reviennent au fil des chapitres et le lecteur doit s'appliquer pour suivre les évènements et les faits qui se succèdent, parfois éloignés semble-t-il de notre sujet mais tout se tient en réalité et l'auteur dirige son théâtre de marionnettes avec maestria.
Impossible de tout résumer, mais l'idylle qui va se nouer entre Aron devenu veuf et Tessa une jeune femme vivant en Nouvelle-Zélande rencontrée par le biais de son poste émetteur est un des points forts du livre. Tunström décrit à merveille la solitude affective de Tessa, prisonnière des rigidités de son époque et d'un frère trop possessif, qui pensera s'évader grâce à la correspondance secrète échangée avec Aron, lequel se risquera à partir vers ce pays lointain pour y refaire sa vie, mais… dans une saga rien n'est jamais simple, ni acquis. Je ne peux en dire plus sans vous gâcher le plaisir de la lecture, mais sachez que Sidner lui aussi partira beaucoup plus tard en terres australes, pour un pèlerinage de mémoire.
Il faudrait aussi que j'évoque Splendid fils de cul-de-jatte, le copain déluré de Sidner quand il était gamin ou bien Selma la poétesse et surtout Fanny qui deviendra la mère de leur fils Victor. Il y a encore la folie de certains des acteurs, les attentes et les espoirs déçus, Torin l'oncle rouquin de Sidner qui rame dans ce monde qui lui est étranger. Vous le voyez, ça foisonne, ça grouille, ça part dans tous les sens de prime abord, mais tout est sous contrôle de l'auteur.
Quand la partition de cet Oratorio de Noël s'achève, une oeuvre de J.S Bach, vous êtes groggy, sonné par ce texte riche et plein de vie mais attention « la vie, on l'a compris, est épouvantable, mais ce n'est pas une raison pour mourir. »
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Que dire de cette lecture, de ce livre ? Je me demande si ce n'est pas le premier roman d'Actes Sud que je me suis acheté… (ce serait vraiment chouette, n'est-ce pas, mais je ne peux le jurer). En tout cas, c'est mon premier de cet auteur, mon premier Suédois, et une lecture inoubliable.

Entrer dans l'univers de Göran Tunström, c'est entrer dans le pays de l'enfance blessée, des rêves inguérissables, en compagnie de personnages qui ont bien du mal à se débrouiller avec la réalité.

C'est accepter de plonger dans une histoire qui nous mènera aux confins de la folie.

C'est assister, impuissant, à la mort de Solveig, et ressentir la douleur indicible de la perte d'Aron et de Sidner.

C'est croiser une galerie de personnages secondaires savoureux, et Selma Lagerlöf en personne, qui est sans doute une des inspiratrices de Göran Tunström.

C'est vivre à Sunne, petite ville suédoise inscrite au coeur de l'auteur depuis son enfance, mais aussi aspirer aux antipodes et à la Nouvelle-Zélande, autre pays où les rêves se construisent, se brisent et ressuscitent.

C'est avoir envie d'écouter en toile de fond l'oeuvre qui donne son ttire au livre et se laisser porter par la force, l'équilibre, l'harmonie, la foi de la musique de Bach. Et comprendre à quel point celle-ci reste un point d'ancrage pour ces personnages à la dérive.

Lire L'Oratorio de Noël, c'est se laisser toucher par la grâce des notes et des mots au gré d'une écriture musicale, poétique, qui laisse place à tous les sens, à l'essence des sentiments, des émotions.

