AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'île à hélice, tome 2 (10)

Au lever de l’aube, voici ce qu’aurait aperçu un observateur, s’il eût dominé ces parages de quelques centaines de pieds : trois fragments de Standard-Island, mesurant de deux à trois hectares chacun, flottent sur ces parages, une douzaine de moindre grandeur surnagent à la distance d’une dizaine d’encablures les uns des autres.

La décroissance du cyclone a commencé aux premières lueurs du jour. Avec la rapidité spéciale à ces grands troubles atmosphériques, son centre s’est déplacé d’une trentaine de milles vers l’est. Cependant la mer, si effroyablement secouée, est toujours monstrueuse, et ces épaves, grandes ou petites, roulent et tanguent comme des navires sur un océan en fureur.

La partie de Standard-Island qui a le plus souffert est celle qui servait de base à Milliard-City. Elle a totalement sombré sous le poids de ses édifices. En vain chercherait-on quelque vestige des monuments, des hôtels qui bordaient les principales avenues des deux sections ! Jamais la séparation des Bâbordais et des Tribordais n’a été plus complète, et ils ne la rêvaient pas telle assurément !

Le nombre des victimes est-il considérable ?… Il y a lieu de le craindre, bien que la population se fût réfugiée à temps au milieu de la campagne, où le sol offrait plus de résistance au démembrement.

Eh bien ! sont-ils satisfaits, ces Coverley, ces Tankerdon, des résultats dus à leur coupable rivalité !… Ce n’est pas l’un d’eux qui gouvernera à l’exclusion de l’autre !… Engloutie, Mil-liard-City, et avec elle l’énorme prix dont ils l’ont payée !… Mais que l’on ne s’apitoie pas sur leur sort ! Il leur reste encore assez de millions dans les coffres des banques américaines et européennes pour que le pain quotidien soit assuré à leurs vieux jours !

Le fragment de la plus grande dimension comprend cette portion de la campagne qui s’étendait entre l’observatoire et la batterie de l’Éperon. Sa superficie est d’environ trois hectares, sur lesquels les naufragés – ne peut-on leur donner ce nom ? – sont entassés au nombre de trois mille. Le deuxième morceau, de dimension un peu moindre, a conservé certaines bâtisses qui étaient voisines de Bâbord-Harbour, le port avec plusieurs ma-gasins d’approvisionnements et l’une des citernes d’eau douce. Quant à la fabrique d’énergie électrique, aux bâtiments renfer-mant la machinerie et la chaufferie, ils ont disparu dans l’explosion des chaudières. C’est ce deuxième fragment qui sert de refuge à deux mille habitants. Peut-être pourront-ils établir une communication avec la première épave, si toutes les embar-cations de Bâbord-Harbour n’ont pas péri. En ce qui concerne Tribord-Harbour, on n’a pas oublié que cette partie de Stan-dard-Island s’est violemment détachée vers trois heures après minuit. Elle a sans doute sombré, car si loin que les regards puissent atteindre, on n’en peut rien apercevoir. Avec les deux premiers fragments, en surnage un troisième, d’une superficie de quatre à cinq hectares, comprenant cette portion de la campagne qui confinait à la batterie de la Poupe, et sur laquelle se trouvent environ quatre mille naufragés. Enfin, une douzaine de morceaux, mesurant chacun quelques centaines de mètres carrés, donnent asile au reste de la population sauvée du désastre.

Voilà tout ce qui reste de ce qui fut le Joyau du Pacifique !

Il convient donc d’évaluer à plusieurs centaines les victimes de cette catastrophe.

Et que le ciel soit remercié de ce que Standard-Island n’ait pas été engloutie en entier sous les eaux du Pacifique !

Mais, si elles sont éloignées de toute terre, comment ces fractions pourront-elles atteindre quelque littoral du Pacifique ?… Ces naufragés ne sont-ils pas destinés à périr par famine ?… Et survivra-t-il un seul témoin de ce sinistre, sans précédent dans la nécrologie maritime ?…

[ ... ]

(p213/214/...)
Commenter  J’apprécie          50
Sous les coups redoublés du cyclone, alors à son summum de violence, Standard-Island est ballottée comme une épave… Sa coque achève de se disloquer… Les compartiments se séparent, et quelques-uns, sous la surcharge de la mer, disparaissent dans les profondeurs de l’Océan.
____________
« Après le crack de la Compagnie, le crac de l’île à hélice ! » s’écrie Pinchinat.

