Les qualités dont certaines figurines de terre cuite témoignent pour certaines parties, à côté de la maladresse dont elles font preuve pour d'autres, ne sont pas le témoignage d'efforts dont les pièces d'ivoire recueilleraient le fruit : elles ne sont que le reflet d'un modèle plus parfait, copié avec des défaillances. Dès cette époque la sève qui vivifiait l'art ne jaillissait pas d'en bas: elle se diffusait d'en haut, des artistes qui œuvraient les pièces de luxe, et dont les trouvailles étaient reproduites servilement et monnayées vaille que vaille par les praticiens de second ordre. Ce fut là du reste un caractère constant de l'art égyptien jusqu'à la fin de sa carrière, qui lui valut une continuité et une homogénéité inégalées, mais qui le tint à l'écart de toute influence populaire pour en faire un art résolument aristocratique.
L'Égypte proprement dite s' étende la mer à Assoan, entre le 31e degré et le 24e degré de latitude nord. Le relief actuel de l'Égypte s'est constitué au moment du retrait de la mer éocène. Deux pentes se formèrent alors : l'une, orientée approximativement du sud au nord, et. l'autre, de l'est à l'ouest, celle-ci étant beaucoup plus accentuée que celle-là. Le plissement de l'écorce terrestre détermina des dépressions et des crêtes. Les eaux, qui se retiraient lentement, passaient alors à l'ouest du cours actuel du Nil. Elles utilisaient une dépression dont on peut connaître aujourd'hui encore la direction générale en suivant la ligne des oasis libyques. Ce fut la rupture du barrage d'Assouan qui détermina (avant la fin de l'époque tertiaire) la déviation des eaux. Dès lors, le cours du Nil était formé.
Emmanue Couly reçoit Michèle Juret d'après "Etienne Drioton et l'Egypte" Ed. Safran au Musée municipal Josèphe Jacquiot de Montgeron. Témoignages de ses travaux, mais aussi de son regard attentif sur la vie quotidienne en Égypte, Étienne Drioton a laissé une importante collection de clichés réalisés entre 1924 et 1952, dont beaucoup sont encore inédits. Cet ouvrage vous propose de lui emboîter le pas au fil du Nil.
Tout d?abord l?égyptologue nous entraîne vers les sites archéologiques de Haute Égypte : Médamoud et Tôd, où il travaille entre 1925 et 1936, puis Karnak, Louqsor et Deir el-Médineh.
À côté de la réalisation d'une multitude de clichés de sites et de fouilles, il s?intéresse aussi à la réalité quotidienne des habitants de ces contrées. Il entre dans les villages, réalise des portraits de personnages typiques, rencontre les fellahs, fixe par l?image les travaux des champs.
En juin 1936, alors qu?il est Directeur général du Service des antiquités au Caire, le pays se présente comme un vaste chantier. Ici on fouille, là on reconstitue un monument. En tenue civile ou coiffé du tarbouche officiel, il visite les sites, accompagnant parfois de hautes personnalités qui ont marqué l?histoire.
Ce sont pour nous autant d?occasions de découvrir les vestiges de l?Égypte pharaonique tels qu?ils se présentaient en cette première moitié du XXe siècle.
Voyage sur le Nil en compagnie du roi Farouk, reconstitution du complexe funéraire de Djeser à Saqqara, découvertes des tombes royales de Tanis, sont autant de points forts qui jalonnent cet album. Sa bibliographie, en annexe, rappelle qu?il était avant tout un chercheur, un immense savant dont les travaux novateurs ont fait avancer la science de l?égyptologie.
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