C'est remercier une fois de plus l'écrivain parti bien trop tôt, l'éditeur qui a été attentif au coup de coeur d'une Suédoise dans un avion, les traducteurs (Marc de Gouvenain et Lena Grumbach) qui ont réussi un texte français somptueux. J'espère que les deux premiers se sont retrouvés au paradis des lettres…
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
- Vous avez beaucoup d'enfants?
- Trois.
- J'en ai un, dit Sidner. Huit ans.
- ça aussi, c'est un âge sensible, dit Stephen Eliot. Ils ont une telle curiosité, ils croient en la vie, ils croient en nous, les adultes.
(...)
- Comme il est court, cet âge de foi. Beaucoup n'en ont même pas le temps d'y séjourner pendant les premiers mois de leur vie. C'est pourtant la période la plus importante, celle où l'on établit des fondations de la maison qui sera leur vie. Les enfants sont comme des œufs qui vacillent au bord d'une marche d'escalier. Pourquoi sommes-nous si négligents avec les enfants? Pourquoi leur donnons-nous si rarement le temps de croire? Pendant que ça leur est possible. Avant qu'une circulation trop intense vienne troubler le regard.
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Quand il habitait encore dans la forêt, on l'envoyait souvent faire des courses. Il s'en allait, content, avec sa liste de commissions. Un peu plus loin, il découvrait quelques fourmis qui croisaient son chemin. Elles étaient d'une taille inhabituelle, leur abdomen d'un brun très noir au soleil. Sidner se baissait et arrivait exactement en dessous du temps. Lorsqu'on le retrouvait, à quatre pattes, le visage à ras de terre, lorsqu'on lui tapotait le dos après lui avoir longtemps parlé sans obtenir de réponse, il se levait sans surprise et disait : "Oui, je voulais seulement... bon, j'y vais maintenant." C'était son privilège d'enfant, car les enfants ne s'en sortiraient pas sans le don de pouvoir disparaître hors de la prison étroite de leur corps; grandir, c'est s'éloigner de ce don.
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Sidner : il n’y aura certainement pas de filles qui voudront de moi.
Splendid : Parce que tu lis, tu veux dire… des livres et tout ça ?
- Oui, il n’y a personne à qui parler de tout ça.
- Bien sûr que tu t’marieras. Y en a beaucoup de filles qui lisent. Mais elles en parlent pas.
- Qui ça ?
- Ben, Mary, dit Splendid, vaguement.
- Mais elle n’est pas vraiment belle.
- Non, c’est vrai. Mais Ingegärd alors ?
- Elle lit ?
- Ben, j’sais pas. Mais elle a des lunettes en tout cas. [...]
- Mais elle n’a pas de nichons.
- Ça viendra, Sidner. Ça viendra, tu peux en être sûr.
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Ouvrir un gros livre et s'enfoncer dedans! La jungle sur une page, un fleuve impétueux de l'autre côté. Personne ne peut vous atteindre sur l'étroite corniche entre le Point et la Lettre Majuscule. Comme un cloporte il peut se glisser entre le papier et le mot, rester immobile, parfois jeter un coup d'oeil un peu plus loin. Il peut chatouiller le dos des mots et lui seul les entendre rire. Il peut errer dans la forêt des mots où les jeux de lumière sont si beaux et, à chaque tournant du texte, découvrir du nouveau: des mots comme des arcades, comme des feuillages d'arbres, comme des corps ou des flammes. D'étranges animaux circulent, poussant des cris qui lui sont inconnus. Il y a là des villes secrètes, des villages, de curieuses embarcations et des gens qui discutent en un tas de langages.
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« Mais lire, c’était possible. Ouvrir un gros livre et s’enfoncer dedans! la jungle sur une page, un fleuve impétueux de l’autre côté. Personne ne peut vous atteindre sur l’étroite corniche entre le Point et la Lettre Majuscule. » (p. 58)



« Mais Solveig et Aron alors ? Mais eux ils étaient des gens particuliers. Ils appartenaient à une autre espèce. Ils avaient la musique : une porte qu’ils pouvaient ouvrir et franchir à n’importe quel moment. Avec Solveig ç’avait toujours été la même chose : elle était en quelque sorte vêtue de musique, et c’était un habit qui n’irritait pas, le monde n’irritait pas Solveig. Elle avait réussi, presque, à introduire Aron lui aussi dans ces vêtements-là. Il commençait à y arriver, quand elle était morte. C’était Solveig qui possédait les clés de cette porte-là, elle les avait emportées, pas étonnant qu’Aron… qu’il soit parti… peut-être pour aller chercher la clé… quitté les enfants. » (p. 256-257)

Selma Lagerlöf à Sidner : « Tu voulais savoir comment c’est d’écrire un livre. C’est fatigant! C’est comme s’obliger à traverser un désert: de longues étapes sans une seule goutte d’eau, sans un arbre sous lequel se reposer. Puis tu arrives dans une oasis: le langage coule à flots, chaque feuille s’ouvre, tout veut devenir poésie. Ecoute-les, elles chantent maintenant! Et le stylo vole sur le papier, tu te retrouves dans une sorte de tropiques des sentiments. Et pense à tout ce qu’un seul être saisit avec ses yeux, à combien chacun de ses gestes est chargé de passé, d’un avenir inconnu, et à cette fragilité douloureuse que peut être celle du présent: comme une fragile touffe de linnée boréale coincée entre deux rochers en mouvement. C’est cette linnée que tu dois photographier. » (p. 284)
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