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Citations sur L'Aube à Birkenau (67)

Aujourd'hui, je me réjouis de penser qu'on rend hommage aux Justes. Deux mille personnes environ ont reçu la médaille des Justes décernée par Israël après une très longue enquête. Mais il y a eu des milliers d'enfants qui ont été sauvés, et, très souvent, ceux qui les ont protégés n’ont rien demandé, ils ne se sont pas manifestés ou se sont bornés à dire que ce qu'ils avaient fait était normal.

Ils se sont simplement révoltés contre une injustice insupportable.
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J'aurais eu honte que l'on diffuse « Le Chagrin et la Pitié » à la télévision. A l’époque, peu de gens ont eu le courage de dire que ce film donnait une image tendancieuse et fausse du comportement des Français.

Dans les années 1990, un retournement d'opinion s'est produit. On s'aperçoit, quand on veut bien regarder les chiffres, que c'est en France que la proportion d'enfants sauvés a été la plus importante. Et si ces enfants ont été sauvés, c'est parce qu'il y a eu des familles de tous les milieux sociaux, des plus modestes aux plus aisés, qui ont pris des risques.

Sur l'ensemble des Juifs vivant en France avant la guerre, vingt-cinq à trente pour cent ont été déportés alors que, dans plusieurs pays voisins, on atteint parfois une proportion de soixante-quinze à quatre-vingts pour cent.

Les Juifs néerlandais ont été éliminés à plus de quatre-vingts pour cent. En Grèce, il ne reste rien de la communauté juive de Salonique.
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Depuis, il m'est arrivé d'entendre : "Cela fait penser aux camps..."
Rien ne peut faire penser aux camps. Parfois, il me revient une vision, une perception sensorielle. Mais rien ne peut faire penser aux camps. Rien. Cette horreur absolue ne ressemble à rien de ce qu'on peut lire, de ce qu'on peut écrire.
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Nous ne pouvions pas imaginer une seconde ce qui était en train de se passer. Dans une telle situation, tout ce qu'on imagine est faux. On se contente de vivre chaque instant, sans savoir que l'instant suivant réserve quelque chose d'encore pire.
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On m’a parfois demandé comment j’avais pu, après les camps, retrouver le désir de vivre. La seule réponse valable à mes yeux est celle-ci : on n’a pas le choix. Cela me paraît valable pour une personne comme pour un pays entier.
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Aller où ? Comment vivre loin de chez nous si nombreux ? Il fallait aussi affronter le danger du transport. Nous avons été très soulagés d'apprendre que mon oncle et ma tante avaient réussi à passer en Suisse. Ils y avaient de la famille et avaient pu s’y rendre. Mais si ma famille avait tenté d'entrer en Suisse sans papiers, sans relations ni caution financière, nous aurions sans doute été refoulés.

Le manque d'argent n’était pas le seul handicap.

Il est arrivé que l'argent ne serve à rien.

Des familles très connues, très fortunées, ont été arrêtées et déportées.

Ce fut le cas, par exemple, de la famille Camondo. J'avais une camarade de classe issue d'une famille très proche des Camondo. Elle s'était cachée à Caen, ce qui ne s’est pas révélé beaucoup mieux que Nice, mais elle en est sortie saine et sauve. Ses parents, eux, ont été déportés en tant que personnalités juives. Ils sont partis à Bergen-Belsen, et bien qu'assez âgés ils en sont revenus.

Leurs cousins Camondo, eux, ont tous été déportés.
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Pour ma part, je comprends la position de Wiesenthal : ce n'est pas à nous, les survivants, qu'il appartient de pardonner.
Ceux qui auraient pu pardonner ou ne pas pardonner, ceux-là sont morts.
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Sur la question des mariages mixtes, mon père n’avait pas de préjugés. Un jour, je lui ai posé la question : «Est-ce que ça t’ennuierait si je me mariais avec quelqu'un qui ne soit pas juif ?»J’avais peut-être alors un garçon en tête, je ne sais plus, je voulais savoir ce qu'il en pensait. Ce devait être en 1943, en pleine Occupation. Et mon père m'a répondu : « Oh, non ! Le mariage est une décision individuelle, personnelle, et jamais je n’essaierais de t'influencer, mais moi je n'aurais pas épousé quelqu’un qui ne soit pas une Juive ou une aristocrate. » Comme cette réponse m'étonnait, il a continué : « Pour moi, la culture, c’est quelque chose de fondamental, et dans les familles juives ou aristocratiques, le livre existe depuis des siècles. » II estimait qu'il y avait un acquis, un héritage, une transmission de culture liés au livre, et que tout cela comptait. Ce n’était pas une question d'argent ni de snobisme, mais une question de culture.
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Nous revenions d'un autre monde, et tout nous paraissait... je ne dirais pas absurde, car c'est nous qui avions vécu dans l'absurde et qui peinions à revenir dans un monde normal. Aucune comparaison n'a de sens. Plutôt que d'un souvenir, il s'agit d'un sentiment. : celui d'être passé de l'autre côté de l'être humain.
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Dans une même personne, très souvent, le meilleur et le pire coexistent.

Simone Veil
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