C'est un court récit que délivre
Virginie Vanos. Si court, que je craignais qu'il ne soit pas abouti. J'ai eu tort.
En moins d'une centaine de pages, l'auteure parvient à dresser le portrait réaliste d'une femme anticonformiste, courageuse mais perdue.
Jenny, écrivain d'une trentaine d'années, s'est mariée à un homme stable et gentil mais d'un ennui mortel. Elle doit fuir pour survivre.
Mais après un divorce houleux que peu de gens ont compris, elle se réfugie à
Negombo au Sri Lanka.
Là-bas, elle espère retrouver l'inspiration, que ses années de mariage ont étouffée, et écrire un nouveau roman.
Sous les conseils de son éditeur, elle va tenter de nouer des liens avec la population locale et des expatriés pour se nourrir de leurs échanges.
Au fil des rencontres, amicales et plus charnelles, Jenny va sortir de sa longue léthargie et réapprendre à vivre.
J'ai aimé cette protagoniste honnête mais pas grande gueule, volontaire mais imparfaite. A travers Jenny, l'auteure nous dépeint un processus de création littéraire et nous montre que l'écriture à beau être une activité solitaire en pratique, il est difficile de lui donner du sens sans s'inspirer du monde extérieur.
Ce roman est aussi l'occasion d'aborder un sujet intemporel, celui de la dépendance amoureuse, le risque de perdre ses ambitions et son identité, de s'oublier au profit d'un bonheur bien souvent idéalisé.
Alors oui, c'est un court récit, mais riche en réflexions et qui mérite d'être lu.