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3,87

sur 450 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ayant beaucoup aimé Les sept morts d'Evelyn Hardcastle, que j'avais trouvé très originale dans sa construction et des choix de l'auteur, j'avais très envie de découvrir son prochain roman. Et grâce à NetGalley et aux éditions Sonatine, c'est chose faite.

Une traversée périlleuse sur un bateau où il n'y a aucune échappatoire. Un démon qui échauffe les esprits. de sombres secrets qui refont surface… le décor est planté. La traversée du Saardam des Indes à Amsterdam va s'avérer bien plus dangereuse que de coutume et les passagers devront peut-être leur salut à un seul homme : le prisonnier Samuel Pipps.

Je me suis très vite retrouvée dans les romans d'Agatha Christie et en particulier ses huis clos comme le crime de l'Orient Express ou Mort sur le Nil. On y retrouve la même ambiance sombre et poisseuse, ces mêmes personnages au passé troublant, et des mystères à résoudre. J'ai trouvé l'ensemble, pour le coup, beaucoup plus convenu que pour Les sept morts d'Evelyn Hardcastle. J'ai passé un très bon moment, mais j'avoue que je m'attendais à cette touche originale qu'il y avait dans le premier roman de Stuart Turton.

Le Saardam nous offre une multitude de personnages que nous allons apprendre à connaître petit à petit. de nombreuses âmes qui ont toutes des secrets, dont certains pourraient causer leurs pertes. Entre les non-dits, les conspirations, le fanatisme et la cupidité, le danger rôde partout. Les marins sont des criminels, tout comme les mousquetaires à bord, et ceux qui dirigent le Saardam ne sont pas en reste. le fait même d'être sur un bateau rend le tout encore plus anxiogène, car le danger peut aussi venir de la mer. Bref, on a envie de se trouver n'importe où sauf là où sont nos héros. Un piège dans un piège.

L'intrigue se développe petit à petit. Comme il y a beaucoup de protagonistes, l'auteur prend le temps de bien nous imprégner avec leurs personnalités. C'est un jeu du chat et de la souris où les impressions sont trompeuses. le fait qu'un « démon » entre en jeu ne facilite pas la tâche de Arent qui a été désigné comme enquêteur en chef. On voit combien l'esprit humain peut facilement chavirer lorsqu'il est sous pression et que la religion accentue cela. N'importe qui peut devenir l'ennemi, et cette paranoïa monte petit à petit rendant le roman assez angoissant par moment.

Stuart Turton nous dépeint aussi une société peu ragoûtante. Viol, mutilation, agression en tout genre, vol… L'époque s'y prête, certes, mais cela ajoute une touche malaisante au roman. Heureusement, Arent et Sara sont là. Comme un petit cocon de lumière dans toute cette noirceur. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le contraste entre ces deux personnages et les autres. Ils permettent vraiment de créer une bulle où le lecteur peut avoir un point de vue « neutre » et de ne pas se laisser influencer par les autres. le duo est aussi adorable et très bien trouvé.

Le dénouement est pour moi à double facette. D'un certain côté, il a cette touche originale à laquelle on ne s'attend pas, et en même temps, il est un peu bancal. Stuart Turton joue beaucoup avec les émotions de ses personnages et notamment l'affection que l'on peut avoir pour quelqu'un qui ne le mérite pas ou plus. Et en cela, il est fidèle à son univers, mais j'ai trouvé cela peu réaliste (oui, je sais, nous sommes dans une fiction). Il n'en reste pas moins que l'enquête est prenante et que même si j'ai pu démêler certaines vérités assez tôt, j'ai tout de même été surprise.

L'étrange traversée du Saardam remplit donc sa mission principale haut la main. Il y a un peu de lenteurs dues aux nombreux personnages, mais la psychologie de ces derniers permet une construction de l'intrigue complexe et tortueuse. L'adrénaline est là, les rebondissements aussi, et nos deux héros sont attachants à souhait. de quoi donc passer un très bon moment.

