Comment ressentir chaque jour la joie de vivre? Ne pas se cacher, ne pas avoir trop d’assurance, être modeste, ne prendre que de petites décisions, marcher beaucoup,
rire à ses propres dépens. Je ne voyais pas d’autre solution.
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Les couleurs s’étalaient, se déplaçaient, descendaient des montagnes, arrivaient par-delà les forêts obscures jusqu’au lac et s’y immergeaient, grâce au soleil qui animait leur trajet.
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On change ses habitudes en en créant des nouvelles, j’ai lu ça quelque part.
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Ce n’est pas si mal d’être riche, me suis-je dit, d’avoir un yacht, une maison sur le lac, de s’acheter tous ces manteaux, chemises, vestes, chaussures et pulls pour plusieurs centaines ou milliers d’euros. Mais ce n’est pas si mal non plus de ne pas être riche et n’avoir rien de tout ça, parce que tout ça n’a rien avoir avec la vraie vie.
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Je suis resté un bon moment assis à cet endroit, j'étirais mes jambes et tournais mes chevilles. Mes articulations craquaient.
C'était comme si jamais je n'avais été nulle part auparavant. Ça valait largement la peine de monter. C'était comme si je n'avais jamais rien fait auparavant, ni de bon ni de mauvais. j'ai ressenti, tout le temps que j'ai passé là-haut, une fatigue et une sérénité pures. Rien d'autre, sur ce sommet. Ça valait vraiment largement la peine d'escalader le San Primo.
Etre idiot et immature, c'était une position idéale pour moi, on n'embête pas les gens qui sont ainsi faits.
La forêt faisait partie de ce luxe, certes, mais ce n'était quand même qu'une forêt avec ses sentiers, j'ai marché sur la terre dure, pour changer. Des changements de ce genre font du bien. Il y en a aussi qui font du mal. L'homme n'est pas enclin aux changements. C'est précisément pourquoi il faut toujours que quelque chose change. Le mot joie n'existe que dans les changements.
Puis tout d'un coup, il y a eu comme une explosion de silence!
Plus un seul bruit !
Sans mentir! ça s'est vraiment passé comme ça ! Soudain, comme un coup de silence très fort dans les oreilles ! En l'espace d'un instant, tous les oiseaux se sont tus, comme débranchés. Il n'y avait plus aucun bruit. Ça m'a arrêté net. Ce silence soudain, cette absence totale de son m'a déconcerté. On n'entendait plus rien, plus rien ne se passait.
C'est étrange, un petit transistor, on le met sur sa poitrine ou près de son oreille, et on a l'impression que quelqu'un nous murmure quelque chose à l'oreille, quelle que soit la langue, et ça nous endort.
Les habitudes sont vraiment une sale affaire. On n'arrive pas à se libérer de certaines, et il y en a d'autres que l'on ne peut traîner partout avec soi. Trop coûteuses. Les habitudes de travail mises à part, bien sûr. On peut travailler n'importe où, si on est obligé, ou si on le veut. Moi, je n'ai pas ce problème-là. Je peux ne rien faire du tout. Peu importe où je suis. Si j'ai un problème avec certaines mauvaises habitudes, celle-ci ne concernent sûrement pas le travail. C'est dans ma nature, je pouvais me sentir chez moi à Bellagio parce que, de toute façon, je me sens chez moi absolument partout.