Cyrus avait rallumé la flamme qui sommeillait au fond d’elle et désormais, elle irradiait tout ce qu’elle touchait de sa lumière intérieure.À l’inverse, j’avais toujours aimé vivre en pleine lumière et j’avais toujours eu besoin de briller et le dernier homme avec qui j’avais eu une relation avait tout fait pour éteindre cette lumière. Il y était presque arrivé. Depuis je n’avais réussi à reconstruire qu’un artifice de clarté. Je jouais la comédie au quotidien en espérant qu’un jour la comédie deviendrait réalité. Si je ne jouais pas, je sombrais.Cyrus et Julie se détachèrent à regret l’un de l’autre pour nous faire face et toute l’assemblée se leva pour les applaudir.
Je me réfugiai donc dans les toilettes de la salle attenante et une fois le verrou tourné, je sortis ma tablette de travail pour reprendre mes croquis. Le luxe, d’habitude ça m’inspirait. Les paillettes étaient une bonne façon de camoufler les meurtrissures de la réalité et l’argent pouvait ériger du beau sur du laid sans que personne ne se rende compte de la pourriture sur les fondations. Je me retrouvais dans la facticité du luxe.
Après avoir dévorée ma meilleure amie des yeux pendant tout le discours, il l’enlaça passionnément et l’embrassa à faire rougir toute l’assemblée. Ces deux-là s’étaient vraiment bien trouvés et j’étais la première à célébrer leur bonheur. Cette année n’avait pas été tendre avec eux et ils avaient dû surmonter des événements qui auraient fait flancher les coeurs les plus solides.
Ils avaient d’ailleurs fait n’importe quoi et ils étaient passés très proche de la catastrophe à plus d’une reprise. Ils étaient conscients qu’ils avaient eu beaucoup de chance, mais ils ne savaient pas que parfois la chance avait eu besoin d’un peu d’aide.
Ce que Julie ignorait par contre, était que son mari aurait probablement eu des ennuis avec la justice si son agresseur n’avait pas subitement perdu la tête. Un coup de chance. Enfin, un coup de chance un peu aidé.