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3,68

sur 88 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Alexis n'a que vingt ans quand il choisit la mort plutôt que la vie. Il laisse derrière lui une mère éplorée plongée dans le vide abyssal laissé par son fils éteint. Il laisse une petite soeur Noémie qui ne comprend pas grand chose à la mort et continue d'aller parler à son frère sur sa tombe. Il y a aussi Pierre, le père mais bizarrement très absent.

Puis il y a Alexis qui attend six pieds sous terre que l'ange vienne le chercher. Il ne semble pas se rappeler pourquoi il est là, entouré d'autres morts. Il sent l'odeur de la terre, de l'herbe plus loin, il entend sa soeur, il voit les âmes aux alentours voler autour de lui.

Je retiens une très jolie plume dans ce petit livre. La tristesse de la mère, Madeleine est très vive, touchante, à fleur de peau. Un peu d'humour par ci par là rend le récit plus supportable.

Les jours passent et le film des derniers jours d'Alexis se laisse entrevoir. Pour deviner le pourquoi de son geste.
C'est à partir de ce moment-là que j'ai décroché à cette histoire qui change de style, qui devient plus clinique tout en restant très voire trop mystérieuse. L'humour est derrière, Madeleine et Noémie aussi.
Si j'ai bien aimé le début du livre, je reste mitigée sur la fin où au final, je n'ai pas eu la concentration nécessaire ni le talent pour cerner les subtilités et passer du côté obscur. Peut-être n'avais-je pas à coeur d'y passer justement d'où ce rendez-vous manqué.
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Alexis avait vingt ans et était étudiant. Il avait toute la vie devant lui, et pourtant il s'est suicidé. Tandis que sa petite soeur de cinq ans vient lui rendre visite en cachette au cimetière, sur cette tombe où sa présence s'attarde, sa mère rongée par la culpabilité ne parvient pas à se détacher de ses questionnements obsessionnels et sans réponse.


Il est terrible de constater comment l'on peut parfois passer à côté des ressentis intimes de ses proches et ne pas s'apercevoir qu'ils vont mal. Avec tout son amour de mère et malgré sa quête désespérée d'explications, Madeleine ne saisira pas ce que l'auteur nous donnera discrètement à comprendre. Car le récit, pétri d'une pudeur infinie, ne procède que par suggestions, développant avec délicatesse le cheminement psychologique de ses personnages. le résultat est incroyablement léger étant donnée la morbidité du sujet, le lecteur baignant dans une sorte de tristesse un peu détachée, poétique même, que jamais une larme ne vient brouiller.


Les personnages sonnent toujours juste et s'avèrent étonnamment crédibles. Jamais le texte ne juge ni ne commente, l'auteur ne s'attachant qu'à donner à comprendre un processus que les parties prenantes ne peuvent et ne pourront appréhender. le lecteur y acquiert presque le regard d'un thérapeute, seul capable du recul nécessaire pour percevoir et assembler les indices, réduit à un rôle de témoin compréhensif et bienveillant, même si totalement impuissant.


Et puis après tant de pages passées à se frôler sans véritablement se comprendre malgré quelques intuitions fugitives et un amour tâtonnant mais omniprésent, chacun va devoir poursuivre sa route au final bien solitaire, trouvant comme il peut la résilience au bout du douloureux et très personnel travail de deuil.


Ce premier roman s'avère un bien joli texte, tout en pudeur et poésie pour un sujet pourtant on ne peut plus macabre. Il aura néanmoins eu sur moi un effet probablement un petit peu trop distanciant, conférant à mon regard un côté presque clinique qui, s'il a contribué à alléger cette lecture, en a aussi peut-être imperceptiblement gâché l'émotion.

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Alexis a vingt ans quand il décide de mettre fin à ces jours. Pour sa famille, ses parents, sa petite soeur de cinq ans, sa petite amie également, c'est un séisme. Comme souvent dans de pareils cas, les proches n'ont rien vu venir et ne comprennent pas son geste. Chacun d'entre eux va vivre ce deuil de manière très différente, et comme il le peut.

Mais c'est surtout autour de la mère et du fils que l'histoire s'attarde, sur cette maman complètement anéantie, qui culpabilise de ne pas avoir détecté le mal-être de son fils et cherche désespérément « ce qu'il a voulu cacher à en mourir » et sur ce fils, qui ne parvient pas à quitter ce monde.

Alors que je craignais une lecture difficile et douloureuse, elle a été paradoxalement agréable et même plaisante. Caroline Valentiny a une belle écriture, délicate et pudique, tout en effleurement, mais cela a dû également un peu trop lisser mes émotions car je suis restée tout du long étrangement en marge de l'histoire. le seul personnage qui m'ait véritablement émue, c'est celui de la petite soeur.

