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Citations sur Le sceau des sorcières (33)

— Assez perdu de temps. Personne ne traîne dehors par ce froid glacial. On ne risque pas l’émeute. Je passe devant, intima-t-elle. Vous me suivez, mais vous ne vous montrez pas avant que je vous en donne l’ordre.
Les hommes de la BAC acquiescèrent, conscients qu’ils allaient plonger en pleine illégalité dans les prochaines minutes. Nadia poussa la porte rouillée du parking. Les échos de halètements, de rires gras et les supplications d’une voix féminine la cueillirent. Électrisée, elle dévala les quelques marches de l’escalier.
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À peine âgé d’une dizaine d’années, il avait remarqué les brassards siglés des hommes de la BAC. Il se jeta pratiquement sur Nadia, puis, hoquetant, supplia :
— Venez vite, ils font du mal à ma sœur. Elle n’arrête pas de crier.
— Comment tu t’appelles ? l’interrogea-t-elle avec calme.
— Yaya, m’dame.
— Yaya, dis-moi combien de garçons sont en train d’agresser ta sœur.
L’enfant se concentra quelques secondes.
— Ils sont quatre… Ils l’ont emmenée là-bas, lança-t-il à toute vitesse en montrant du doigt l’entrée d’un garage souterrain. Je me suis enfui, sinon ils m’auraient battu.
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— Je suis parfaitement au courant. Je sais aussi qu’une gamine est en train de se faire violer par plusieurs salopards. Et là, ce sont mes tripes qui parlent. Vous aurez juste à me couvrir si ça part en vrille. Je prends la responsabilité de tout ce qui peut arriver.
Les deux hommes s’interrogèrent du regard, conscients que la requête de leur collègue était tout sauf réglementaire. Ils devinaient des tremblements de fureur difficilement contenue dans sa voix. Ils ne mirent qu’une seconde à s’accorder. Le capitaine Barka allait faire ce dont ils avaient envie depuis longtemps : dépasser les limites de la loi pour faire justice !
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La nouvelle avait provoqué chez Nadia une décharge d’adrénaline.

— Que comptez-vous faire ? interrogea-t-elle d’une voix rauque.

— Le gamin est censé attendre devant l’entrée principale. On découvrira vite si c’est un coup monté ou pas. On n’est plus qu’à deux rues. Si ça sent l’embrouille, on appellera des renforts.
— Que ça sente l’embrouille ou pas, je vous demande une faveur. Laissez-moi intervenir.
— Ça peut être dangereux, capitaine. Vous savez comment ça réagit dans certaines zones !
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Par ailleurs, patrouiller avec une jolie fille n’avait rien de désagréable, même si elle avait à peine ouvert la bouche depuis leur départ. La radio se mit à grésiller. L’homme assis sur le siège passager la saisit, entama un court dialogue et raccrocha.
— Une intervention pour nous, au bas du cours de la Libération. Un gamin a appelé le central. Sa sœur est en train de se faire violer par plusieurs individus dans le parking d’un immeuble.
— File-moi l’adresse exacte ! demanda le conducteur en appuyant sur l’accélérateur.
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La voiture circulait lentement dans les rues désertes de Grenoble. Les trottoirs conservaient encore la trace des chutes de neige de la semaine précédente. Le temps était particulièrement froid pour la mi-mars. Nadia Barka somnolait, installée à l’arrière de la Peugeot 308 banalisée. Les deux gardiens de la paix avaient été surpris par la demande de leur collègue. Cependant, leur troisième équipier venait de rentrer chez lui, terrassé par la grippe, et ils connaissaient la réputation du capitaine Barka : dure au mal et efficace.
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— Y a pas d’heure pour les braves, non ? Une patrouille de la BAC part dans cinq minutes. Je vais leur demander de me joindre à eux.
— Plutôt que de tourner en voiture dans Grenoble, tu ferais mieux d’aller retrouver Étienne et ta fille, et de te coucher.
Nadia le foudroya du regard.
— Là, Rodolphe, tu me gonfles. Ma vie privée ne te regarde pas, OK ? Je ne sais pas si Étienne est venu pleurer chez vous, mais moi, quand j’aurai besoin de tes conseils, je te ferai signe.
— Il n’empêche que, depuis quelques semaines, c’est nous qui devons subir ton humeur de dogue !
— Et ça perturbe ton petit cerveau à ce point-là ?
— Non, mais puisque nous en sommes au chapitre des amabilités, je tiens à te dire qu’on commence à en avoir plein le cul de se faire rembarrer dès qu’on pète de travers.
Furieuse, le capitaine Nadia Barka attrapa son Sig Sauer SP2022 réglementaire et fourra dans la poche de son blouson une matraque télescopique.
— Tu pars à la guerre ? demanda ironiquement Drancey.
— Ta gueule ! jeta Barka en quittant la pièce d’un pas rapide.
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D’un commun accord, ils avaient décidé d’avoir un enfant. Consacrer sa vie à la poursuite de criminels n’était pas un but en soi. La nature ayant horreur du vide, un nouveau truand surgissait dès qu’ils en envoyaient un derrière les barreaux. L’âge commençait aussi à les rattraper. Nadia et Étienne voyaient arriver à grands pas leurs quarante ans. Les premières semaines après la naissance avaient été parfaites : leurs collègues s’étaient mis en quatre pour leur libérer du temps. Puis, peu à peu, le rythme de leur activité professionnelle avait repris le dessus : les planques, les interventions, les horaires impossibles à tenir. Étienne était conscient que, même s’il faisait le maximum pour être présent, Nadia assurait les urgences avec Adèle. Écartelée entre l’amour de sa fille et la passion pour son job, elle avait commencé à ne plus dormir et à perdre le fil de sa vie. La santé fragile d’Adèle n’arrangeait pas les choses.
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Elle n’avait pas encore trente ans, mais sa réputation de guérisseuse avait dépassé les limites de son canton. Certains hauts personnages de Grenoble faisaient même appel à son savoir. Ils ne venaient pas eux-mêmes, mais envoyaient leurs valets. Pas question de se compromettre avec une sorcière pour ces grands de la ville, surtout en une période aussi troublée où, voguant sur la peur et l’ignorance, les autorités pourchassaient ceux qui étaient différents. Jusqu’à peu, ce nom de « sorcière » l’avait amusée, elle dont la vocation était uniquement de soigner !
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Elle saisit un briquet à amadou et alluma une torche qu’elle accrocha au mur. La flamme dévoila des étagères remplies de flacons et de pots en terre savamment rangés. Margot ressentait toujours un sentiment de fierté quand elle admirait son œuvre : elle avait là de quoi soigner les maux de tous ceux qui venaient la voir, c’est-à-dire pratiquement tous les habitants du plateau.
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