On aimerait remercier la personne dont on est amoureux, n'est-ce pas? Mais qu'est ce qu'elle y peut? Elle n'est même pas du voyage! Tout ce qu'on désire, on le désire seul. Quand l'autre s'en mêle, c'est trop tard, on a tout organisé... On a sa manière à soi de se laisser envahir et de souffrir... La joie, l'espoir, le désespoir, on tient à s'occuper de tout! À peu de chose près, l'autre n'a rien à voir avec l'amour immense qu'on lui porte.
Vert et brûlant
Lentement sur le paillasson
Le dos du scarabée
Les autobiographies [sont] des tissus de mensonges sincères, qui vari[ent] au gré des années et des ressentiments.
L'amour [est] un voyage solitaire.
Émily était comme ces comédiennes de cinéma qui ont un rôle aussi court qu'une étoile filante et qui concentrent dans cet instant toute la lumière qui ne s'est jamais posée sur elle.
Je lui répondais qu'elle était ma seule amie et que le temps que je passais auprès d'elle était ce que mon professeur Monsieur Takemo appelait le printemps intérieur, cette sensation de fleurir au contact de quelqu'un.
« Je ne me suis pas battu contre les livres. Ils ne m’ont jamais rabaissé . Je n’ai pas consigné les mots , innombrables, que je rencontrais au cours de mes lectures et dont j’ignorais le sens, avec le projet de les mémoriser pour combler les lacunes de mon lexique personnel. Je me suis laissé porter, avec une passivité ardente, et j’ai appris à habiter les livres .
J’ai appris à les déchiffrer comme un enfant apprend sa langue maternelle : souplement , en me trompant , sans me rendre compte de la révolution qui était en jeu——et à une vitesse extraordinaire ..... »
Voilà ce qu'on fait pour apprivoiser une chose qui nous échappe: on la couvre de noms.
Sur tous les paquets de pop-corn Buffalo Rocks, le petit garçon roux barbouillé de taches de rousseur, c'était moi. Je me faisais horreur avec mon sourire démesuré, planté de dents de la chance encore crénelées.
Les vrais haikus sont sensibles aux saisons, à la garde-robe de la nature, ils sont pleins de cerisiers en fleurs et de vent d'automne. Mais à Shellawick, on manquait de saisons. C'était l'été toute l'année. L'été qui s'affadit ou se raidit, mais l'été malgré tout. Faute de saisons, j'écrivais des haïkus du désert.