Et ce mot résume la situation.

À présent, de la merveilleuse Standard-Island, il ne reste plus que des morceaux épars, semblables aux fragments sporadiques d’une comète brisée, qui flottent, non dans l’espace, mais à la surface de l’immense Pacifique ! (p212)
Commenter  J’apprécie          50
Quant aux courants de ces mers, le commodore Simcoë va les étudier avec le plus grand soin. Mais qu’arrivera-t-il, s’ils ne se modifient pas, s’il ne se rencontre pas des courants opposés, s’il se déchaîne une de ces formidables tempêtes si fréquentes dans les régions circumpolaires ?…
Ces nouvelles sont bien propres à provoquer l’épouvante. Les esprits se montent de plus en plus contre les auteurs du mal, ces malfaisants nababs de Milliard-City, qui sont responsables de la situation. (p203)
Commenter  J’apprécie          50
Les cadavres des Malais et des indigènes ont été jetés à la mer, il ne doit pas en être ainsi des citoyens morts pour la défense de l’île à hélice. Leurs corps, pieusement recueillis, conduits au temple et à la cathédrale, y reçoivent de justes honneurs. Le gouverneur Cyrus Bikerstaff, comme les plus humbles, sont l’objet de la même prière et de la même douleur.
Puis ce funèbre chargement est confié à l’un des rapides steamers de Standard-Island, et le navire part pour Madeleine-bay, emportant ces précieuses dépouilles vers une terre chrétienne. (p176/177)
Commenter  J’apprécie          50
Standard-Island n’avait cessé de dériver vers cette île Sandwich, où, on ne l’a point oublié, résidait une colonie française en voie de prospérité. Or, dès que les colons eurent vent de l’attaque opérée par le capitaine Sarol, ils résolurent, avec l’aide du millier d’indigènes soumis à leur influence, de venir au se-cours de l’île à hélice. (p174)
Commenter  J’apprécie          50
Ce missionnaire s’est voué corps et âme à la propagande du catholicisme, non sans de certaines difficultés, car il lui faut lutter avec un pasteur wesleyen qui lui fait une sérieuse concurrence dans le voisinage. En somme, il est très satisfait des résultats obtenus, et convient qu’il a fort à faire pour arracher ses fidèles à l’amour du « bukalo », c’est-à-dire la chair humaine. (p130)
Commenter  J’apprécie          50
on rencontre des femmes, de véritables sauvagesses. Vêtues d’un simple pagne noué autour des reins, elles n’éprouvent aucun étonnement à la vue des étrangers (p132)
Commenter  J’apprécie          30
polynésiens, mélanaisiens et autres, sont-ils différents des enfants ? (p116)
Commenter  J’apprécie          20
Sur ces îles, les indigènes, restés de véritables Papous, sont des êtres relégués au bas de l’échelle humaine, à Tanna comme à Erromango. De cette dernière surtout, un ancien sandalier a eu raison de dire au docteur Hayen : « Si cette île pouvait parler, elle raconterait des choses à faire dresser les cheveux sur la tête ! »
En effet, la race de ces Kanaques, d’origine inférieure, ne s’est, pas revivifiée avec le sang polynésien (p163)
Commenter  J’apprécie          20
Sébastien Zorn et ses camarades sont revenus à Pago-Pago par l’intérieur de l’île. Quels admirables massifs d’arbres, enlacés de lianes, des cocotiers, des bananiers sauvages, nombre d’essences indigènes propres à l’ébénisterie ! Sur la campagne s’étalent des champs de taros, de cannes à sucre, de caféiers, de cotonniers, de canneliers. Partout, des orangers, des goyaviers, des manguiers, des avocatiers, et aussi des plantes grimpantes, orchidées et fougères arborescentes. Une flore étonnamment riche sort de ce sol fertile, que féconde un climat humide et chaud. Pour la faune samoane, réduite à quelques oiseaux, à quelques reptiles à peu près inoffensifs, elle ne compte parmi les mammifères indigènes qu’un petit rat, seul représentant de la famille des rongeurs...
Commenter  J’apprécie          10


    Acheter ce livre sur
    Fnac
    Amazon
    Decitre
    Cultura
    Rakuten



    Lecteurs (15) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Jules Verne

    Quel est le premier livres écrit par Jules Vernes?

    Robur le conquérant
    Les enfants du capitaine grant
    5 semaine en balon
    L'étoile du sud

    5 questions
    244 lecteurs ont répondu
    Thème : Jules VerneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}