Petite anecdote concernant ma lecture que j'ai trouvé plutôt drôle avec le recul. Fin de la petite anecdote !
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Pendant toute la durée de ce roman, nous serons embarqués à bord d'un bateau, le Saardam, qui va faire une très longue traversée de 8 mois entre les Indes néerlandaises et Amsterdam, car nous sommes en 1634 et à cette époque, les traversées en bateau étaient de vraies épopées très incertaines.
Rapidement, on sent que le climat à bord ne va pas être agréable du tout, on n'est pas dans "La croisière s'amuse" !
Le gouverneur de Batavia est à bord et on comprend qu'il contrôle tout et tout le monde.
Des incidents malheureux vont avoir lieu avant même le départ et ce ne sera que le début d'une traversée dangereuse et peut-être même maudite.
On se demande rapidement si les incidents parfois tragiques qui vont se dérouler à bord seront le résultat d'une malédiction ou l'oeuvre d'un esprit tordu.
J'ai pris beaucoup de plaisir à accompagner les passagers de ce bateau durant leur traversée.
J'ai aimé les descriptions historiques, les complots, les accidents, le mystère latent, la malédiction et toute la partie plus ou moins policière du récit.
L'intrigue est bien menée, le récit ne s'essouffle pas et j'ai aussi beaucoup aimé la fin.
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J'avais beaucoup aimé le premier roman de cet auteur « Les 7 morts d'Evelyn Hardcastle » et quand j'ai vu en librairie son deuxième roman, je l'ai acheté illico. le constat de départ avait l'air alléchant : la présence fantomatique d'un lépreux mort brûlé vif avant le départ, un signe mystérieux qui apparaît d'abord sur la grande voile et ensuite un peu partout dans le navire… J'étais prête pour avoir peur.

Hélas l'intrigue traîne en longueur, ce n'est qu'à la moitié du roman que les choses s'accélèrent enfin, on commence à tourner les pages avec plus d'intérêt, en se demandant qui se cache derrière les meurtres et les apparitions. Mais le soufflé retombe et j'ai été assez déçue par la fin. Je n'ai pas non plus réussi à m'accrocher à un personnage, ce qui aurait pu m'aider à apprécier ce livre. Je sors plutôt déçue de cette lecture.

Challenge Pavés 2022
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Vous aimez les mystères mâtinés d'un zeste de surnaturel ? Vous adorez voir des personnages aux caractères bien trempés s'écharper, poussés à des actions violentes par leur passé mystérieux ? Vous recherchez des intrigues solides, pleines de rebondissements et de surprises ? Vous trouvez que le huis clos, c'est trop de la balle pour les enquêtes « policières » ? Alors n'hésitez pas : embarquez sans délai pour L'Étrange traversée du Saardam.

Dès le début du roman, pèse l'ombre d'une malédiction. À peine l'auteur nous a-t-il présenté celui qui sera le personnage principal de son histoire, le lieutenant Arent Hayes, qu'une terrible menace est lancée contre le Saardam et tous ses passagers : un lépreux monté sur une caisse annonce l'échéance funeste. Puis, sa robe prend feu et il meurt, incapable d'en dire plus, puisqu'il a la langue tranchée ! Mais comment a-t-il pu s'exprimer auparavant ? Première surprise d'une longue, très longue liste. Quoiqu'il en soit, l'embarquement a lieu, puis le départ. Cependant, dès que la voile paraît, on y découvre un symbole étrange que les protagonistes apprendront rapidement à craindre : une oeil doté d'une queue. le symbole d'Old Tom ! Un démon terrible qui accepte de rendre tous les services imaginables contre des souffrances à n'en plus finir. Car Old Tom aime les tortures, les cris, les pleurs. Et, par-dessus tout, il connaît l'âme humaine et les noirceurs qui s'y cachent. Il joue de cette corde pour obtenir ce qu'il désire. Face à lui se dresse un policier, sorte de Sherlock Holmes avant l'heure : Samuel Pipps. Ses méthodes, comme celles du fameux détective anglais, sont faites de déductions admirables et d'analyses subtiles. On est donc bien face à un roman policier aux teintes surnaturelles.

