Afin de "zombifier" les Européens, jadis si rebelles, on a découvert entre autres les avantages de l'immigration de masse. Celle-ci a permis d'importer de la main d'oeuvre bon marché, tout en déstructurant les identités nationales. L'installation à demeure d'allogènes accélère aussi la prolétarisation des travailleurs européens. Privés de la protection d'une nation cohérente, ils deviennent des prolétaires "tout nus", des zombis en puissance, d'autant qu'ils sont culpabilisés par le rappel nauséeux de forfaits imaginaires, comme la colonisation, imputée à leurs aïeux.
Sans faire dans l'angélisme, on constate que la noblesse n'était pas seulement liée à la naissance, mais aussi au mérite, ce qui impliquait un renouvellement constant, mais aussi la transmission d'une éthique du service et une ascèse de la tenue.
Telle que je l'entends, la tradition est tout le contraire. Ce n'est pas le passé. C'est même ce qui ne passe pas. Elle nous vient du plus loin, mais elle est toujours actuelle. Elle est notre boussole intérieure, l'étalon des normes qui nous conviennent et qui ont survécu à tout ce qui a été fait pour nous changer.
La vie ne vaut qu'en lui donnant une forme, en la dévouant à un but placé au-delà de soi jusqu'au dernier instant.
C'est de cette façon qu'Homère nous a légué nos principes de vie : la nature comme socle, l'excellence comme but, la beauté comme horizon.
Il a fallu les chambardements du XXe siècle pour qu'on écoute quelques toquées assurant qu'on ne naît pas femme, mais qu'on le devient. Sans doute pensaient-elles aussi qu'on ne naît pas cerf ou biche, mais qu'on le devient en broutant de l'herbe...
L'histoire est factuelle et philosophique alors que la mémoire est mythique et fondatrice.
Dans un temps où ne s'affichent que des vies qui ne sont rien et n'ont d'autre but que de vivre pour vivre, quelle qu'en soit la vacuité, l'exception de la mort volontaire affirme d'autres valeurs que la jouissance ou l'utilité, et d'autres horizons que la maison de retraite. Dans la mesure où elle restaure un sens à la mort et donc à la vie, elle constitue un démenti au nihilisme. Elle proclame la souveraineté que l'on exerce sur soi.
Inspiré par les dieux et par la poésie, ce qui est tout un, Homère nous a légué la source oubliée de notre tradition, l'expression grecque de tout l'héritage indo-européen, celte, slave ou nordique, avec une clarté et une perfection formelle sans équivalent.
Le coeur aventureux se rit de ces illusions. Il sait de science sûre que le risque, le mystère, l'inattendu, l'irrationnel constituent l'ordre véritable de la vie, la vraie raison.