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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir reçu une bourse de la Fondation Rockefeller, un jeune auteur Serbe part sur les bords du lac de Côme dans une résidence pour scientifiques, chercheurs, artistes, universitaires. Si cette Bourse est censée être une aide pour l'écriture de son nouveau roman, il n'en sera rien, il va en revanche profiter de la beauté des lieux. Il va se délecter de ne rien faire, de savourer de bons vins et autres alcools et de rencontrer des personnes hautes en couleurs avec qui il va lier amitié.
Parmi tous ces scientifiques il va détonner mais va également réussir à se faire accepter.
C'est un roman reposant qui fait l'éloge de l'oisiveté et des rencontres. Ses promenades vont lui permettre de se ressourcer et vont l'aider à se reconstruire. Roman atypique très agréable à lire.
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Le narrateur de «Côme», jeune écrivain originaire de Serbie, est invité par la fondation Rockfeller qui lui offre une bourse pour une résidence d'un mois à Bellagio sur le lac de Côme (le livre est divisé en trente chapitres, un par jour). Lui est alloué un studio, dans une villa avec vue sur le lac, la villa Maranese. Les repas sont pris dans le cadre luxueux de la villa Serbelloni. Dans ce lieu privilégié, par le luxe et la beauté de l'environnement, notre auteur, sans aucune envie d'écrire, se sent totalement décalé par rapport aux autres pensionnaires. Il a laissé son pays dévasté par la guerre et se retrouve brusquement dans un cadre idyllique au milieu de musiciens, chercheurs, professeurs, universitaires pour la plupart, se demandant ce qu'il est venu faire là.

Au début, il tente de donner le change, fait croire qu'il travaille pour échapper au concert du soir ou à des conférences ennuyeuses, s'achète une cravate (la cravate est de bon ton pour aller manger au Serbelloni) et une chemise neuve pour moins dénoter au milieu des autres invités.
Puis rapidement il se fait des amis à l'extérieur, au village de Bellacio en la personne de Alda la serveuse du café «le Spiritual», Augusto patron du bistrot «le Sport» et finalement au sein même des pensionnaires de la villa où il est repéré par ceux qui, comme lui sont hors normes.

Il aime le bon vin toscan, les vieux cognacs et whisky que lui servent, en complice, ses amis serveurs, Gregorio et Mahatma, qui lui offrent des prétextes pour s'éclipser et rejoindre la salle de télé où il peut assister à des match de foot en compagnie d'une bonne bouteille. 

Par son observation, des autres résidents et de leurs travers, de leurs antagonismes, leurs petites mesquineries qu'il regardent d'un oeil amusé ou parfois exaspéré, il nous offre des scènes très drôles. 

Il fuit souvent la villa et ses pensionnaires pour de longues promenades d'exploration des collines qui dominent le village de Bellagio et s'essaie même à gravir le sommet du mont San Primo, de 1682 mètres d'altitude. 
«J'en avais envie. Je le contemplais de ma fenêtre tous les jours, et à présent le temps était venu d'y monter. Je n'étais jamais monté au sommet d'une montagne. J'ai fini mes préparatifs et je suis parti.» Il ne se pose pas de question. Il y va. 
Et y retournera à la demande de son vieil ami, Monsieur Sommerman ornithologue à ses heures, pour observer à sa place le grand aigle doré.
«Il était énorme, cet aigle. le grand aigle doré, ainsi qu'on le nommait.(...) J'étais tout petit, et petite était ma vie et tout dans ma vie et tout en moi, toutes les illusions que je gardais, tout ce qui me constituait...Mon corps a expiré de peur et d'admiration.»

Il vagabonde. Il fait une escapade à Côme, erre sans but précis dans la ville, «Je me suis mis à déambuler dans les ruelles. Je crois que c'est l'une des choses les plus agréables, d'arriver pour la première fois dans une ville et de parcourir, sans but, une rue après l'autre.»

Sous ses dehors nonchalants le narrateur nous donne une belle leçon de vie en laissant entrevoir au fil de ses échanges avec ses amis villageois, de ses promenades, par son observation de leur vie quotidienne («J'ai toujours aimé les marchés»), le fossé qui existe entre eux et les riches résidents des somptueuses villas, clients des boutiques et des hôtels de luxe. Il se fait le passeur chaleureux entre ces deux mondes qui s'ignorent l'un l'autre, et sait, mine de rien, nous les faire découvrir et aimer avec le même sourire, sans a priori.

