L'église exhalait des senteurs de bougie consumée et de pierre centenaire. Julien avait toujours aimé les vieilles églises aux voûtes protectrices mystérieusement hors du temps et au milieu du monde.
Il avait choisi un titre des plus simples : « L’Ordre de Bartolomeo ». Il en était le maître, celui qui savait interpréter les paroles du moine inspiré. Les membres lui étaient maintenant totalement dévoués. Il avait l’intelligence de ne pas en abuser et d’offrir à ses disciples une façade d’humilité qui les réjouissait au plus haut point. Car partager des secrets venus des fins fonds de l’histoire, faire partie d’une élite, quel plaisir ! Quel sentiment de supériorité sur la masse ignare de ceux qui vous entourent !
Chez les Mexicas, ou les Aztèques comme ils ont été appelés dès le XVIIe siècle, les sacrifices humains faisaient partie de toutes les cérémonies religieuses, de leur vie, dirais-je même. Cela nous paraît atroce aujourd’hui, mais il faut s’imaginer que ces sacrifices étaient totalement intégrés dans les mœurs. Les Aztèques, tout comme les Mayas d’ailleurs, vénéraient le soleil, la pluie, la lune et toute une ribambelle de dieux. Ils pensaient avoir été créés par Quetzalcóatl, le célèbre dieu serpent à plumes. Ce dieu était descendu dans le monde des morts, avait arrosé les os des ancêtres de son propre sang et leur avait ainsi redonné vie. C’est pourquoi les Aztèques offraient des sacrifices humains à leur dieu.
J’ai une vie pitoyable ! Et c’est à trente-six ans que j’ai le courage de m’en rendre compte. Qu’est-ce que j’ai gagné à me mettre plus de quinze ans au service du respect de la loi ? Regarde dans quel état je suis ! Le cerveau en vrac, des cauchemars qui s’enchaînent quasiment sans discontinuer, la jalousie d’une partie de mes collègues, la haine d’une frange de la population, deux balles dans la peau et un coup de couteau, et surtout, une vie personnelle désastreuse. Personne le soir avec qui discuter des petites choses de tous les jours, personne pour me rassurer quand ça va mal, ou même personne à qui demander comment ça va quand je rentre chez moi !
S’il avait connu tant de succès dans son métier, c’était bien parce qu’il ne laissait rien au hasard. Quand toute la concentration de l’individu doit être portée sur sa tâche, le moindre détail dissonant peut conduire à une catastrophe.
Pour vivre heureux, vivons cachés !
Les Mayas croyaient en une sorte de bioénergie. Chaque être vivant en possédait une : les hommes, les animaux, les plantes, et bien évidemment les dieux. Les Mayas pensaient que la bioénergie des dieux devait être régulièrement régénérée : d’où les sacrifices qui offraient l’énergie des victimes aux dieux. Ils leur redonnaient ainsi leurs pleins pouvoirs, et les dieux pouvaient à nouveau couvrir les hommes de leurs bontés.
Il fallait trouver de quoi nourrir la presse et les besoins de résultats rapides du ministre, ce qui mettait toute l’équipe d’enquêteurs sur les dents.
Elle n’avait sans aucun doute pas choisi la meilleure thérapie. Mais quand le destin frappe, l’intuition féminine se met en berne.
La guerre, ça n’est pas un jeu. Là, vous vous en sortez vivants. Mais ça ne se reproduira pas deux fois.