L'approche un peu particulière par laquelle le lecteur découvre Alexis a très certainement aussi contribué à ce détachement. Alexis n'est en effet ni vivant ni mort, lui aussi est en marge… du monde. Il perçoit ce qui se passe autour de sa tombe sans pouvoir interférer, continue de ressentir certaines choses et penser, bien qu'il ne parvienne pas à se souvenir comment il en est arrivé là. Lui aussi aimerait bien comprendre. Il y a d'ailleurs de très beaux passages sur ses impressions en communion avec la nature au-delà de sa tombe. Un angle de vue intéressant qui a visiblement créé chez moi une certaine distance.

Quoi qu'il en soit, ce livre aborde les thèmes du deuil, de la mort, de la culpabilité, de la résilience, de l'amour aussi, avec beaucoup de sensibilité, de douceur et même de poésie. Cela résonne parfois presque comme un bruissement de feuilles, là où j'aurais plutôt attendu que l'arbre ploie.
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Alexis, 20 ans, brillant étudiant en droit, vient de mourir laissant famille et amis dans l'incompréhension et la douleur. Depuis sa tombe, il s'interroge. Comment est-il arrivé ici ? pourquoi ? Là commence sa quête de vérité, dans sa cage de bois, attendant la délivrance éternelle.
De l'autre côté de la terre, du bon côté, au-dessus, sa mère non plus ne comprend pas ce qui a poussé son fils prématurément dans la tombe. Et ses questions vont prendre le pas sur tout, son travail, son mari, sa fille de cinq ans qui rend régulièrement visite à son frère en cachette. Elle lui parle aussi innocemment qu'un enfant de cinq ans peut le faire comme si Alexis était encore là.
Pour Madeleine, sa mère, cette vie après la mort est insoutenable. Cette vie, pour les morts comme pour les vivants, le vide qu'elle laissé, rempli de questions, de supputations qui finissent par prendre plus de place que les vivants, l'esprit cloîtré au fond de la tombe, le corps allongé au côté du défunt. Pour s'en sortir, Madeleine fera le choix de partir sur les traces de son fils.
J'avais beaucoup aimé le résumé très intrigant, laissant entrevoir des révélations sur le passé d'Alexis. J'ai été un peu déçue ; il m'a semblé plus lire un texte contemplatif, réflexif, sur le deuil, la vie après la perte d'un enfant, l'acceptation et peut-être la résilience, si tant est qu'elle soit possible.
J'ai néanmoins beaucoup aimé le prisme psychologique à travers lequel sont traitées ces thématiques et je remercie pour m'avoir donné l'occasion de découvrir ce beau texte en avant-première.

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Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour l'envoie de ce service presse !

Avant de donner mon avis, voici le résumé :

« Enfant, lorsqu'il était en vie, il se couchait dans l'herbe, le soir, pour observer le ciel.

Le premier roman de Caroline Valentiny débute avec un souvenir d'Alexis, le protagoniste de cette histoire, avant qu'il ne meure, à 20 ans. Depuis, "coincé dans sa prison de bois", il perçoit des instants de la vie sur Terre qu'il raconte dans ce récit. La mère qui ne veut pas croire à la thèse du suicide, la petite soeur qui continue de parler à son frère. L'auteur étudie tous les aspects du deuil en adoptant un point de vue interne. »

Mon avis : Comme il est dit dans le résumé, ce roman aborde le sujet du deuil (pas très gai en cette période de fête je vous l'accorde aha). Nous avons en faite plusieurs point de vues : celui d'Alexis, au font de sa tombe. Celui de sa mère, triste et perdue, cherchant des réponses à ses questions, celui de sa petite soeurs aussi etc.. mais nous avons aussi des passage d'Alexis juste avant sa mort.

Je trouve le concept original mais ce n'est pas un livre que j'ai apprécié lire. En fait, il n'y a pas vraiment d'histoire. Ce n'est qu'un descriptif des ressentis de chacun, on nous montre comment chacun vit cette mort. Mais voilà, sans plus.

Le livre est tout de même bien écrit, accessible et et se lit rapidement. Je pense que c'est seulement le contexte et le rythme qui ne m'ont pas convaincue.

J'aime les histoires qui bougent, qui vivent, qui nous font connaitre plusieurs émotions, qui nous font passer du rire aux larmes, du doute à la certitude, etc. Et là, c'était juste très linéaire.

