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Citations sur Avertissement aux écoliers et lycéens (25)

La pire résignation est celle qui donne l'alibi de la révolte. Nourrissez-vous si peu d'estime à votre égard que vous ne preniez le temps d'identifier vos désir de vie, que vous ne sachiez quelle existence vous souhaitez mener ? Ne pressentez-vous d'autre choix qu'en l'alternative qui vous est officiellement proposée entre la pauvreté du riche et la misère du pauvre ?
Faut-il que le désolant avenir d'une vie passée à grappiller l'argent du mois vous paraisse lumineux parce que l'ombre du chômage s'accroît partout où règne le soleil médiatique du plein emploi ? Rien ne tue plus sûrement que de se contenter de survivre.
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L'entreprise scolaire n'a-t-elle pas obéi jusqu'à ce jour à une préoccupation dominante : améliorer les techniques de dressage afin que l'animal soit rentable ?
Aucun enfant ne franchit le seuil d'une école sans s'exposer au risque de se perdre ; je veux dire de perdre cette vie exubérante,avide de connaissances et d'émerveillements, qu'il serait si exaltant de nourrir, au lieu de la stériliser et de la désespérer sous l'ennuyeux travail du savoir abstrait. Quel terrible constat que ces regards brillants soudain ternis !
Voilà quatre murs. L'assentiment général convient qu'on y sera, avec d'hypocrite égards, emprisonné, contraint, culpabilisé, jugé, honoré,châtié, humilié, étiqueté, manipulé, choyé, violé, consolé, traité en avorton quémandant aide et assistance.
De quoi vous plaignez-vous ? Objecteront les fauteurs de lois et de décrets. N'est-ce pas le meilleur moyen d'initier les béjaunes aux règles immuables qui régissent le monde et l'existence ? Sans doute. Mais pourquoi les jeunes gens s’accommoderaient-ils plus longtemps d'une société sans joie, sans avenir, que nous les adultes n'ont plus que la résignation de supporter avec une aigreur et un malaise croissants ?
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L'exploitation violente de la nature a substitué la contrainte au désir ; elle a propagé partout la malédiction du travail manuel et intellectuel, et réduit à une activité marginale la vraie richesse de l'homme : la capacité de se recréer en recréant le monde.
En produisant une économie qui les économise jusqu'à en faire l'ombre d'eux-mêmes, les hommes n'ont fait qu'entraver leur évolution. C'est pourquoi l'humanité reste à inventer.
L'école porte la marque sensible d'une cassure dans le projet humain. On y perçoit de plus en plus comment et à quel moment le créativité de l'enfant y est brisée sous la martèlement du travail. La vieille litanie familiale : "Travaille d'abord, tu t'amuseras ensuite" a toujours exprimé l'absurdité d'une société qui enjoignait de renoncer à vivre afin de mieux se consacrer à un labeur qui épuisait la vie et ne laissait aux plaisir que les couleurs de la mort.
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Seul le plaisir d'être soi et d'être à soi prêterait au savoir cette attraction passionnelle qui justifie l'effort sans recourir à la contrainte.
Car devenir ce que l'on est exige la plus intransigeante des résolutions. Il y faut de la constance et de l'obstination. Si nous ne voulons pas nous résigner à consommer des connaissances qui nous réduiront au misérable état de consommateur, nous ne pouvons ignorer qu'il nous faudra pour sortir du bourbier où s'enlise la société du passé, prendre l'initiative d'une poussée de sens contraire. Mais quoi ! On vous voit prêt à vous battre et à écraser les autres pour obtenir un emploi et vous hésiteriez à investir votre énergie dans une vie qui sera tout l'emploi que vous ferez de vous-même ?
Nous ne voulons pas être les meilleurs, nous voulons que le meilleur de la vie nous soit acquis, selon ce principe d'inaccessible perfection qui révoque l’insatisfaction au nom de l'insatiable.
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L'apprentissage de la vie est une promenade dans l'univers du don. Une promenade mycologique en quelque sorte, où le guide enseigne à distinguer les champignons comestibles des autres, impropres à la consommation, voire mortels mais dont un traitement approprié peut tirer des vertus curatives.
Au lieu du camp retranché où croupis tristement une main-d'oeuvre de réserve, pourquoi ne faites-vous pas de l'école un parc attractif du savoir, un lieu ouvert où les créateurs viendraient parler de leur métier, de leur passion, de leur expérience, de ce qui leur tient à coeur ? Un luthier, un maraîcher, un ébéniste, un peintre, un biologiste ont assurément plus et mieux à enseigner que ces hommes d'affaires qui viennent prôner l'adaptation aux lois aléatoire du marché.
Que l'ouverture sur le monde culturel soit aussi l'ouverture sur la diversité des âges ! Pourquoi réserver aux jeunes le droit à l'instruction, en excluant les adultes soucieux de s'initier à la littérature ou aux mathématiques ? Tous n'auraient-ils pas à gagner d'un contact qui brisât l'opposition factice entre les classes d'âge ?
Mais il n'y a ni recette ni panacée. Il appartient seulement à la volonté de vivre de chacun d'ouvrir ce qui a été fermé par la violence du totalitarisme économique.
C'est là que l'imagination démontrera sa puissance.
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