Ce récit, plein de décontraction et de douceur ironique, offre au lecteur la même parenthèse que celle vécue par l'auteur. Il nous donne vraiment l'impression d'habiter ces lieux et l'on s'y sent comme en état d'apesanteur. Mais tout a une fin....malheureusement.
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Côme est un livre rafraîchissant, très agréable à lire... La boisson ici omniprésente est créatrice de liens, avec les riches comme avec les plus modestes...
Le jeune auteur serbe qui obtient par hasard une bourse de la fondation Rockfeller, qui lui permet de résider un mois dans une villa qu bord du lac de Côme, va connaître le luxe ainsi qu'une certaine liberté... La liberté d'être soi ou au moins, d'essayer, pendant un temps, de le devenir...
Loin du chaos qui paralyse son pays, l'auteur n'a nullement envie d'écrire, alors qu'il a obtenu une bourse pour cela... Se liant d'amitié aussi bien avec de riches universitaires qu'avec les cafetiers du village, le narrateur devient un pont entre deux mondes : celui des gens modestes et le monde des riches. Grâce à lui et pour son plus grand plaisir, ses amis cafetiers vont pouvoir , une journée, côtoyer le monde des riches et découvrir un paysage exceptionnel... Un moment hors du temps...
Chaleur, fraternité et amitié sont présentes au coeur de ce roman autobiographique. Un roman de rencontres et de retour vers soi pour un nouveau commencement.

"Je suis resté un bon moment assis à cet endroit, j'étirais mes jambes et tournais mes chevilles. Mes articulations craquaient.
C'était comme si jamais je n'avais été nulle part auparavant. Ça valait largement la peine de monter. C'était comme si je n'avais jamais rien fait auparavant, ni de bon ni de mauvais. j'ai ressenti, tout le temps que j'ai passé là-haut, une fatigue et une sérénité pures. Rien d'autre, sur ce sommet. Ça valait vraiment largement la peine d'escalader le San Primo."
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Décidément je faisais dans l'ex Yougoslavie en 2011. Après la Femme du Tigre, c'est le second roman écrit par un Serbe que je lis cette année. Je l'avais choisi en consultant le programme des AIR. Je vous le recommande ce programme. Il m'a permit de découvrir un grand nombre d'auteurs et de livres.

Enfin revenons à "Côme" j'ai beaucoup aimé cette écriture tout en souplesse. C'est un livre où il ne se passe pas grand-chose mais il vous emmène… Ecrit comme cela, je ne risque pas de donner envie mais comment vous expliquer?

L'histoire est assez simple. le narrateur est invité par la fondation Rockefeller à passer un mois dans une villa afin d'écrire un roman. Cette villa, située près de Côme, reçoit des gens célèbres et d'autres moins. Ce narrateur nous décrit son séjour en évoquant ses rencontres avec les autres invités de la villa et avec les habitants du village de Côme. Deux mondes qui s'ignorent puisque l'accès de la villa est très fermé. Il parle de ses balades, de ses repas, de ces petits riens, qui sont si importants. Des petits rien que l'on sait peut être davantage apprécier lorsque l'on vient d'un pays en guerre. Alcoolique, il évoque par de brèves touches son passé et sa vie à Belgrade. On ne saura rien de précis mais cela semble oppressant. Cette parenthèse à Côme semble lui redonner gout à la vie et dans tous les cas le remet au contact de ses semblables.

L'ambiance, les rencontres, les descriptions, la langue, les personnages, tout cela vous entraine et vous tient jusqu'au bout de ce roman. On a envie d'en savoir plus sur le narrateur… que lui est il arrivé en Serbie? Que advient il de lui à son retour ? On se pose aussi des questions sur les autres personnages mais on ne saura rien. En tout cas lorsque j'ai refermé ce livre… j'avais bien envie d'y aller sur cette colline et de voir cet aigle.