Dommage, Caroline Valentiny, mais ce sera pour un prochain roman.
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Alexis est mort alors qu'il avait à peine vingt ans. On dit qu'il s'est suicidé en se jetant d'un pont. Mais, si son corps est au petit cimetière à côté de l'école, son esprit, lui, est toujours là. Il ne peut plus bouger ni voir, mais il entend. Petit à petit, il reconnaît le pas de ceux qui viennent lui rendre visite. Il y a son père avec la petite Noémie, sa soeur âgée de cinq ans, Juliette, sa petite amie, sa mère qui n'arrive pas à faire son deuil.
Dans ce roman, qu'on présente, à tort, comme choral (dans ce cas, plusieurs narrateurs prennent la parole à tour de rôle. Ici, il s'agit d'un roman à points de vue, où un seul narrateur se fait le porte-parole de divers protagonistes), l'originalité est qu'Alexis, pourtant mort et enterré, n'a pas encore quitté notre monde. Tandis que son corps se décompose, son esprit, lui, est toujours bien présent. Mais, s'il peut réfléchir, il ne peut pas entrer en contact avec les visiteurs du cimetière, mis à part sa petite soeur, peut-être, car, pour les enfants, rien n'est vraiment impossible.
La question qui se pose est : pourquoi un jeune homme brillant, auquel la vie avait tout à offrir, à qui l'avenir semble sourire, a-t-il mis fin à ses jours ? Car Alexis est brillant : musicien accompli (il joue du violoncelle, pas de la flûte à bec!) et étudiant passionné. Son professeur, pourtant exigeant, qualifie son devoir de « meilleur qu'il ait jamais lu », lui confie la responsabilité d'un exposé lors d'un colloque rassemblant des sommités. On ne comprend donc pas ce qui a pu pousser Alexis à une telle extrémité. le lecteur devra se forger une opinion.
Caroline Valentiny nous fait vivre tour à tour avec les différents personnages. Alexis s'engage corps et âme dans ses études, mais ne consacre bientôt plus ses efforts qu'à un seul cours, celui de Marlow. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'une matière qui le passionne ? Parce que l'enseignant est un génie ? Ou parce qu'il a une aura charismatique et pour le moins ambiguë ? Que ressent réellement Alexis pour Marlow ?
Madeleine, sa mère, s'effondre intérieurement. Elle néglige tout autour d'elle, abandonne sa classe (elle enseigne la morale), son foyer, erre comme une âme en peine, se laisse entraîner du côté de la mort (Alexis) et non de la vie (Noémie).
Noémie parle avec son frère mort comme s'il était vivant. Elle vient lui rendre visite en cachette, lui confie ses secrets, lui achète des fleurs. Mais viendra le moment où il lui faudra tourner la page et elle le fera.
Pierre, le père, est en colère. Il en veut à son fils de ce qu'il a fait. Et je le comprends.
J'aurais bien voulu connaître le point de vue de Marlow, mais on ne le verra jamais directement. On ne le découvrira qu'à travers les réflexions de Madeleine et d'Alexis.
L'écriture est une réussite, très imagée, très poétique. Pourtant, malgré d'indéniables qualités, que je reconnais volontiers, je n'ai pas vraiment accroché à cette lecture au cours de laquelle j'ai ressenti un vague ennui.
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Je ressors un peu troublée par cette lecture pourtant toute en finesse dans l'approche du deuil d'Alexis, étudiant de 20 ans. Sa mère cherche à comprendre ce qu'était la vie de son fils, ce qui lui a échappé et qu'elle aurait dû apercevoir pour l'aider s'il en avait eu besoin. Alexis s'est suicidé. Sa petite soeur Noémie, 5 ans, l'adorait, ne comprend pas vraiment ce qui est arrivé à son frère qu'elle ne voit plus, qui est sous terre. "Il s'est mouru lui-même" dit-elle. En cachette elle vient le rencontrer, lui parler, lui apporter des fleurs au cimetière. Comment accepter qu'une vie pleine de promesse d'un jeune doué mais peu communicatif, soit brutalement coupée ? Des interrogations qui ne trouvent pas de réponses, une errance de la mère qui part sur les traces de son fils pour tenter de le comprendre mais délaisse et son mari et sa petite fille qui elle aussi a besoin d'amour, d'attentions, d'une présence maternelle. Des situations un peu énigmatiques qui ne donnent pas la clé mais laissent le champ ouvert aux possibilités.
Et un peu miraculeusement, un réveil de la mère à la réalité, son retour auprès des vivants, son mari, sa petite fille, l'harmonie familial qui se recrée. Je reste un peu perplexe car il y a des choses que je ne sens pas, qui m'échappent.
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