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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre assez déconcertant, il est vrai, mais qui pourtant, fait un peu rêver. Il est très utopiste, cela va sans dire, puisque le désir du narrateur est, au départ, de trouver un endroit dans Paris, qui ne serait pas couvert par les lignes téléphoniques, où l'on ne capterait pas de réseau avec son téléphone portable...bref un lieu à l'écart de tout. Mais cela est-il non seulement envisageable, et qui plus est, dans une ville telle que Paris.

Notre narrateur, dont on ignore quasiment tout, si ce n'est qu'il a environ la quarantaine et qu'il a été écrivain (enfin plutôt nègre puisqu'il écrivait des livres pour les autres) à ses heures perdues, est désormais sans emploi, et bientôt, sans logement. Sa rencontre avec André, lui aussi, ancien écrivain, va pour lui, tout bouleverser car, ce dernier, contrairement à notre protagoniste, a un projet : un Projet d'envergure puisqu'il s'agit ni plus ni moins de fonder une sorte de secte, sans pour autant que celle-ci soit qualifiée comme telle. Son projet n'est pas encore bien défini et en l'absence de celui qui aurait l'aura suffisante pour qualifier les foules, il décide d'engager notre héros afin qu'il devienne son collaborateur. A eux deux, ils vont s'engager dans de nombreuses recherches pour déterminer quelle sera la cause de leur "clan", où se réuniront-ils, la question de savoir si il y aura un leader (un gourou en quelque sorte) ou non et bien d'autres choses encore.

Mais l'intrigue est loin de s'arrêter là et je ne compte pas vous en dévoiler plus afin de ne pas gâcher le suspense. Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est que l'on passe, au fur et à mesure des chapitres, du "je", au "nous" pour se confondre enfin dans un "on". Mais qui est ce "On" ? Dans des lieux que l'auteur nous décrivait avec moult détails au début du roman, ce fameux "on" se retrouve dans des lieux, bien que décrits, sont semblables à tant d'autres...
En ce sens-là, il s'agit, çà mon avis, d'une véritable prouesse de la part de l'auteur puisque notre narrateur à réussi à devenir invisible...Vous y croyez, vous ? Je parie que non ! Alors je vous invite vivement à venir découvrir cet ouvrage !
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui s'inscrit dans une longue tradition des narrateurs de la marge, des piétons solitaires et paranoïaques observateurs du monde dit "normal". A travers son exploration des interstices parisiens, l'écrivain réinvente et ré-enchante les lieux inhabités.
Un personnage, dont on ne saura jamais le nom, raconte ses explorations urbaines d'arpenteur des villes qui s'intéresse aux zones blanches de Paris et de sa proche banlieue. Il retrouve une ville qui a changé, d'anciens lieux de squat ont disparu, ses anciens fiefs sont envahis par les grues. La ville s'est bouchée pour le marcheur qui avait des cachettes secrètes dans tout Paris, une collection de portes dérobées, des issues de secours disséminées en ville. le narrateur préfère être un rôdeur de la marge ayant une préférence pour l'inutile, le caché et le transitoire plutôt que de mener une vie où il faut voter, aimer et travailler.
Face au risque de clochardisation, le narrateur accepte la proposition d'André, une ancienne relation en rupture de ban, de l'aider à créer une secte. Il va enquêter sur les meilleurs lieux pour les cérémonies secrète, et inventer le meilleur story-telling.
Le point de bascule est la rencontre de Jeanne, l'amazone, ex du service opération du renseignement extérieur. Elle l'initie aux infiltrations dans les espaces privés. C'est une belle séquence aventure du roman, courte et mystérieuse, comme son initiatrice.
Et nous avons un final atmosphérique avec cette conjuration muette d'êtres déclassés bannis "des espaces normés du travail rémunéré" devenant peu à peu des figures transparentes. Comme des pions en trop sur un jeu d'échec et obligés d'être en perpétuel mouvement pour ne pas être repérés, sautant de cases blanches en cases blanches.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Retrouver avec Philippe Vasset ces lieux à l'écart, ces failles dans la ville qu'il aime, comme le refus d'entrer dans la vie ou non-vie réglée, salariée. Failles qu'il tente de mettre au service du projet de secte de son éphémère patron.
Un panorama des sectes et autres mouvements assez jubilatoires, et puis, poursuivant, comme naturellement, la fondation de "sa" secte, avec tous les refusants ou refusés des grandes sociétés logées dans les tours et immeubles de bureaux (sur lesquelles il porte un regard spécialement aigu, grâce à sa position de clandestin) ... un groupe qui se coule, invisible à force d'effacement de toute aspérité, et peu à peu de personnalité, de je, de pensée, dans la vie de la ville.
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Il n'est pas content du tout notre homme. Rien ne lui déplaît plus que de voir Paris se priver de ses friches, de ses espaces vierges, de ses zones apparaissant en blanc sur les plans cadastraux. Les accès se condamnent, les résidences se barricadent, les bâtiments désaffectés disparaissent. Il est même construit un flambant neuf espace commercial du Millénaire proche du périphérique dans ce XIXe arrondissement qui était si riche en passages secrets et espaces interlopes. Croisant un jour le chemin d'André, un écrivain tombé en désuétude, il accepte de l'aider, contre rémunération et hébergement, à monter un projet ambitieux : fonder une secte à succès, rentable, avec juste ce qu'il faut de mythe, de sensations fortes, et justement, de lieux atypiques.

Quel roman particulier. Trois parties distinctes et chacune d'elles très abouties. On démarre en suivant cet homme solitaire faisant le choix de vivre la ville à sa manière. Les artères secrètes et les sites anonymes comme terrains de jeu, terrains de vie. Il se laisse indifféremment expulser de son appartement pour loyers impayés, mais il n'y vivait quasiment plus.

Ensuite, sa vie prend un nouveau sens puisque ses compétences en zones propices à des expériences singulières peuvent être mises à profit avec André et son projet fou mais pragmatique de monter une secte, entreprise commercialement intéressante. Notre homme en ressortira prématurément, non sans s'être formé à la violation des lieux privés, et après avoir décrit précisément le projet à la Miviludes.
Enfin, l'auteur rend notre homme à son environnement de prédilection. Et là, ce sera extérieurs et intérieurs. Les terrains de conquête sont partout, rien ne l'arrête, comme autant de défis. Des immeubles d'habitation aux sièges de grandes entreprises où l'on badge à tous les étages, il veut faire sauter tous les verrous, sans se faire remarquer. Savoir se fondre dans la masse des salariés pour intégrer leurs mouvements, leurs circulations, leurs non-vies. Aussi transparents qu'eux. Disparaître.

(...........)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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