Sauf que Stuart Turton aime bien tout bouleverser. Il s'est créé un super détective. Trop facile ! Dès les premières pages, on apprend que ce dernier va être neutralisé, inutile pour l'enquête. Pourquoi ? On l'ignore de façon exacte. On sait juste qu'il est censé avoir commis quelque chose de tellement terrible qu'il doit être ramené manu militari à Amsterdam, sans pouvoir communiquer avec le reste des passagers. À fond de cale, donc ! Exit le héros ! Il nous en faut un nouveau : il va falloir faire avec le lieutenant Arent Hayes, homme de main et ami de Samuel Pipps. Celui-ci place beaucoup d'espoir dans son « élève ». Mais Arent, montagne de muscles, légende sur les champs de bataille tant ses exploits (réels ou un peu fantasmés ?) ont défrayé la chronique, ne s'en sent pas capable. Et il faut dire que l'énigme qui se présente à lui est complexe et, surtout, ne lui laisse pas beaucoup de temps pour réfléchir.

Car le rythme est plutôt élevé. J'ai lu dans certaines critiques qu'on relevait des temps morts. Je n'ai pas trouvé, pour ma part. Juste des moments où l'auteur met en place un nouveau personnage ou approfondit les relations entre deux d'entre eux, histoire de préparer la surprise finale. Dans l'ensemble, les surprises se suivent, renforçant l'emprise d'Old Tom sur le navire et ses passagers. Je dois même dire qu'au contraire, au bout d'un moment, j'ai même trouvé que cela faisait beaucoup. On n'est pas dans la légèreté : Old Tom est un monstre qui exige de nombreux sacrifices, particulièrement horribles si possibles. Amis des animaux, tremblez ! Autrement dit, ça saigne, ça découpe, ça tue.

Verdict ? J'ai passé un bon moment à la lecture de ce roman aux limites des genres qui m'intéressent sur ce blog. Une fois la dernière page lue, comme souvent dans ce type de lecture, je me suis rapidement demandé si tout cela n'est pas un peu vain. Mais dans l'ensemble, je ne regrette pas le temps passé sur le Saardam, malgré certaines facilités dans les explications des mystères. Cela m'a presque donné envie de tenter une nouvelle fois de lire Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle (eh oui, je ne l'ai pas lu, celui-là), un ton au-dessus d'après ce que j'ai compris. Une bonne pioche, donc !
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Le Saardam n'est pas un désert qu'il faut traverser, non, c'est juste le nom d'un bateau, un indiaman, pour être précise et sa traversée va être des plus étranges…

Qualifier ce roman d'aventures, mi-polar, mi-historique, mi-fantastique, de spécial serait réducteur et pourtant, c'est le mot qui le qualifiera le mieux.

1634… Nous embarquons sur un indiaman de la compagnie néerlandaise des Indes orientales, partant de Batavia (pour les GPS contemporains, inscrivez Jakarta), les cales remplies d'épices et d'une cargaison mystérieuse, secrète.

Nous partîmes 300 (marins, mousquetaires, capitaine, passagers, nobles) et par de promptes emmerdes, décès, assassinats, disparitions, nous terminâmes cette traversée étrange avec beaucoup moins de monde.

Ce roman pourra se classer dans la catégorie des inclassables ou de ceux difficiles à cataloguer, en raison des nombreuses étiquettes qu'il coche, bien que le roman policier historique soit le plus prégnant.

Le personnage de Sammuel Pipps a tout d'un Sherlock Holmes et son acolyte, Arent Hayes, a tout d'un Watson bodybuildé et bagarreur.

Inconvénient de l'affaire, notre enquêteur chevronné est aux fers, avec interdiction de sortir et donc, impossible pour lui d'enquêter sur les évènements étranges qui frappent le Saardam, comme s'il était victime d'une malédiction, celle de Old Tom.

