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sur 227 notes
La grand-mère Immaculata à son petit-fils Stokely :

« Tous ces livres disent mieux que je ne saurai jamais le faire l'odeur douce-amère de l'éternité, mon petit conteur à virgules. Et si un jour tu te sens seul parce que nous serons tous partis, tu pourras y retrouver une certaine parenté préservée. Entre les mots et les morts, il n'y a qu'un air, il suffit de le cueillir avec ta bouche et de veiller à composer chaque Jour un bouquet de souvenances. »


L'émotion de cheminer aux côtés de femmes résilientes, découvrir comment les liens brisés peuvent êtres renoués, dans une langue poétique qui transcende les souffrances passées.
Une autrice à suivre. Un grand premier roman !
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Ce que nous lègue notre histoire et comment raccommoder les déchirures ...finalement, un livre plein d'espoir - Edith
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1994: le massacre des tutsis. Immaculata est restée au Rwanda, longtemps cachée dans une cave où elle meurt de faim et de soif, sa fille Blanche a fui en France; en 97, elle revient voir sa mère mais leurs relations sont difficiles car seule Immaculata a connu des horreurs indicibles et ne tient pas à en parler. le frère de Blanche a fait la guerre, celle des rwandais puis celle du Zaïre (Congo); il ne s'en remet pas. Frère et soeur ont la même mère mais deux pères différents. Au moment où elle attend Bosco, elle est en prison comme le père (je n'ai pas bien compris pourquoi) Blanche ne connait pas son père.
En France, elle vit avec Samora et ils ont un enfant, Stokely.
Trois générations en quête de leur histoire.
J'ai eu un peu de mal avec la construction: cela commence avec le premier retour au pays de Blanche en 97 mais sa mère est restée en 94 dans sa tête. Puis on remonte le temps jusqu'à la naissance de Bosco: enfant accident et la parole est à Immaculata et elle a des propos qu'on pourrait qualifier de féministes; ensuite, nouveau saut dans le temps, c'est Blanche qui écrit sur la naissance de son fils puis c'est de nouveau Immaculata qui parle de sa mère. Ensuite on revient sur l'enfance de Stokely qui aime...la musique des blancs! Samora en est contrarié, il pense que son fils devra subir le racisme et ne pourra s'imposer comme musicien quel que soit son talent. On revient à l'adolescence de Blanche puis sa rencontre avec Samora, tous deux métis: lui fils d'une bordelaise et d'un antillais qu'il n'a pas connu; elle fille de rwandaise et d'un blanc qu'elle n'a pas connu non plus. de nouveau, les chapitres défilent donnant la parole à I. , Blanche puis à Stokely. Ce dernier va tisser des liens avec sa grand-mère.
Un classique: Blanche est perçue comme blanche au Rwanda et noire en France. Une double culture n'est pas toujours un cadeau...
Un récit touchant, effrayant parfois même si l'autrice ne s'étend pas sur les violences qui ont été commises.
L'autrice vient de recevoir le Prix des Racines et des mots à Lille ce 5 décembre 2020 et coïncidence inattendue, l'autrice fuyant le Rwanda à 15 ans a été accueillie à Lille (le jury l'ignorait). Elle dédicacera son livre à la nouvelle librairie VO, rue Gustave Delory à Lille le 12 décembre.
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Ouvrir un livre dont on sait qu'il trouve ses racines dans la mémoire du Rwanda des années 90 n'est jamais anodin et ne se fait pas sans une certaine appréhension mâtinée de la culpabilité d'être Français(e). L'atrocité des images évoquées, la violence des souvenirs convoqués figent les capacités intellectuelles de celui qui les reçoit dans l'horreur, l'empêchant de saisir, par-delà le sang et la chair meurtrie, l'amputation des âmes, la douleur héritée et transmise, la vie qu'il faut poursuivre lorsqu'on vous l'a laissée. Or, c'est l'une des grandes forces de Beata Umubyeyi Mairesse que de venir saisir son lecteur avec douceur mais fermeté et de le mener, d'une écriture sensible, élégante et affirmée entre les écueils de cette mémoire encore endolorie de plaies béantes, de rendre à ce pays une réalité, une proximité, une vie que l'on rechigne souvent à lui imaginer. A travers l'histoire de Blanche, sa narratrice, fille, femme, métisse, amoureuse et mère, elle nous invite à un voyage philosophique et presque apaisé qui tente de remonter aux sources de ces liens qui la font ce qu'elle est, avec cette douleur-là, inscrite quelque part, gravée pour toujours, portée pour toujours, mais qui ne saurait en aucun cas la définir entièrement. Au fil des pages, elle rassemble peu à peu ses souvenirs, les bons comme les mauvais, comme autant d'enfants dispersés aux quatre coins du monde et de l'Histoire, brossant au passage le portrait d'une femme qui semble familière, universelle et symbolique, une femme résolument inscrite dans sa lignée et dans la vie.
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Remarquablement écrit d'une prose très poétique.
Le récit tente de recoller les lambeaux d'une famille éparpillée, séparée par le génocide du Rwanda, les guerres, le métissage, les problèmes d'identité, les blessures, les non-dits mais réconciliée par les mots ou les silences, la résilience, la survie, la transmission, la force des mères.
Blanche, métisse du Rwanda revient voir sa mère après la génocide. Toutes deux tentent de se reconstruire et de nouer ou de renouer une relation marquée par l'incompréhension.De Bordeaux au Rwanda, Butare, une ville détruite, un village, une maison, des jacarandas, pour remonter le temps.
Des mots pour tenter de réparer, de dire l'ineffable et l'indicible, pour renaître enfin.
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Le livre refermé, des images et des mots reviennent sans cesse.
Le Rwanda, Butare, Hutus et Tutsis, 1994, 1,000,000 de morts
Les jacarandas violets, disparus en quelques années, symboles de l'Afrique et pourtant originaires d'Amérique du sud, importés par les européens.
Les européens, belges, français, colons certes, éducateurs également, tous méchants ? Tous bons ?