La 1ère phrase : "C'était mardi, début novembre, la journée était chaude et ensoleillée, et je ne savais pas exactement où j'étais, je ne savais alors rien sur rien."
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Une soirée fortement alcoolisée, un ami, un formulaire.. Une réponse quelque temps plus tard : un jeune auteur serbe a été accepté, par la fondation Rockeller comme écrivain en résidence près du lac de Côme et cela pendant un mois.
Et que faire pendant un mois quand il manque l'inspiration, quand on découvre un monde si loin du sien où tout est organisé de manière à ce que l'on n'ait pas besoin à se préoccuper des petites choses du quotidien ?
Se laisser vivre doucement, découvrir, respirer de nouveau...
C'est peu ou prou ce que propose ce roman. Et on se surprend à prendre le temps de lire au rythme de ce que vit le personnage principal. Tranquillement, en le savourant, en espérant secrètement que cela ne s'arrête pas tout en sachant que cela aura de toute façon une fin.
Un roman respiration, en quelque sorte.

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J'aimerais pouvoir écrire qu'en tant qu'auteur serbe, Srdjan Valjarevic nous offre un point de vue substantiel de la Serbie d'après-guerre mais je crois qu'il va falloir attendre de lire Journal de l'hiver d'après pour cela. Et même si les allusions au pays des Balkans sont effectivement parsemées ici et là, elles éludent tout de même en grande partie ce point sensible, en restant suffisamment vague pour ne pas l'évoquer de front puisque telle n'est pas la question ici. Néanmoins, on ne restera pas totalement sur notre faim, le préambule du texte nous offre une vision, certes plus que concise, mais nette et claire du pays: dévasté, à l'image du studio de l'auteur, lui-même ravagé par les fuites d'eau, champs de mine qui n'est le reflet de sa vie. La Serbie, pays déserté par nombre de ses habitants et à l'économie qui peine à retrouver un second souffle. Petit rapide retour en arrière, la république de Serbie a fait l'objet de sanctions économiques de la part des Nations Unies au milieu des années 90, puis par les raids aériens de l'OTAN en 1999 qui ont détruit ses zones industrielles et infrastructures. Ici, la guerre est finie, le pays exsangue et la reconstruction des hommes et des villes est lente et difficile. Et, en arrière-fond du récit du jeune Serbe, on ressent ces blessures qui ont marqué l'éclatement Yougoslave, ces questions larvées, cachées, qui ne manquent pas de faire surface dès que l'occasion se présente. Si notre personnage est un taiseux patenté, qui ne dévoile qu'au compte-goutte quelques bribes d'informations personnelles, on pressent néanmoins qu'il aurait long à en dire et que les rares réponses qu'il émet aux questions qui le touchent particulièrement se révèlent être plutôt directes et sèches.

Je crois que dès la deuxième page, je suis tombée sous le charme de cette écriture intimiste, sous le ton confidentiel du personnage, qui m'a apparu plutôt sympathique, qui nous fait glisser doucement dans sa bulle. Quel est donc le destin réservé à cet homme et ce pays? Car pour redresser la Serbie, il faudrait d'abord guérir les âmes esseulées et marquées. Un peu comme le lac de Côme, nous évoluons au rythme de l'intériorité de notre homme, paisible en surface, mais qui en profondeur, est traversé de remous.

Soyons honnête, tout attachant qu'il soit, notre personnage est complètement paumé, dans sa vie, dans ce pays abîmé, qui cicatrise difficilement. Bien plus qu'une aubaine d'écrire un roman, ce mois de répit qu'on lui accorde loin de chez lui, dans ce qui semblerait être un bon avant-goût du paradis, est très symbolique, comme l'expression d'une compensation, le don d'un mois de paix absolu, dans la mesure ou l'entourage est tout à fait conscient des plaies que son pays et lui portent. Ce séjour agit comme un pansement sur lui, où l'eau, a priori inhospitalière agressive et destructrice chez lui à Belgrade, agit à Côme comme apaisante et curative.