Les meurtres en huis-clos sont les plus étranges, ici, navigant sur l'océan, nous entrons dans une autre dimension : personne n'a pu monter à bord ou s'en échapper et lorsqu'un meurtre aura lieu dans une cabine hermétiquement fermée, le huis-clos prendra encore plus d'ampleur, surtout qu'il a un arrière-goût de fantastique, de sorcellerie, de malédiction…

Possédant le pied marin, c'est avec enthousiasme que je suis montée sur le pont du Saardam et le mal de mer m'a pris par surprise, alors que tout le monde embarquait et que ça n'en finissait pas…

La mise en place traîne en longueur et il faut attendre encore d'être arrivé à la moitié pour que tout bouge enfin un peu plus. Il y a une profusion de personnages et s'ils sont bien tous décrits et reconnaissables, j'ai réussi à en confondre deux, malgré l'index dans les premières pages (le Chambellan Cornelius Vos et le Marchand-chef Reynier van Schooten).

L'auteur a réussi à me faire perdre le Nord, mélanger bâbord et tribord, confondu la proue et la poupe, tant son récit était mystérieux et que je ne parvenais pas à trouver les solutions à tous ces phénomènes étranges qui arrivaient aux passagers du Saardam.

D'où proviennent les voix qui parlent aux gens durant leur sommeil, qui a peint les signes sur la grande voile et gravé dans les caisses ? Qui est ce huitième bateau qui n'apparaît que la nuit ?

Sans les explications finales, je n'aurais jamais trouvé et si j'ai apprécié me faire balader de la sorte, avec 100 pages de moins, le rythme aurait été plus soutenu (la palissade, je sais). le début fastidieux m'a fait boire la tasse.

Oui, la résolution était bien trouvée, digne d'un grand roman policier. Elle était inattendue, sans pour autant égaler le truc de ouf qu'il y avait dans le premier roman (Les sept morts d'Evelyn Hardcastle).

Attention, la résolution comportait une sacrée touche d'originalité que je n'ai pas vue venir. le fantastique est expliqué, on reste dans le rationnel, alors que dans le premier roman, nous étions sans contestation aucune dans du fantastique.

Si j'avais lu les romans dans le désordre, j'aurais sans doute au plus de plaisir, puisque j'aurais monté de niveau. Ici, par rapport au précédent, cela fait un peu pâle figure, tout en restant un formidable roman d'aventures en mer.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai passé un bon moment de lecture avec ce policier historique.
J'avais déjà apprécié la plume de Stuart Turton avec les 7 morts d'Evelyn Hardcastle et je n'ai pas été déçue par cette nouvelle expérience de lecture avec cet auteur.
Ce dernier nous embarque à bord du Saardam, navire qui rallie les Indes néerlandaises à Amsterdam. En 1634, le voyage est semé d'embûches : tempêtes et pirates peuvent à tout moment s'inviter au voyage. le récit trouve son rythme dès le début du récit lorsqu'une sombre malédiction est annoncée aux passagers dès l'embarquement par un étrange inconnu. A peine l'ancre levée et les voiles déployées, les mystères s'enchaînent et la violence se déverse sur le navire. Mystérieuses inscriptions, épidémie foudroyante, disparitions inexpliquées, murmures fantomatiques à travers les murs, rien n'est épargné au capitaine et à ses passagers.
Malédiction ou machination ? Samuel Pipps, célèbre enquêteur pourrait bien être le seul à démêler le vrai du faux. Malheureusement il est aux fers, prisonnier au fond de la cale. C'est donc son assistant, accompagné par la femme et la fille du gouverneur de l'île de Batavia, qui va devoir mener une enquête dans laquelle il pourrait bien être impliqué malgré lui.

