Bombay, de nos jours.
Depuis plus de 20 ans, Bhima travaille comme domestique chez Sera Dubash puis regagne le soir venu, sa baraque au sein du bidonville.
Malgré leur différence de caste, Sera et Bhima sont liées par leur condition de femmes et Sera n'hésite pas à payer les études de Maya, la petite-fille de Bhima, afin que toutes deux puissent enfin quitter leur bidonville.
Mais quand Maya tombe enceinte, Bhima voit ses rêves d'une vie meilleure réduits à néant.
Il y a, dans ce beau portrait de femme, un côté universel, dans ce qui constitue la condition de toute femme mais également un côté spécifique dans ce qui caractérise l'Inde d'aujourd'hui et son effroyable système de castes.
Ainsi, malgré le lien qui unit les deux femmes, Bhima doit-elle s'agenouiller quand Sera est assise, ou manger dans sa propre vaisselle !
Sorte de mère-courage face à la pauvreté, l'illetrisme ou le sida , Bhima nous offre une véritable leçon de vie dans ce roman sensible au ton juste.
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Une plongée directe dans l'Inde, ses castes, ses traditions, ses croyances.
Bhima habite le bidonville et travaille chez Sera. Une sorte d'amitié s'est crée entre elles et Sera fait tout pour aider Bhima à s'en sortir. Mais la petite fille de Bhima qui est orpheline tombe enceinte et fait bien des mystères sur le père de cet enfant qui pourrait lui gâcher tout son avenir. Une fille-mère, ce n'est pas accepté en Inde. à travers cet incident de vie, toute l'histoire et les secrets de famille de Bhima et de Sera sortent.
Certes l'écriture n'est pas du plus bel effet, mais l'auteure nous transmet une atmosphère complète de l'Inde. le bidonville, les villas, les beaux quartiers, le bus bondé, tout y est. Elle ne modifie pas les sentiments des gens. Sera reste une patronne qui ne peut pas manger ou boire dans la même vaisselle que Bhima. Bhima reste une personne soumise. Maya est une jeune fille naïve qui pourrait s'en sortir … sans sa grossesse. Et qui l'a mise enceinte ???
Pas transcendant mais bon.
Challenge ABC 2015-2016 : lettre U
Challenge Multi défi 2016 : Un roman traitant d'un secret de famille
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Ce roman écrit par une indo-américaine, professeur de littérature et de "creative writing", traite d'un thème particulier à la société indienne mais aussi universel : la distance entre les classes sociales, même si les bonnes qui travaillent au domicile des familles de la classe moyenne supérieure, partagent plus que le quotidien des femmes de ce milieu, leur vie intime, leurs soucis, leurs joies, leurs souffrances. Ainsi la solidarité entre ces femmes d'origines différentes crée des liens très forts entre elles, même si le fossé entre les classes demeure béant.
A Bombay, Bhima est la servante de Sera Dubash, une maîtresse de maison Parsi, d'une religion minoritaire qui ignore les castes, mais reste fidèle aux préjugés sociaux. Éduquée, bienveillante, elle considère presque Bhima et les siens comme des membres de sa famille. Mais toutes deux ont eu à souffrir de la gent masculine, car dans ce roman, les hommes sont des êtres violents qui battent leur épouse, des séropositifs qui contaminent leur femme, ils sont condamnés à l'alcoolisme par les accidents du travail, quand ils ne violent pas une jeune servante encore vierge. Bref ils sont cause de presque tous les malheurs des femmes, dans une vision manichéenne très en accord avec le Zoroastrisme de la famille Dubash.
D'une composition élaborée appuyée sur les retours en arrière, dans le lent dévidement des infortunes des protagonistes, écrit avec beaucoup de finesse dans l'analyse des sentiments, ce roman n'en laisse pas moins une impression mitigée : comme Bhima, qui est de religion hindoue, nous voyons des cycles de vies malheureuses s'enchaîner les uns aux autres, les rayons de soleil et le bonheur étant passés sous silence... Parfois on souhaiterait qu'un peu d'instants positifs - certains sont suggérés - puissent égayer le sombre tableau de cet univers sans espoir, à peine racheté par une conclusion qui se veut optimiste. Il est dommage que ce tableau sans nuances masque parfois par ses excès le propos essentiel de la réflexion sur la condition féminine, en Inde ou ailleurs.
Lu en V.O.
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Un roman touchant même si c'est un peu après la moitié du livre que j'ai réussi à accrocher complètement. Peut-être à cause de passages assez long. Mais l'histoire en elle-même reste intéressante, nous permet de découvrir une culture, et la fin est inattendue.
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