Une famille rwandaise composée de … femmes Anastasia, l'arrière grand mère, peu bavarde, sa fille Immaculata qui pérore en français et en kyniarwanda, mais que la mort de son fils Bosco, choc insurmontable, rendra muette avant que son petit fils Stokely ne lève la malédiction . Au milieu, Blanche, la fille métisse d'Immaculata et d'Antoine qui sera sauvée du massacre et s'échappera de Butare pour vivre à Bordeaux et épouser Samora, autre métis révolté.


3, 4, 5 personnes se répondent, s'apostrophent, se haïssent et se réconcilient, avec douleur et douceur, difficulté et échecs répétés, font appel à leurs souvenirs, aux secrets tellement bien tenus cachés que leur révélation laisse pantois, mais debout, toujours debout, forte et fragile en même temps ; forte, car ce sont les femmes qui sont fortes dans ce livre, elles font face à tout, certes elles ne font pas la guerre, ne tuent pas, donnent même la vie, parfois la leur ; les hommes tuent, massacrent, font assaut de cruauté parfois décrite au coeur des massacres, font preuve de lâcheté, se rebellent contre les forces au pouvoir, contre leurs mères et .. meurent, ou s'effacent.

Un livre magnifique par ses phrases poétiques, les images si réelles qu'on pourrait les peindre, l'analyse pointue des relations mère /fille, les ressentis de l'une et de l'autre et la guerre larvée entre elles que seul l'éloignement apaisera, aidé en cela par le petit fils au nom de panthère noire qui redonnera la voix à sa grand mère et sa place à sa mère.
Ejo hier et demain , enfin réunis.
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Magnifique moment de poésie sur un sujet tellement violent
Premier roman issu de son histoire personnelle donc tellement fort curieuse de voir ce qu'elle pourrait écrire par la suite
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Beata Umubyeyi Mairesse s'est servi de son expérience puisqu'elle a fui le Rwanda en 1994 mais pour une fois j'ai senti la romancière bien plus que la chroniqueuse.
Ce récit est à trois voix. Blanche, la jeune métisse qui a fui en 1994 pour échapper au massacre, parle à sa mère. Immaculata, cette mère qui a par miracle échappé aux massacres, parle à son fils qui n'a pu supporter le quotidien au retour de ses années de guerre. Dans les derniers chapitres Stokely, le fils de Blanche né en France, voudrait comprendre.
Beaucoup de thèmes dans ce roman, la nostalgie du pays de l'enfance, une histoire familiale compliquée avec ses secrets et ses non-dits, des problèmes de transmission, de négritude, d'exil. C'est la difficulté de vivre entre deux monde, deux civilisations. L'enfant né en France est à la recherche de ses origines très cosmopolites. L'auteure parle aussi des difficultés de reconstruction du pays et des marques indélébiles du génocide sur les Rwandais. le ton est juste, l'écriture sobre et distanciée.
C'est poignant et ça fait réfléchir de lire sous la plume de Beata Umubyeyi Mairesse que le rêve d'Immaculata c'est que sa fille métisse épouse un blanc de blanc pour que la descendance se dilue de plus en plus.
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Que lire après ça?! J'ai terminé ce roman il y a quelques jours déjà mais j'y reviens sans cesse, incapable que je suis de passer à autre chose. Il s'agit d'un roman au sujet grave certes mais d'une sensibilité et d'une humanité bouleversantes. Ma dernière lecture de l'année et assurément l'une des plus belles!

Avec Tous tes enfants dispersés (2019), l'auteure franco-rwandaise Beata Umubyeyi Mairesse signe un premier roman d'une force et d'une beauté inouïes autour des questions de l'exil, de l'identité, de la mémoire et de la filiation avec en toile de fond le génocide des Tutsi du Rwanda.

Tous tes enfants dispersés est un roman d'apprentissage d'une grande profondeur et richesse dans lequel l'auteure, elle-même métisse et survivante du génocide, raconte les ravages de l'Histoire sur trois générations d'une famille métissée et dispersée. Si le génocide rwandais se trouve bel et bien au coeur de l'histoire de cette famille, il ne s'agit pas d'un roman sur le génocide mais bien sur la façon dont ses membres tentent de « soulever le couvercle du chagrin », de se reconstruire et de se retrouver après une telle tragédie.

La suite sur mon blog.
Lien : https://livrescapades.com/20..
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On croit tout savoir du Rwanda, des hutus et des tutsis, mais que sait-on vraiment? Et peut-on tout dire, tout écrire, même l'indicible?
"Tous tes enfants dispersés" aborde le sujet Rwanda de l'intérieur, par ceux qui l'ont vécu directement ou indirectement. A travers les témoignages entrelacés de trois générations, la vérité parvient à se tracer un chemin. La souffrance et l'horreur prennent un visage, un corps, une histoire.
Mais le mérite de ce livre, savamment construit sur une période de 20 ans, est de nous embarquer dans cette folie humaine, sans complaisance, sans misérabilisme, avec des mots justes et forts.

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