Le récit est parfaitement maîtrisé. Les nombreux personnages sont tous bien présentés et réalistes. J'ai suivi leurs aventures avec beaucoup d'intérêt. le contexte historique est lui aussi bien introduit. le commerce des échanges et la situation politique un brin explosive dans les colonies est bien décrit.
Le roman a un bon rythme et les aller-retours entre passé et présent sont bien gérés. La description de la vie sur le bateau est également bien rendue.
Je dois cependant reprocher certaines longueurs au récit, la faute sans doute à un trop grand souci de bien faire de la part de l'auteur. La multiplicité des personnages notamment m'a parfois un peu sortie du rythme, en dépit de la bonne maîtrise de l'auteur pour ne pas perdre le lecteur.

Un auteur que je continuerai à suivre. J'aime ses histoires policières avec très peu de violence et où l'intrigue réside principalement dans la psychologie des personnages.
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DE QUOI ÇA PARLE
Le roman semble être à l'image des histoires de ce curieux Sherlock Holmes, Samuel Pipps, mis aux fers pour des raisons inconnues de tous avant même la première page, et dont le rédacteur de la légende est aussi le garde du corps épris de justice, à ce point honnête qu'il tend à absolument tout verbaliser (au risque de tomber dans le "tell" sans nuance).

L'OBJET LIVRE
Le travail éditorial est toujours très qualitatif pour les Turton, et les éditions Sonatine ne sont jamais avares en dorures à chaud pour mettre en valeur ce petit bijou. Attention, fragile ! Ce beau travail risque de mal vivre les frictions. Il m'a toutefois mis l'eau à la bouche : maintenant je n'ai plus qu'une envie, c'est profiter du premier livre de ce bon Britannique dans son format physique pour pouvoir pleinement profiter du métatexte. L'ambiance s'étale jusque sur sa deuxième de couverture avec le plan de l'indiaman — très utile pour se situer dans l'intrigue, mais pas absolument nécessaire pour la résoudre comme on pourrait l'attendre de certains Christie.

AMBIANCE
Le récit alterne entre une féerie noire et une enquête à huis clos où tout le sel (de mer) réside dans l'appel au fantastique auquel le lecteur tout comme l'enquêteur ne doivent pas céder au péril de la résolution des mystères qui entourent une traversée sous les armoiries démoniaques d'un certain Old Tom. À bord, la nuit appartient à Old Tom et au développement de sa légende. le jour, tout le poids vicié des intrigues personnelles qui se heurtent à huis clos tord à l'envi les chemins de traverse que doit emprunter l'enquête. À bord du Saardam, tout le monde a ses secrets, et cela pourrait coûter plus que la vérité aux menteurs pour pouvoir atteindre les côtes si espérées.

NARRATION ET PERSONNAGES
La narration, à la troisième personne interne, nous offre les points de vue d'une poignée des membres d'équipage et des passagers listés en début de roman, tout particulièrement Arendt Hayes, garde du corps de Samuel Pipps, et Sara Vessel, la femme du gouverneur de Batavia. Je ne pourrai pas m'empêcher de faire la comparaison avec les Sept Morts, mais j'ai trouvé qu'on n'a fait en 500 pages qu'effleurer des personnages, quand à la fin on se rend compte de toute la profondeur de la toile d'influences dans laquelle ils se trouvent tous. Par contraste ça leur donne un côté très archétypes théâtraux alors qu'on trouve toujours une des grandes forces de Turton dans ce livre : ses personnages féminins, tous forts à leur manière. Pas un ne s'efface, leurs concessions mettent seulement en avant leurs valeurs. La plupart du casting est écrit en négatif, par jeu de dissimulation et de sous-entendus qui se laissent plus volontiers saisir à la deuxième lecture, quand on a les clés pour mettre en perspective des dialogues...! La grande qualité de Stuart Turton, c'est son sens du suspens dans la formule, c'est visuel, quasi cinématographique, une imagerie toujours efficace, théâtrale dans le bon sens du terme. Ça fait de ses livres de vrais page turners qui se dévorent.

