Citations sur La vie en dansant/Au Cabaret de l'éphémère/Avec un peu pl.. (19)
Marine
Làs-bas si vague
C'est l'aube bleue
Ou la mémoire
Des catastrophes
Rive perdue
Rire effacé
Par trop de nuits
Sous les tropiques
Ventilateur
Et moustiquaire
Le dernier bouge
Du sans repos
Sa peau était
Miel et tabac
De contrebande
Une merveille
Suspens
Retiens le peu
Avant la suite
Retiens l'avant
Qui en dit peu
C'est du silence
En corps à corps
Que vient le chant
Des équipages
L'âme est là
Du feu de bois
Dans le grand rêve
Jamais levé
Tu dors sur l'aile
D'une chimère
Comme un enfant
Si peu à naître
Partout
Aussi venu
L'autre innocent
Avec son front
De coquillage
Il entend de très près
L'océan de sa forge
Et c'est le sang
Première épreuve
A l'orient du coeur
Dernière voile
Partout ce qui éloigne
Sans retrouvailles
Ni raison ni repli
Au camp des Eurydice
Perpétuel
Tout toujours
De revue
Cet enfant
Pas passé
Ce visage
De vieil os
Ce regard
D'or perdu
C'est sans fin
L'hécatombe
Et la suite
Le retard
Qui renaît
De son trou
Où
Il fait grand soif
En cette mort
Il fait grand deuil
En cette vie
Où est le seuil
De l'autre nuit
Cette ombre d'or
Et le silence
Où le ressac
Des univers
Quand on attend
Tout à côté
La fin du temps
Le plein été
Ce rayon vert
Au vrai départ
Quand ça démarre
Pages 93 à 97.
quel royaume ?
[…]
tant d’altitudes inouïes aux ciels de la terre
tant de déesses et de dieux oubliés
tant de promesses sous des fougères sombres
tant de résurrections à l’arraché
mais quel royaume
quel royaume ?
tant de surplombs
tant de refus et d’insouciances
tant de caresses fauves sans fausseté
tant et tant d’appels solaires
mais quel royaume
quel royaume
quel royaume
quel royaume
quel royaume
pour mon amour ?
On est dans le pays de sa peau
On est dans le pays de sa peau
un étranger qui rêve,
un vagabond qui danse.
(y aller)
arrivée sans lieu
voyage sans but
qui s’en irait
rejoindre un coup de vent
une poignée de poussière
un envol de feuilles sèches
l’écho d’un poème
AIMANT, L'HORIZON
la vie
éparse
le songe encore
une aile d'ombre
au saut du monde
instants de sable
souffle d'instants
le corps s'efface
le temps s'évade
espace espace
vide renaissant
pour horizon
MARÉE HAUTE
Dans l’avenir à découvert
Comme dans une larme de feu
Où rien ne va à la cendre
Où rien ne va au remords
On comprend qu’il y a de l’or
Qui règne sous la peau
Et une vague violente qui n’espérait que ça
Tout poème commence
Par un "je ne sais pas
D'où vient cette rumeur,
Ce cri, cette hécatombe"
Même s'il n'en reste rien
Ou à peine une ombre
Et ce souffle sans corps
Sur la peau, sur la page
Le poème passe
Avant que de passer
D'un seul coup d'un seul
Par l'invisible bouche
Entre ce qui le perd
Et ce qu'il a perdu
D’UN SEUL REGARD
Sur la même ligne de crête
Sur la même voie risquée
La mémoire qui vient
Et mon pas dérouté encore avec les dieux
Le souffle s’est ravisé
Ravivé à tant d’orages
Il sait un air radieux
Dans l’éclat qui dure nuit après nuit
Sans avoir à se perdre plus que ça
Un bras se lève au départ
Mais pas d’adieux à la fenêtre
Il y a comme une légèreté d’être
À l’écoute d’un seul regard
Personne à l’horizon
Personne au bout des doigts
D’où sort cet écho du silence
Qui règne soudain en éclaireur
Tandis que renaît la cadence
Et tous les battements du cœur
Le songe qui peut me guider
Offre une vie à ne pas croire
Pourtant j’ai toujours peint le ciel en rouge
En noir
Et un peu au hasard
Voilà que s’ouvre une terre
Ni lointaine ni proche
Une terre à fleur de peau
Le désir incarné
LES DRAPS BLEUS
Tout est là qui attend
Le signe altier d’un gant dans l’ombre
La caresse du vent
Et ces toits qui descendent en miroirs vers la mer
Nous ne serons jamais à quai
Ou pour une escale très brève
Quelques instants sur quoi fermer les yeux
Avant de repartir accordés
Du sel aux coins des lèvres
Le temps qui s’est levé
Entre les draps bleus d’un lit du Rajasthan
N’est pas de ceux qui passent
Il appartient au présent chaviré
Triomphant des naufrages et des peurs
Les questions peuvent rester divinement sans réponse
Et se transporter ailleurs
Avec une sorte d’allégresse neuve
Une ferveur qui parle aux étoiles en plein jour
Je me sens l’âme à la verticale
Et tout est là qui n’attend pas
Les dieux jouent
Les dieux jouent
dans les plis
de nos peurs.