AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de simoncailloux


Chantal van den Heuvel est scénariste de la bande dessinée/roman graphique. C'est une journaliste belge également scénariste pour la télévision et le cinéma.

Nous devons les dessins à Henrik Rehr, un danois.

Le scénario de George Sand : ma vie à Nohant a également été écrit par Chantal van den Heuvel. J ‘ai eu l'immense plaisir de le lire et de le commenter. Généralement on revient vers un auteur qui a plu.

Chantal van den Heuvel commence l'histoire par la fin de vie de Tolstoï. Sofia Tolstoï trouve dans un tiroir du bureau de son mari le testament de celui-ci où il lègue ses droits d'auteur au domaine public, ce qui engendre une dispute du couple. Léon Tolstoï décide de se séparer de sa femme et partir pour le Caucase. Son médecin décide de l'accompagner pour une partie du voyage. Ses plans changeront car il sera victime d'une pneumonie.

Ensuite l'auteur décrit la vie de Tolstoï de façon chronologique en intercalant de temps à autre des retours sur les discussions entre Tolstoï et son médecin où l'écrivain raconte une nouvelle partie de son existence.

Fort jeune, il perd ses parents et est élevé par sa tante Toinette dans un vaste domaine : Lasnaïa-Poliana.

Il étudie les langues orientales et le droit. Il abandonne ses études et décide de retourner en son domaine avec l'intention de s'occuper de ses moujiks. Il fonde une école et décide de leur enseigner différentes choses. Ces projets, ses résolutions portées par la mise en action connaissent échecs et réussites. Sa vie est faite de longues réflexions dans différents domaines. Ces réflexions le conduisent parfois à un virage à 180 degrés, ce qui fait que sa femme ne le comprend plus. Je remarque qu'elle est plus pratique : le travail, les enfants la famille.

Le rendu de Chantal van den Heuvel fait preuve d'une abondante recherche sur la vie et les oeuvres de Tolstoï. Elle construit son scénario à partir de récits autobiographiques de Tolstoï mais également de biographie issue d'autres plumes.

Le livre aborde de façon succincte les écrits suivants (dans le désordre) : Les Cosaques ; Guerre et paix ; Anna Karénine ; Résurrection ; La sonate à Kreutzer ; La Mort d'Ivan Ilitch.

Sont développées ses rencontres avec Tourgueniev et Tchertkov.

Tolstoï fut envoyé comme courrier à St Pétersbourg. Il y rencontra Tourgueniev qui le mis en contact avec des gens de lettres.

Tchertkov, ses relations sont mauvaises avec la plupart des membres de la famille Tolstoï qui déplorent son influence sur le vieil homme. La fuite de Tolstoï avant sa mort est considérée par la famille comme le fruit de cette influence. La comtesse est particulièrement critique envers son attitude vis-à-vis des biens matériels. Lorsqu'il vient à Iasnaïa Poliana, il vit aux frais de la famille, mais il critique le prétendu matérialisme de la comtesse qui rétorque qu'elle a le devoir d'élever une famille nombreuse (treize enfants) et qu'elle aide son époux (à sa demande) en recopiant et mettant au propre ses manuscrits. Il profite du vieil écrivain en lui faisant signer un codicille testamentaire dans lequel il peut, plutôt que la comtesse, disposer de ses manuscrits pour l'édition de ses oeuvres complètes car en effet Tchertkov était l'éditeur des oeuvres de Tolstoï.

Tolstoï voulu retrouver la quiétude de son domaine. Il y épousa Sofia qui fut une âme citadine qui dû vivre à la campagne. le couple connu une succession de jours heureux et de déchirements.

Tolstoï connu de grand moment d'angoisse. Il dit :
« Une force m'attirait hors de la vie. L'horreur des ténèbres était immense et je voulais m'en débarrasser au plus vite grâce à un noeud coulant ou une balle. »
Un peu plus tard Sofia son épouse dira :
« … ce qui compte c'est qu'il s'est remis au roman, il exorcise ses angoisses et j'en suis heureuse. » Ce roman, dont il est question, est Anna Karénine. Sofia en pris connaissance lisant les écrits de son mari.
« Vraiment, il émanait de cette femme un charme irrésistible : séduisante était sa robe en sa simplicité : séduisants ses beaux bras chargés de bracelets … séduisant, son cou ferme et entouré de perles … séduisants, les gestes de ses mains fines, les mouvements de ses jambes nerveuses … séduisant son beau visage animé, … mais il y avait de cette séduction quelque chose de terrible et cruel.

J'ai pu admirer le détail des dessins. D'une vignette à l'autre on reconnait bien les personnages. Tolstoï est représenté en trois ou quatre versions suivant sa tranche d'âge. Les couleurs sont dans les gammes de bruns clair à foncé ; bleu-gris ; vert-gris ; noir, blanc suivant les époques, le contexte, les circonstances, les lieux, ce qui à mon sens est bien pensé.

Roman graphique instructif à lire et à relire sans modération pour découvrir et redécouvrir bien des subtilités liées à ce grand homme de la littérature.

Commenter  J’apprécie          220



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}