L'ENQUÊTE — intrigue & thème
Le dénouement autour d'une certaine cicatrice m'a un peu déçue – pas impossible, mais presque trop facile, je l'ai vu venir assez tôt sans vouloir y croire, mais c'est une résolution qui je pense est écrite pour éveiller ce sentiment : on nous entoure d'histoires de fantômes et de malédiction aussi épiques que terrifiantes, et une partie de nous voudrait que tous les points d'interrogation aient une réponse à leur hauteur. Ben... non. C'est un peu l'effet Chien des Baskerville, si vous voulez.

Si l'enquête principale, construite entre le style de celles de Poirot (où on fait mine de tout nous montrer) et celles de Holmes (où à l'inverse le personnage se montre plus dissimulé) est cousue de fil blanc, l'intérêt de l'histoire tient plus à son thème et à la manière qu'ont les personnages de l'interpréter. C'est la croyance en une justice supérieure, qu'elle soit bénéfique ou maléfique, universelle ou personnelle, dernier refuge ou ultime menace. C'est là qu'intervient la mer comme espace de non-droit, où même la loi du plus fort n'a plus cours : elle devient le terrain impitoyable qui met à l'épreuve toutes les convictions qui ont embarqué. C'est pourquoi le mot de la fin, qui amène à la fondation de quelque chose d'immense, est lui si jouissif par rapport à la résolution des différents points d'ombre. On termine le livre avec entre les mains une équipe qui donne envie d'en voir davantage, qui nous fait nous projeter plus loin. C'est une très belle fin ouverte marquée du sceau de l'ambition et c'est superbe.

CONCLUSION
Le livre est un Turton : il a sa patte, son sens de la formule. Excellent si on met de côté qu'il a écrit avant l'incroyable Les 7 morts. C'est un vrai page turner, bien dosé, même si on a vite une idée des différentes solutions aux mystères (j'avoue la cabine presque toujours fermée, c'est frustrant : on SAIT que quelque chose se passe dès qu'on en entend parler tant c'est OBVIOUS mais on a aucune idée de à quel point c'est important ou non).

Mon seul regret : évidemment, on est moins investi dans les personnages, 3e personne interne oblige. Les personnages ont même leurs secrets pour le lecteur.

Mais pour dire, je le relis avec plaisir juste pour partir à la chasse aux indices qui n'en avaient pas l'air.
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Redoutable, étrange et diabolique, la traversée du Saardam, va en faire voir de toutes les couleurs à ses passagers et aux enquêteurs.

L'histoire

1634, le Saardam quitte les îles néerlandaises pour Amsterdam. A son bord, le gouverneur de l'île de Batavia, sa femme et sa fille. Au fond de la cale, un prisonnier : le célèbre détective Samuel Pipps, victime d'une sombre affaire.
Le roman débute par l'arrivée des passagers sur le quai. On nous présente chaque personnage, scène très cinématographique. Et surgit, un lépreux, qui maudit le bateau. " La cargaison du Saardam est un péché, et tous ceux qui monteront à bord connaîtront une fin impitoyable. le navire n'atteindra pas Amsterdam. " Voilà qui est dit, bonjour l'ambiance.
Le bateau va bien évidemment quitter le port comme prévu. Mais la traversée ne sera pas de tout repos...

Mon avis

Si vous avez lu le précédent roman de Stuart Turton, taper 2, sinon continuez au 1.

1 _ Si je n'avais pas lu les 7 morts d'evelyn Hardcastle avant, j'aurais certainement été plus emballé par celui ci. Conseil : lisez celui ci en premier.
Le style est assez classique. Mais l'intrigue est bien menée avec les indices disséminés par-ci par-là. C'est agréable à lire. le rythme n'est pas effréné mais on ne s'ennuie pas. Et la fin, et ce n'est pas négligeable, est tout à fait correcte, avec son lot de révélations, comme dans tout bon roman policier.