Côme, Bellagio, la ville, son lac, ses habitants, est le lieu de retour à une vie normale pour ce jeune auteur serbe. Avec cette focalisation interne sous le regard de notre jeune serbe, nous touchons là à la difficulté pour les survivants de guerre à parler, revenir sur le traumatisme qui est le leur. le silence du lac n'est qu'un écho à son silence à lui, embourbé dans les vapeurs d'alcool, qui ne parvient même pas à écrire. Les non-dits qui se cachent derrière le silence du jeune homme sont bien plus forts que les quelques bribes de dialogue, qu'il parvient à avoir avec ses collègues artistes et scientifiques de la villa ainsi que les habitants du village. J'ai été réceptive à sa sensibilité qu'il tait derrière une pudeur digne, que l'on devine à peine à travers cette armure qu'il s'est forgée au fil du temps en Serbie.

Je me suis bien volontiers laissé bercer dans ce roman par les rythmes concertés de la voix du narrateur et celle de l'eau, et c'est avec regret que j'ai tourné la dernière page de Côme, qui m'a laissé comme un gout doux-amer. Même moi en tant que lectrice, je m'y suis sentie bien à Côme, avec sa paix et son harmonies bienfaitrices, en compagnie de son invité serbe. Quant à savoir si le séjour de notre jeune auteur a effectivement eu des bienfaits durables, il ne me reste plus qu'à se plonger dans Journal de l'hiver d'après!
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Un écrivain désargenté, désenchanté, un brun loser, bénéficie d'un mois de villégiature dans un hôtel de luxe au bord du lac de Côme. Un cadeau offert par une fondation dans le but de crée un lieu d'échange et de créations entre artistes de tout horizons. C'est l'occasion pour notre écrivain de fréquenter une élite intellectuel avec qui il ne se sent pas vraiment en phase et qui lui procure au haut degré de dépaysement. C'est avec la belle Alda, une serveuse Italienne qu'il communique le plus, par des dessins brisants la barrière de la langue.

Srdjan Valjarevic dresse le portrait d'un écrivain auto proclamé très attachant. Dans ce roman le verrou des barrières social saute par la rencontre et le dialogue. Roman de l'oubli, de la rédemption et de pas mal d'autres choses. Ce n'est surtout pas un roman noir. L'ambiance y est très seine malgré le penchant pour la boisson du "héro". Sans être particulièrement humoristique ni sentimental, on est plongé dans une ambiance ouaté, bercé par les doux remous du lac. Tout ça peut paraitre mièvre et c'est le cas ! le livre l'est un peu, mais pourquoi pas une fois n'est pas coutume dans la littérature se réconcilier avec le genre humain.
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Les chroniques d'un jeune auteur serbe en résidence d'artiste au bord du lac de Côme pendant un mois: rencontres excentriques, sérieuses ou tendres, promenades solitaires et soirées bien arrosées. L'évocation toute en délicatesse de moments de rires et d'amitié, d'agacement et de découragement, de langueur et d'ennui, dans une langue évocatrice et sensible.
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Au  sortir de la guerre qui a déchiré l'ex-Yougoslavie, un jeune écrivain serbe est invité par la fondation Rockfeller à résider pendant un mois sur le lac de Côme, au prétexte d'y travailler à l'écriture d'un roman. Dans la luxueuse propriété qui s'étage au-dessus de Bellagio, le jeune homme est confronté à une population internationale d'artistes et de savants en résidence, souvent bien plus âgés que lui. le faste de l'endroit, la beauté des paysages, les convenances sociales, la complicité avec les domestiques, des rapports d'amitié naissant, au village, avec des habitants de Bellagio, de longues courses dans la colline ou la montagne, et surtout la passion immodérée pour le bon vin et les grands whiskys vont suffire à peupler le quotidien du jeune homme. Sous le prétexte d'écrire un roman, commence en réalité un merveilleux mois de vacances…
Lien : http://www.danslabibliothequ..
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Un jeune auteur serbe obtient une bourse pour aller passer un mois au bord du lac de Come afin de développer un projet qui lui tient à coeur. le tout financé par la fondation Rockfeller.
Le roman est écrit sous forme de journal, un chapitre par jour. le penchant pour l'alcool du protagoniste est clair et net. Il ne passe pas un jour sans boire.
Au court de séjour en Italie, l'auteur va rencontrer bon nombre de gens, que ce soit au sein de la villa qui l'héberge, ou bien en sortant se promener aux alentours.
Ce séjour représente pour lui une douce parenthèse qui le tire de sa difficile vie en Serbie.
J'ai beaucoup aimé.
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