Quelque chose en elle l'attirait avec une force inédite, ce n'était pas seulement son charme physique, mais l'aura de sensualité qu'elle dégageait, suggérée par ses mouvements, son regard, sa manière de s'adresser aux autres.
- Je suppose que les hommes ne pleurent pas.
- Je pleure en moi-même, des larmes sèches. C'est pas bon pour la santé, les larmes servent à lubrifier le regard, dit Parker...
– Vous êtes tous aussi stupides par ici ? explosa-t-il, profondément offusqué.
– Je pourrais pas vous dire, je ne suis pas d’ici, répondit l’homme en bâillant.
Dès que soufflait le vent du soir, qui pouvait durer des semaines, le désarroi lui serrait le coeur.
Son regard se perdit dans l'ouverture noire de l'univers où les nuages s'étaient retirés, mais tout paraissait tranquille là-haut : Pégase reposait indifférent, enveloppé dans sa constellation, avec sa longue queue appuyée sur Andromède, tandis que Bellatrix cherchait refuge dans les bras des Perséides.
- Ici personne n'est d'ici, ils viennent tous d'ailleurs. Ceux qui étaient d'ici n'existent plus.
Les lignes de leurs destins s'étaient rejointes à un moment, mais elles avaient divergé. Les mots d'amour et les promesses n'avaient plus d'importance, leurs vies s'éloignaient à chaque minute.
Il y avait une forme de solitude qui prenait la consistance d'une mousse végétale, elle adhérait aux choses et aux personnes avec la ténacité d'une tache, elle s'étendait dans les endroits peuplés, parmi les maisons basses et les ruelles parsemées de flaques, mais la solitude c'était aussi le vent déchaîné qui balayait les vastes espaces au mépris de la présence humaine.
« J’ai l’impression qu’on s’est perdus », lui dit soudain la voix dans le miroir.
Vous continuez tout droit, le jeudi vous tournez à gauche et à la tombée de la nuit tournez encore à gauche, tôt ou tard vous allez arriver à la mer.