2 mais j'ai lu le précédent roman de S. Turton... et évidemment j'ai été un peu déçu car le premier était vraiment surprenant dans sa construction.
Celui-ci est beaucoup plus commun.
Et même si je m'y attendais, j'ai eu tout de même beaucoup de mal à passer outre. Passé ma première deception, j'ai pu enfin apprécié ce roman.

Si vous aimez les romans policiers à la Agatha Christie ou Conan Doyle, effectivement vous retrouverez des similitudes. Turton y apporte toutefois son style un peu touche-à-tout, mi roman historique, mi- fantastique, mi-policier, un mélange des genres dont il s'explique dans une note à la fin , "des excuses à l'histoire et aux bateaux"
C'est un clin d'oeil très sympa pour dire qu'il casse les codes. Alors moi, je fais partie des déçues qui auraient aimé un peu plus de descriptions, toilettes, bateaux qu'importe, mais cela m'a un peu manqué pour être totalement embarqué dans l'époque. Pas trop fana non plus du vilain lépreux, mais cela va avec l'intrigue, cela se tient. J'ai par contre, beaucoup aimé le personnage de Sara, l'épouse du très méchant gouverneur, très attachante dans son combat, guérisseuse, enquêtrice hors pair, courageuse, elle est pleine de qualité, vous verrez.

Dans l'ensemble, un bon divertissement.

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Une enquête menée tambour battant, qui nous immerge dans la vie sur un bateau de la Compagnie des Indes au XVIIe siècle.
1634. le gouverneur de Batavia quitte l'île, accompagné de sa femme et sa fille, à bord du Saardam, direction Amsterdam. A bord du bateau, en plus de l'équipage, plusieurs nobles et un prisonnier, Samuel Pipps, célèbre enquêteur mis aux fers par le gouverneur, accompagné de son garde du corps Arent Hayes. Dès les premiers instants du voyage, des phénomènes étranges surgissent à bord : la marque d'un démon apparaît à plusieurs reprises et endroits sur le navire. Très vite la rumeur se répand : le démon Old Tom fait partie des voyageurs et le Saardam se dirige vers sa perte. La panique s'empare petit à petit des passagers, d'autant plus quand d'autres phénomènes inexpliqués se produisent. Samuel Pipps enfermé, c'est Arent Hayes qui tente de trouver un semblant de vérité et de réalité dans tous ces évènements...
Malgré un début qui s'installe assez lentement, le lecteur est ensuite rapidement embarqué dans cette enquête et oscille, comme les passagers et membres de l'équipage, entre 2 hypothèses : affaire mystique ou réel complot. On cherche les détails, mais on se laisse surtout porter par la plume de l'auteur, très évocatrice dans ses descriptions, qui nous conduit page après page vers son dénouement.
Comme nombre de lecteurs ayant apprécié Les sept morts d'Evelyn Hardcastle je pense, j'étais pressée et curieuse de découvrir le nouveau roman de Stuart Turton. Ce dernier ne ressemble en rien à son précédent, mais se laisse tout aussi bien lire (peut-être même mieux, pour ceux qui avaient été gênés par la construction d'Evelyn Hardcastle), et réussi encore une fois à capturer le lecteur dans la toile de son intrigue.
Même si ma préférence va à son premier roman pour son originalité, ce sont des retrouvailles réussies pour moi avec Stuart Turton, et je remercie Babelio et les éditions 10/18 qui m'ont permis de le découvrir. Je lirai donc sans hésitation le prochain roman de l'auteur pour le divertissement qu'il nous apporte, géré par une main de maître.
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Après avoir revisité avec modernité les genres du fantastique et du gothique dans Les sept morts d'Evelyn Hardcastle, Stuart Turton revient avec un nouveau roman tout aussi savoureux. Dans L'étrange traversée du Saardam, il s'attaque avec tout autant d'ingéniosité aux récits énigmatiques. Addictif et malin, vous ne lâcherez pas ce livre avant d'en avoir découvert le fin mot de l'histoire...

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